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  • Pour affronter le FN, les autres partis doivent changer.

    Plus je lis Atlantico, plus j'apprécie ce magazine. C'est pour cela que j'ai renouvelé mon abonnement une année supplémentaire. Avec Slate, ce sont mes deux références.

    Le webzine pose avec acuité et intelligence des questions pertinentes sur l'échec des partis traditionnels face au FN avec quelques constats bien sentis que l'on doit entre autres à Serge Federbusch, le taulier fameux de Delanopolis.

    Première observation : les partis politiques ne doivent plus affronter le FN comme un parti de contestation mais comme un parti d'alternance car c'est ainsi qu'il apparaît aux yeux de son électorat désormais. Le vote qui le propulse est devenu un vote d'adhésion.

    Deuxième observation : les partis politiques doivent changer et admettre devoir donner une réponse à des préoccupations récurrentes dans une part non négligeable de l'électorat :

    - la souveraineté et le statut de l'Europe

    - l'insécurité

    - le chômage et le protectionnisme

    - l'identité et avec elle, l'immigration ainsi que le développement du radicalisme islamiste dans les banlieues.

    Sur le premier point, je connais le discours de ma famille politique : plus d'Europe. C'est une idée à laquelle j'adhère, mais, comme le disait un certain général, il ne suffit pas de sauter comme un cabri en clamant «l'Europe !, l'Europe !».

    Je reproche à ma famille politique, les centristes et les libéraux modérés, d'accepter des concessions et des accords avec une institution dont l'arrogance et la technocratie sont devenues insupportables. Nous, Démocrates et Libéraux, ne devons plus admettre d'Europe autre que démocratique. Autrement dit, il faut récuser toutes les décisions venues des commissions, voter non à tout tant qu'un Parlement élu au suffrage universel et un président nommé de la même manière ne prendront pas la direction de l'Union Européenne. Cela suppose un radicalisme démocratique que seul Bayrou semblait avoir commencé à incarner en 2007 mais dans lequel il faut s'engager. Il faut ériger le principe de subsidiarité en principe directeur de l'Union et récuser les décisions et leçons de morale supra-nationales particulièrement insupportables. Cette Europe n'a pas à dicter aux peuples leur conduite car ils ne l'ont pas portée au pouvoir. Il faut donc des référendums partout et prendre acte des votes nationaux quitte à défaire ce qui doit être défait. 

    L'insécurité, je l'ai largement évoquée ce sur blog. Incroyable qu'il faille l'État d'urgence pour avoir une police qui marche. Les juges laxistes doivent être récusés. Hollande a raison de vouloir constitutionnaliser l'État d'urgence, à condition d'y mettre des garde-fous. Il faut revoir nos lois et nos procédures de manière à ce que la justice cesse d'être laxiste et que la police puisse faire son travail. Ce n'est plus le cas depuis de nombreuses années.

    Le développement des productions nationales est ce qu'il y a de plus pertinent tant d'un point de vue social qu'environnemental. C'est le principe du Made in France ou ailleurs, au demeurant. Il y a une vraie réflexion à mener à propos de ce que l'on appelle la concurrence libre et non-faussée. Les critères environnementaux doivent à mon avis être inclus dedans. Il faut réfléchir aux aspects sociaux. Le développement des labels éthiques est une alternative et une piste intéressante.

    Pensons qu'il est de notre intérêt de travailler main dans la main avec nos amis européens et plus largement avec les démocraties dès lors qu'elles admettent les mêmes paramètres. De ce point de vue, l'attitude de la France et de l'Europe avec la seule démocratie du Proche-Orient, Israël est aussi odieuse qu'incroyable. 

    Je maintiens que pointer du doigt l'Islam est une erreur. C'est le radicalisme qui s'est emparé de l'Islam et non l'inverse. Il y a des causes multiples mais il y en a au moins une qui ouvre grand le chemin au djihadisme c'est l'impunité incroyable offerte à la délinquance depuis de nombreuses années. Et ce n'est pas tout : c'est l'atmosphère dans les cités, la misogynie impunie, le mépris des forces de l'ordre, de tous les services de l'État qui permettent les déviances. Pas de droitdelhommisme larmoyant dans les cités, c'est là où la reprise en main la plus ferme et la poigne sont absolument requises.

    Il n'y a pas tant un problème d'immigration que d'intégration. L'immigration vient grossir la plupart du temps les zones où la délinquance et la misère sont déjà fortes. Cela dit, nous devrions être intraitables, pour ceux qui viennent, avec l'égalité hommes-femmes. Elle est au coeur et à l'origine de toutes les dérives dès qu'elle est remise en cause. Dehors tous ceux qui veulent s'installer en France et ne la reconnaissent pas dans son intégrité.

