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Echos d'un conseil municipal à Nantes

C'est encore une fois à l'excellent Bertrand (que mon blog a l'honneur de compter parmi ses lecteurs) que je dois le témoignage suivant. Je l'ai repris d'une réponse au billet les reconstructeurs à un commentaire d'un autre lecteur, Gérard. Je trouve que c'est édifiant quant au fonctionnement de la démocratie locale et aux pratiques de Monsieur Ayrault, à Nantes.

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 J'invite par ailleurs les lecteurs de ce blog, en particulier les Nantais (ma ville natale, à ce propos), à consulter le site du candidat MoDem à Nantes, Benoît Blineau, et notamment, à y consulter les observations de la commission de travail MoDem nantaise sur la démocratie locale à Nantes. C'est édifiant, parce que l'on y retrouve nombre de choses qui accréditent les remarques de Bertrand, simple citoyen sympathisant du MoDem.

Et quand l'on lit les premier axes du projet municipal du MoDem à Nantes, on comprend mieux...

 

  • que l’on ose, enfin, pratiquer une véritable démocratie locale directe
  • que l’on mette à disposition des équipements de proximité décidés et gérés avec la

population

  • que l’on maintienne, dans chaque quartier, tous les services publics et privés
  • que l’on développe un urbanisme à visage humain
  • que l’on construise Nantes comme un modèle de ville éco-citoyenne !
Et, maintenant, comparons avec le témoignage de Bertrand...


« personnellement, je n'ai jamais entendu Bayrou évoquer la possibilité de donner des postes d'adjoints à l'opposition dans une équipe municipale. Les seuls que j'ai entendu tenir ce type de discours sont des candidats UMP !

Par contre, il est un fait dans beaucoup de Conseils Municipaux, c'est que l'information des élus y est souvent réduite à la portion congrue, quand elle n'est pas totalement inexistante, et que le débat n'y a pas sa place. J'ai par exemple assisté au dernier Conseil Municipal à Nantes. Le matin, le Conseil vote les propositions. En 3 heures, ils ont ainsi voté "à la chaîne" plus de 40 propositions, soit une toutes les 4 minutes. Ce jour là, rien qu'en subventions diverses, c'est plus de 6 millions d'euros qui on été répartis. 4 minute c'est le temps nécessaire à l'adjoint chargé du dossier d'exposer la proposition, puis on passe au vote. Les élus de l'opposition interviennent très peu, l'une des raisons étant qu'ils ne disposent pas des éléments d'information nécessaires. L'ordre du jour du Conseil leur est remis moins d'une semaine avant, sans les pièces nécessaires à une analyse sérieuse, et est des plus succinct.

Résultat : la majorité vote Oui comme un seul homme, et l'opposition s'abstient ou vote Non.

Je connais bien un conseiller municipal (Verts), donc de la majorité de JM Ayrault. Que j'ai donc interrogé. Lui même affirme ignorer totalement dans 70% des cas ce pour quoi il vote véritablement. C'est quand même d'une absurdité totale !

Si on passe à l'échelon de la Communauté Urbaine, les Conseils ont lieu 2 fois/trimestre. Le dernier ordre du jour comprenait près de 80 propositions mises au vote... Comment les conseillers peuvent-ils faire un travail sérieux dans ces conditions ?

J'ai travaillé pour la campagne sur les finances de la ville. Enfin, essayé de travailler plus exactement. Car impossible d'obtenir les budgets détaillés. Même les conseillers municipaux n'y ont pas accès. Le budget annuel publié est traité par grandes masses, sans aucun détail.
Sur ce sujet, le contre exemple (et là, chapeau à Juppé), c'est le budget de la ville de Bordeaux. Non seulement il est hyper détaillé, mais accessible à tous sur papier ou par Internet. Transparence totale et information pour tous. Mais c'est je crois un cas presque unique en France à ce point.

Dans 90% des grandes villes, ça se passe plutôt comme à Nantes.

D'où l'urgence d'associer beaucoup plus les élus d'opposition à la gestion quotidienne, sans remettre en question les choix majoritaires.

Commentaires

  • Quel hommage de me retrouver une nouvelle fois en Une de ton blog !

    Malheureusement, je crois que ce qu'on appelle ici "le système Ayrault" est assez généralisé en France, dans la plupart des moyennes ou grandes municipalités. Les décisions ne sont pas prises en Conseil municipal, mais en amont, par le Cabinet du maire. Les conseillers municipaux, majorité incluse, ne sont en réalité là que pour avaliser des décisions déjà prises. C'est une formalité administrative, sans plus. D'où effectivement, absentéisme important des "petits" conseillers - ceux sans mandat particulier - et absence totale de la population.
    Au dernier Conseil, les simples citoyens observateurs étaient au nombre de 2 ! Sur une population de 300.000 habitants. C'est dire l'intérêt de la population...

    Au niveau de la Communauté Urbaine, on retrouve exactement les mêmes pratiques, JM Ayrault étant par ailleurs président de la CU.

    En fait je crois qu'on retrouve ces mêmes pratiques dans tous les exécutifs tenus depuis longtemps par les mêmes équipes. Les édiles ont une tendance naturelle a, au fil des mandats, se refermer de plus en plus sur une équipe réduite de 10 ou 15 fidèles, oubliant totalement qu'ils sont sensés animer un conseil beaucoup plus vaste que cela.

