La politique compassionnelle est le double négatif de la politique réelle. Entrer en politique, c'est agir et adopter des positions.
La politique compassionnelle, c'est s'appuyer sur les consensus larmoyants : on allume une bougie chaque fois qu'un humanitaire tombe sous les balles, on applaudit les discours de révolte du star-système, on revendique la liberté, et surtout, on se garde bien de fâcher autrui en abordant les problèmes de fond sur lesquels il est inévitable de s'engager.
La politique compassionnelle, c'est quand la mièvrerie et le bon sentiment tiennent lieu de réflexions et remplacent les idées. C'est aussi quand les espaces de débats deviennent des aquariums où il fait bon, pour un poisson rouge, croiser un autre poisson rouge. Et chacun d'ôter son chapeau et de se congratuler de partager une mutuelle mièvrerie.
La politique compassionnelle a pris le relais du yaka faukon gauchisant des années 80 : c'est un nouveau droitdelhomisme à usage de notre nouvelle société mondialisée. Elle esquive les vraies questions auxquelles, aux antipodes, la politique d'action tente d'apporter une réponse. Elle est également la soeur jumelle de la politique spectacle qui fait semblant d'apporter des réponses simples à de vrais problèmes.
Commentaires
Oui, la politique appliquée au monde des médias est basée sur le sentimentalisme et la politique de faits divers.
L'élection présidentielle a montré que l'on ne fait plus appel à l'intelligence civique des gens mais à leurs émotions et à leur sectarisme.
Bonjour Thibault,
Certes, mais pas seulement. Je trouve malheureusement ce trait de plus en plus répandu sur la blogosphère aussi.