  • Face au FN, l'art d'être contre-productif...

    Insensé le déchaînement qui vise le FN à gauche, à droite et dans les hautes sphères dirigeantes. On ne saurait mieux faire pour légitimer ce parti.

    Quand on fait campagne, on essaie de le faire sur ses valeurs, ses idées et ses réussites, pas sur la peur de l'ogre. Le problème du gouvernement Valls, ce n'est pas le Front National mais son incompétence et son absence de résultats. Le FN ne prospère que sur ce seul travers ou presque (je devrais tout de même ajouter l'habitude au PS du «faites ce que je dis, pas ce que je fais»).

    Le PS a fait exploser les impôts, imposé super-laxiste comme ministre de la justice, promu deux réformes minables au sein de l'Éducation nationale (rythmes scolaires, réforme du collège aboutissant à la disparition de l'allemand, du latin et du grec, plus généralement à un affaiblissement de l'école) : rien que ça, cela suffit à le discréditer complètement.

    Les Républicains sont plombés par le bilan de cinq années de gouvernement Sarkozy et par l'action de l'UMP. Comme de surcroît ils n'ont guère d'idées, et que, tout le comme le PS ils ont passé un temps considérable à faire l'inverse de ce qu'ils disaient, on peut dire qu'ils sont passablement disqualifiés.

    Cela dit, le FN est lui-même d'une malhonnêteté insigne : voilà un parti qui se targue de rétablir l'ordre mais qui vote systématiquement contre toutes les mesures qui permettent de le rétablir. Le FN a voté contre la loi-renseignement, contre l'installation de portiques aux entrées des gares, contre un fichier européen de suivi des voyageurs aériens (Marine Le pen a voté contre au Parlement européen) et il y a encore quelques perles du même acabit. Quand on prétend protéger la nation, on ne commence pas par désarmer la République...

     

  • Agriculture biologique contre agriculture polluante

    Le modèle économique de la très grosse ferme me laisse perplexe depuis plusieurs années. Je ne vois pas quel est l'intérêt de devoir s'endetter pour des centaines de milliers d'euros, ne jamais avoir de vacances et trimer du matin au soir et du soir au matin, tout ça pour finir le mois avec à peine un SMIC. C'est pourtant le lot commun de la plupart des agriculteurs.

    En agriculture comme en urbanisme ou encore en administration du territoire, j'ai une défiance envers le "big is beautiful de longue date.

    Si la grosse ferme engendre des coûts tels qu'elle ne permet pas à un agriculteur de vivre, pourquoi ne pas revenir à des exploitations familiales ? Évidemment, dans cette optique, pas question de se positionner sur le créneau des gros producteurs. Il faut chercher d'abord un label biologique et écologique : pas de saloperies de pesticides qui empoisonnent les eaux et provoquent des cancers, pas de saleté d'antibiotiques parmi les animaux qui créent des bactéries résistantes.

    Ensuite, il ne faut pas s'engager seulement sur des critères environnementaux et sanitaires ; il faut viser l'éthique. Je pense à la souffrance animale. Il n'existe aucun label à l'heure actuel qui assure que les animaux soient bien traités. Le label rouge est ce qui offre le plus d'espace aux animaux d'élevage mais il ne faut pas se leurrer, cela reste dérisoire. Ne croyons pas non plus pouvoir nous fier aux déclarations des artisans-bouchers. Ils peuvent bien raconter tout ce qu'ils veulent à propos des veaux élevés sous les mamelles de leur mère, c'est du marketing. Un discours tout fait qui ne correspond absolument pas à la dureté des élevages.

    Les crises sanitaires majeures vont se multiplier : l'alimentation biologique deviendra alors un refuge. Les Français finiront par accepter de payer davantage pour une nourriture de qualité. Ils y gagneront en termes de santé, surtout si ce changement s'accompagne d'une évolution des habitudes alimentaires : moins de viandes, plus de végétaux.

    Je suppose qu'il faudrait calibrer un grand plan de conversion de l'agriculture. La France doit au minimum rester auto-suffisante. La demande venue des pays émergents est croissante mais pas forcément pour de l'alimentation biologique. Pour nos exportations, il faudra réfléchir à la possibilité d'une filière bio. Il pourrait être intéressant de la coupler avec des modes de transports à peu près propres et créer un label qui aurait vocation à être facilement identifiable et connu par les consommateurs.

    Espérons que les conversions biologiques se multiplient !