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François Bayrou en appelle aux Reconstructeurs

La convention municipale du Mouvement démocrate a été l'occasion, pendant toute la matinée du dimanche 10 février, de mettre en exergue le renouvellement des générations et la grande diversité qui caractérise les candidats du MoDem aux élections municipales. Les nombreuses prises de parôles de candidats et de responsables politiques se sont succédées, confortant les valeurs du Mouvement Démocrate et le projet commun porté lors des prochaines élections. François Bayrou a clos cette Convention par un discours au cours duquel il a rappelé la double "révolution" du Mouvement démocrate réaffirmant d'une part que"les élections sont des élections locales" tout en rappelant que " nous sommes favorables aux majorités d'idées". Le président du Mouvement démocrate a ainsi affirmé : "Dans une commune, dans un quartier, que l'on puisse en être encore à croire qu'il faut tout le pouvoir aux uns et rien aux autres, tout le pouvoir à la gauche, rien à la droite, ou tout le pouvoir à la droite et rien à la gauche, c'est débile, c'est se comporter collectivement comme des imbéciles" ajoutant " Nous portons donc ces deux révolutions : nous voulons que ces élections locales se jouent sur des enjeux locaux ! Et pour la vie locale, nous voulons du pluralisme, parce que nous considérons que les citoyens ont un droit égal à être représentés, même s'ils ne sont pas majoritaires, dans la gestion de la vie locale. Et donc nous défendons des majorités d'idées."

 

 

Mais l'analyse du président du Mouvement démocrate a également porté sur des temps plus longs : "Le temps viendra donc, assez vite je le crains, où la question sera celle de la reconstruction d’un projet national.  La question sera celle de la mobilisation de la volonté du pays, et de la direction à prendre. Si je ne me trompe pas, il faudra une alliance des démocrates et des républicains, une alliance des reconstructeurs."

Ce temps de la reconstruction comportera plusieurs défis pour François Bayrou : "regarder en face la question des finances publiques" mais également "réconcilier les Français avec les deux piliers de son avenir, l’école et l’entreprise. Il faudra qu’elles le fassent pour que l’État retrouve la sérénité et devienne créateur de confiance."
La manière de conduire la réforme est aussi en question : " inventer une méthode de réforme crédible, moins agitée, qui intervienne sur les sujets clés et sur eux seulement, en choisissant de ne pas déstabiliser la société française, et en agissant activement pour qu’elle adapte ses qualités et qu’elle corrige ses blocages."
Bien entendu, la question de nos institutions est cruciale pour François Bayrou qui a notamment estimé : "ce sont les institutions de la cinquième République elles-mêmes qui se trouveront en cause !" Évoquant longuement la question de la construction européenne à travers sa crise d'inspiration et la signature du traité de Lisbonne, François Bayrou a par ailleurs conduit la réflexion en direction de la crise financière que nous traversons : " le monde financier, bien entendu nécessaire, a dérapé parce qu’il n’existe pas de régulation raisonnable en face de ses excès."

Commentaires

  • Décidément, je crois que je ne me ferais jamais aux idées / discours de F Bayrou
    Concrétement, cela veut dire quoi ce qu'il dit sur le pouvoir d'un camp dans une commune?
    La politique menée dans une commune a besoin de clarté et de cohérence. celle ci est normalement le résultat du vote pour une liste qui obtient la majorité
    Après, le système français prévoit depuis un moment que l'opposition est représentée dans les conseils municipaux et qu'elle peut s'exprimer dans le journal municipal
    Rien n'interdit à ceux qui ont élus sur une autre liste que la gagnante de faire des propositions et de voter pour certains textes proposés par la majorité comme rien n'interdit à celle ci d'accepter des propositions ou des amendements
    Et rien n'empêche des gens qui font des choix différents de se respecter et de savoir se parler et s'écouter

    au delà, imagine t'on que certains postes d'adjoints soient donnés au camp perdant? Ce n'est pas ma conception de la clarté en politique
    Si maintenant, il n'y a rien de concret derrière ce discours (ce que je pense) alors F Bayrou continue de vouloir enfumer ses adhérents. je suis bien content de ne pas en être et bien décus pour les gens de qualité qui en sont

  • à gérard

    Ben c'est marrant, moi, je vois très bien ce que cela donne le pouvoir d'une majorité sur une minorité : il suffit de considérer les endroits par exemple ce qu'ont fait les socialistes et les verts pendant 5 ans à Paris, et on comprend qu'on n'a pas intérêt à avoir habité dans un arrondissement qui a "mal" voté...