    Localement, l'une des propositions faites par le MoDem et qui vise précisément à introduire plus de démocratie dans l'exécutif local tient en 2 points :

    - associer les élus de l'opposition à la gestion et au contrôle des budgets. Cela ne remet pas en cause le principe de décision majoritaire, mais cela permet aux élus - tous les élus - de jouer leur rôle de contrôle.

    - délocaliser les Conseils dans les différents quartiers. Ce n'est pas juste pour faire de l'image ou de la démagogie, mais pour permettre aux citoyens "lambda" de voir réellement comment fonctionne l'exécutif. Il y a une réticence à aller dans la salle du Conseil. C'est loin pour beaucoup et un peu impressionnant. Si les Conseils se déroulaient dans les salles communales des différents quartiers, cela permettrait de rapprocher la population des élus, et inversement. Bref de faire vivre la démocratie.

  • Blineau Blineau... comme si ce pauvre garçon allait pouvoir faire quelque chose pour notre cité. Je l'ai rencontré et il se comporte come un gougat. Je suis electeur centriste et au grand jamais je ne voterait pour ce candidat modem. JMA à réussi la transformation de cette ville que j'ai connu à l'époque ou elle n'était que le triste reflet de la crise economique. Aujourd'hui Nantes rayonne, grâce à ses citoyens, ses associations, son maire et ses entreprises. Je ne voterais donc pas pour un candidat modem qui en connait autant sur nantes que thierry rolland en danse classique

  • Ahem...
    Evidemment, on peut dire tout et n'importe quoi sur un ton très péremptoire...
    Cela veut dire quoi, électeur centriste ? moi, je suis un citoyen, et un électeur tout court...
    Pour le reste, j'attends vos arguments, mais, en ce qui concerne Nantes, j'ai quelques éléments à vous proposer, si vous le voulez.

  • @ Atomic_keaton

    Plusieurs petites choses :

    1) Je vous rejoins sur un point. JMA a été plutôt un bon, voire très bon maire pour Nantes. Il a réussi à redynamiser cette ville, et a vraiment fait évoluer bcp de choses (infrastructures, etc…) dans le bon sens. Mais je ne suis pas persuadé que JMA soit encore aujourd’hui le meilleur maire pour Nantes. Il y a une usure (normale) du pouvoir, au bout de 17 ans. Et il y a des pratiques de pouvoir qui sont à la limite de l’admissible. Si vous suivez un peu l’actualité locale, vous devez savoir les tensions que cela a provoqué au sein même de sa majorité.

    2) Sur Blineau, vos arguments sont un peu courts ! Certes, il manque de charisme, et du professionnalisme d’un JMA. Mais aux municipales, on vote non pour un homme (ou femme), mais pour un projet. Et le projet présenté par le MoDem à Nantes contient des idées plus qu’intéressantes. En tous cas, il mérite d’être étudié avant de voter.

    3) Sur le « rayonnement » de Nantes, et sa vie économique. Il se trouve que je connais un peu le sujet. Nantes a été des années 80 à 2000, pour des tas de raisons (une des première ligne TGV, délocalisation de nombreux services d’Etat durant un temps, coûts modérés de l’immobilier,…) très attractive pour les entreprises. Mais ce temps là est fini. Aujourd’hui, si l’on compare avec les autres grandes métropoles régionales telles Bordeaux, Lille ou Toulouse, Nantes est en queue de peloton en ce qui concerne de développement économique.
    Aujourd’hui, il y a une fuite des entreprises de Nantes vers les communes environnantes (due en grande partie au coût de l’immobilier d’entreprises), et, si globalement la Loire-Atlantique reste créatrice d’entreprises, la ville de Nantes intra-muros est devenue déficitaire.
    Le projet du MoDem pour que Nantes redevienne une ville créatrice d’entreprises et donc d’emplois locaux tient en deux choses très simples :

    - Créer un programme pluri-annuel concernant les pépinières d’entreprises. Aujourd’hui, celles-ci concernent moins de 100 entreprises en création à Nantes, et la liste d’attente est de 6 ans (je peux vous le confirmer, j’ai essayé d’y obtenir un local !). Créer 60 nouvelles places/an revient pour la municipalité à un coût global (il s’agit de locaux loués, mais à des conditions préférentielles pour les entreprises en création) à 280.000 euros/an. (par comparaison la facture électricité lors des illuminations de Noël est de 300.000 euros, et la subvention annuelle attribuée à Royal de Luxe est d’un million/an, hors achat des spectacles). Et cela multiplierai le nombre de créations d’entreprises d’un facteur 3 ou 4 en une mandature.

    - Mettre en place un fond « micro-crédit », pour permettre aux moins bien formés de développer leur propre activité, en partenariat avec l’ADIE qui est en charge de ce projet au sein de la CCI, mais qui dispose de très peu de moyens. En termes de micro-crédit, les besoins moyens des porteurs de projets sont de 4000 euros. Cela veut dire qu’avec un fond de 2 millions, on peut permettre à 500 projets d’emplois individuels/an de voir le jour. Il s’agit de crédit, donc remboursable. Donc coût pour la ville quasiment nul.

    Ce sont là des propositions très concrètes, réalistes, peu onéreuses mais destinées à répondre à des besoins véritables.

    JMA vit aujourd’hui sur sa renommée nationale et sur ses acquis. Mais son dernier mandat a été plutôt décevant sur beaucoup de points et le prochain risque de ne pas être mieux. Aujourd’hui, Nantes est en perte de vitesse, et rien dans le projet de JMA n’indique un changement de cap.

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