Je sens venir le coup de loin : le gouvernement avait privatisé les Auroroutes de France juste au moment où elles commençaient à tourner à plein régime, et maintenant, cela va être le tour d'AREVA au moment même où plusieurs pays, alarmés par les hausses et l'épuisement du pétrole, frappent à la porte : USA, Chine et Inde, rien que cela. Précisons, en effet, que la principale filiale du groupe AREVA est spécialisée dans la construction de centrales nucléaires.
Oh, bien sûr, Dominique de Villepin a suspendu la privatisation du groupeen octobre 2005, vraisemblablement pour faciliter celles d'EDF et de GDF.
Argument invoqué pour légitimer la privatisation d'AREVA, son insuffisance de taille et de trésorerie ne permettent pas d'assurer les investissements nécessaires pour se développer et pour faire face aux chantiers qui l'attendent.
Actuellement, c'est le CEA le plus gros actionnaire d'AREVA : 79% des actions. Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) est un organisme public. Compte-tenu du marché porteur, il me semble que l'on pourrait joeur sur deux cordes : outre le CEA, l'état français possède 5.9% des actions AREVA : une émission d'actions pourrait augmenter la capitalisation du groupe, en prenant garde, toutefois, que l'addition CEA+ Etat ne passe pas en-dessous de 51%, et, seconde option, puisqu'AREVA est assurée de réaliser des bénéfices conséquente,s pourquoi l'état français ne lui consentirait-il pas les fonds nécessaires à de nouveaux investissements.
Il s'agit là de solutions pragmatiques qui ne laisseraient pas à la merci de capitaux flottants et internationaux, un secteur tout à fait stratégique, à l'heure où de surcroît ses lendemains sont prometteurs...
Souhaitons que l'actuel gouvernement, ni le suivant, d'ailleurs, ne cède aux sirènes de l'ultra-libéralisme dogmatique qui pose a priori que toute entreprise privée est nécessairement plus performante qu'une entreprise publique.