  • Je ne dois pas avoir bien compris!
    Paris est justement le cas où une minorité au niveau de l'ensemble peut avoir du pouvoir au niveau d'un arrondissement et c'est l'exemple que vous me donnez pour expliquer que cela ne marche pas !
    je reviens donc à ma question: concrétement, c'est quoi l'application de l'idée développée par Bayrou?

  • @L'hérétique,

    est-ce normal ? le son de la vidéo disparaît au bout d'un moment...

    @Gérard

    Pour moi, les deux - majorité municipale claire permettant de mener les projets pour lesquels les citoyens ont voté, et renforcement du rôle de l'opposition - ne sont pas antinomiques.

    Un exemple très concret : dans la bonne ville de Nantes où je réside et où JM Ayrault termine son 3eme mandat, sont votées chaque années les subventions aux associations, comme partout ailleurs. Cela représente, entre associations et SEM diverses et variées, plus de 75 millions d'euros. Or, sur cette somme, qui est loin d'être négligeable, l'opposition (de gauche, du centre ou de droite) n'a strictement aucun droit de regard. Pour avoir eu en main les documents remis aux conseillers municipaux 3 ou 4 jours avant chaque conseil municipal, on trouve ce genre de propositions mise au vote « Associations sportives Truc = 52.000 euros ; Associations culturelles Machin = 40.000 euros, etc… », sans aucun détail.
    Les conseillers municipaux d'opposition n'ont - sauf à avoir des contacts « privilégiés » avec l'équipe en place - aucun moyen de contrôle sur ces sommes.
    Le « minimum légal » n'impose pas à la majorité en place d'informer véritablement sur l'emploi de ces sommes.

    Il ne me semblerait pas aberrant que, dans ce genre de dépenses faites sur le budget communal, une commission mixte soit mise en place, associant majorité et opposition. La majorité ne verrait pas remis en question ses choix puisque de toute façon elle a la majorité absolue à elle seule (c'est le principe même du scrutin municipal) et l'opposition serait en mesure de savoir où exactement vont ces subventions et d'en contrôler le bon usage.

    Et nul besoin de donner des postes d'adjoints à l'opposition pour cela, et de mimer la catastrophique « ouverture » sarkozienne. Il s'agit juste d'associer tous les élus à la gestion municipale et de leur permettre de jouer leur rôle de contrôle, tout en conservant le principe majoritaire de décision. Et au fond, c'est ce qui se passe tous les jours à l'Assemblée. La majorité soutient le gouvernement, mais l'opposition a - quand elle joue son rôle - tous les moyens pour exercer son contrôle. Et cela n'empêche nullement la majorité de gouverner. La démocratie qu'on a à l'échelon national, avec le parlement, se retrouve très rarement au niveau local. Les conseils municipaux peuvent être réduits si mon souvenir est bon à 1 par trimestre et ne sont généralement que des chambres d'enregistrement des décisions prises en amont.

    Donner des postes d'adjoint à l'opposition, c'est ce que veut par exemple faire Panafieu (soutenue par le NC au passage !) à Paris. C'est une idiotie totale. La place de l'opposition n'est pas d'être dans la majorité… sinon il n'y a plus d'opposition et c'est le règne du parti unique. C'est ce qu'a tenté de faire Sarkozy avec sa calamiteuse « ouverture ». On en voit désormais le résultat au sein même de la majorité !

