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courage politique

  • Jacqueline Gourault : contestation populaire et courage politique

    Jacqueline Gourrault, ancienne professeur d'histoire et sénatrice UDF-MoDem du Loir-et-Cher était l'invitée de "Travaux Public", l'émission de France Culture animée par Jean Lebrun. Depuis le café de « La Halle au grain » et dans le cadre des 10ème Rendez vous de l’Histoire à Blois, Jacqueline Gourault a pris part, aux cotés d’historiens comme Claude Gauvard et Charles-Henri Depezay, à une réflexion sur le thème « Reine de France et colères populaires au regard de l'actualité
     
     
    e52e9bc4414807427150b1a5d1b56350.jpg Interrogée par Jean Lebrun sur la limite entre la vie personnelle et la vie publique pour les responsables politiques et ceux qui assument l’exercice du pouvoir, la sénatrice a estimé que « cela fait partie de la vie quotidienne des Français que d'entendre parler de la vie personnelle des hommes et des femmes politiques. »  ajoutant « il faut dire que certains l'ont cherché plus que d'autres, parce que certains se sont exposé plus que d'autres, et qu’ils ont joué plus que d'autre sur leur vie personnelle et familiale, c'est ce que l'on appelle la peopolisation, c’est-à-dire que certains ont utilisé leur famille, leurs enfants et leurs femmes alors que d'autres essaient de rester en retrait. C'est difficile de résister à une certaine peopolisation mais c'est bien et comme dans toutes choses, il faut de la modération. »

    Dans la seconde partie de l’émission, le thème de la contestation et de la colère a été abordé, notamment par Jacqueline Gourault qui a confessé : « L'injustice me met toujours en colère, l'incompréhension et l'intolérance me mettent en colère, il faut toujours veiller à être en colère parce que je crois que c'est sain d'être en colère et il faut  l'exprimer». Puis élargissant à son activité politique : « Un parlementaire peut être en colère et cela m'arrive et même d'être en colère à l'intérieur de l'hémicycle et de l'exprimer. Alors effectivement au Sénat, j'apparais peut-être comme un peu agité, parce que c'est une maison plus feutrée que l'Assemblée nationale mais cela change car le Sénat est en train de rajeunir. »

    La sénatrice a par ailleurs révélé une évolution remarquable puisque « la moyenne d'age des parlementaires au Sénat est inférieure à celle de l'Assemblée nationale maintenant,  grâce au scrutin proportionnelle qui a introduit aussi la parité. »

    Jacqueline Gourault a estimé que la modération n’était pas un inconvénient en politique :« Quant on dit modération, peut-être pense t-on que c'est l'absence d'opinion solide, forgée. Je crois qu'au contraire, l'opinion forgée, forte, donne une sagesse qui peut se transformer en modération mais cela n'empêche pas la volonté, le combat politique, le combat contre l'injustice, le combat contre les rumeurs. »

    Enfin, reliant la notion de courage en politique avec l’actualité, en particulier la question des tests ADN, elle a estimé que  « le courage n'est pas toujours la vertu  des hommes politiques. ce que l'on peut regretter souvent en politique, c'est le suivisme. On l'a vu dans un débat très récent, le débat sur l'ADN. » Développant l’exemple de l’attitude du Sénat face à cette question, Jacqueline Gourault précisa :
    « Vous savez que le Sénat a été, dans un premier temps, remis sur le devant de la scène comme étant utile, que le bicamérisme était quelque chose d'important, puisque le Sénat s'est opposé à cet amendement Mariani qui était apparu à l'Assemblée nationale. Et puis après, d'un seul coup, les choses se sont un peu dégonflés, on a eu une majorité de gens qui ont perdu l'essentiel de vue et se sont arrangés d'un amendement déshabiller, rhabiller et qui, au final, n'a pas beaucoup de sens, qui est totalement inapplicable. Ils n'ont pas eu le courage d'aller jusqu'au bout et de dire : "non, cela, on en fait une question de principe, on ne touche pas à cela ». Parce qu'il y a le phénomène de groupe, parce qu'il ne faut pas mécontenter le ministre, mécontenter le président et je crois d'ailleurs que c'est une erreur de penser cela parce ce que je crois que l'on est d'autant plus respecté en politique que l'on existe, que l'on est ferme sur ses convictions."