    Etonnamment, le premier qui m'avait alerté sur ces dysfonctionnements dans les municipalités (droite et gauche confondues, on retrouve les mêmes pratiques à peu près partout), c'est Laurent Lafon, qui est aujourd'hui maire NC de Vincennes. A l'époque, quand on avait parlé de cela, il n'était pas maire mais adjoint chargé des finances de Patrick Gérard, ex-maire UDF de Vincennes (et actuel dircab de Rachida Dati). Et bien qu'étant dans la majorité, il trouvait anormal que dans la plupart des municipalités l'opposition soit généralement cantonnée à, comme tu le dis, « s'exprimer dans le journal municipal », pour, le plus souvent, dénoncer l'opacité des pratiques du maire . A-t-il pour autant changé ces pratiques en devenant maire, là, j'en sais rien, j'ai déménagé de Vincennes depuis !

    Il y a un autre point. Qu'une municipalité soit de droite ou de gauche, le jeu des élections fait qu'elle peut être amenée à changer de majorité. Il serait intelligent que l'équipe arrivante - quelle que soit sa couleur politique - ne découvre pas la situation réelle de la ville une fois au pouvoir. Là aussi, l'exemple est à prendre sur l'équilibre trouvé au niveau national.

  • @ Bertrand,

    d'accord avec tout. Pour le son, c'est bizarre...pas de ma faute en tout cas

  • A Bertran: je vous suis tout à fait dans la volonté d'aboutir à plus de transparence dans les choix municipaux
    Mais je n'avais pas compris que F Bayrou paralit uniquement de cela!

    Pour ce qui est de la capacité d'une nouvelle équipe à prendre les rénes parce qu'elle est informée, la présence de l'opposition dans le conseil municipal en est un moyen important (c'est d'ailleurs pour moi un argument important à cette présence)
    N'oublions pas que c'est la gauche qui l'a institué il y a moins de trente ans donc

  • Gérard,

    personnellement, je n'ai jamais entendu Bayrou évoquer la possibilité de donner des postes d'adjoints à l'opposition dans une équipe municipale. Les seuls que j'ai entendu tenir ce type de discours sont des candidats UMP !

    Par contre, il est un fait dans beaucoup de Conseils Municipaux, c'est que l'information des élus y est souvent réduite à la portion congrue, quand elle n'est pas totalement inexistante, et que le débat n'y a pas sa place. J'ai par exemple assisté au dernier Conseil Municipal à Nantes. Le matin, le Conseil vote les propositions. En 3 heures, ils ont ainsi voté "à la chaîne" plus de 40 propositions, soit une toutes les 4 minutes. Ce jour là, rien qu'en subventions diverses, c'est plus de 6 millions d'euros qui on été répartis. 4 minute c'est le temps nécessaire à l'adjoint chargé du dossier d'exposer la proposition, puis on passe au vote. Les élus de l'opposition interviennent très peu, l'une des raisons étant qu'ils ne disposent pas des éléments d'information nécessaires. L'ordre du jour du Conseil leur est remis moins d'une semaine avant, sans les pièces nécessaires à une analyse sérieuse, et est des plus succinct.

    Résultat : la majorité vote Oui comme un seul homme, et l'opposition s'abstient ou vote Non.

    Je connais bien un conseiller municipal (Verts), donc de la majorité de JM Ayrault. Que j'ai donc interrogé. Lui même affirme ignorer totalement dans 70% des cas ce pour quoi il vote véritablement. C'est quand même d'une absurdité totale !

    Si on passe à l'échelon de la Communauté Urbaine, les Conseils ont lieu 2 fois/trimestre. Le dernier ordre du jour comprenait près de 80 propositions mises au vote... Comment les conseillers peuvent-ils faire un travail sérieux dans ces conditions ?

    J'ai travaillé pour la campagne sur les finances de la ville. Enfin, essayé de travailler plus exactement. Car impossible d'obtenir les budgets détaillés. Même les conseillers municipaux n'y ont pas accès. Le budget annuel publié est traité par grandes masses, sans aucun détail.
    Sur ce sujet, le contre exemple (et là, chapeau à Juppé), c'est le budget de la ville de Bordeaux. Non seulement il est hyper détaillé, mais accessible à tous sur papier ou par Internet. Transparence totale et information pour tous. Mais c'est je crois un cas presque unique en France à ce point.

    Dans 90% des grandes villes, ça se passe plutôt comme à Nantes.

    D'où l'urgence d'associer beaucoup plus les élus d'opposition à la gestion quotidienne, sans remettre en question les choix majoritaires.

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