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  • Soutenir les Kurdes à tout prix.

    Barzani en Irak a choisi à mon avis un mauvais timing : alors que la lutte contre Daech n'est pas finie, ce n'était pas une bonne stratégie que de proclamer unilatéralement l'indépendance du Kurdistan irakien. Un Kurdistan indépendant est un épouvantail qui fait peur aux cinq nations de la région sur le territoire desquels se trouvent des Kurdes. Il faut donc procéder avec précautions. Le fédéralisme ou le confédéralisme semblent une bonne option. C'est celle que privilégient l'UPK en Irak et les YPG en Syrie. Les YPG ont même un idéal de société démocratique, socialiste, autogestionnaire et multi-cultuelle. Le reportage Rojava, une utopie au coeur du chaos syrien restitue de manière étoffée le projet politique et philosophique des YPG. Il est clair que nous ne devons en aucun cas lâcher les YPG au profit de la Turquie. Les YPG sont des associés cruciaux dans cette région du monde, les seuls à être fiables, à disposer de relais, et ceux qui partagent le plus de valeurs avec nous bien qu'ils aspirent à ériger une démocratie socialiste plutôt que libérale.

    L'Europe doit donc faire comprendre à la Turquie qu'attaquer les YPG est une ligne rouge. Il faut aider leur alliance avec les tribus arabes locales, les Yézidis et les Chrétiens d'Orient en leur assurant un ravitaillement en armes de pointe pour contenir les assauts de leurs adversaires et éradiquer Daech, mais il faut également leur fournir les moyens de construire le pays auquel tous aspirent. J'ai entendu dans le reportage que je cite, par exemple, que les YPG voudraient mettre en place des centrales solaires pour alimenter le pays en électricité et édifier des raffineries modernes pour exploiter ce qu'il reste de pétrole. Les raffineries artisanales sont une véritable catastrophe écologique et un danger mortel pour la santé de tous les habitants locaux. 

    Aidons-les. 

    Les États européens, bien sûr, mais les citoyens aussi. Pourquoi pas avec des campagnes participatives sur des plate-forme de type Ulule afin d'aider à financer des achats de panneaux solaires, par exemple.

    Nous avons tous intérêt à ce que l'expérience sociale et démocratique des YPG soit une réussite. Et nous devrons certainement tôt ou tard revoir nos relations avec le PKK et son leader, Ocalan, pour l'instant classés dans la sphère du terrorisme, de même que ce leader et son parti devront reconsidérer leurs modalités d'action en Turquie. Ocalän est l'inspirateur de l'expérience autogestionnaire et démocratique qui se déroule sur cette région de la Syrie, bien loin des modèles religieux environnants ou du nationalisme arabe des années 70 et ce qu'il en reste. On ne peut pas l'ignorer.

  • ISF : le MoDem a bien tort d'imiter la gauche

    J'ai été assez agacé des réactions du MoDem sur l'ISF. L'amendement présenté visait à vider de sa substance la courageuse décision d'Emmanuel Macron. Heureusement, Bruno Lemaire n'a rien lâché. Ce n'est pas la première fois que je le dis : le MoDem ne gagne rien à imiter la gauche. On peut dire que le projet qui consistait juste à sortir la détention de titres de l'assiette de l'ISF n'était ni plus ni moins une manière de conserver cet impôt imbécile et spoliateur. Aucun autre pays que la France ne le pratique, d'ailleurs. Macron, qui me plaît de plus en plus, a très finement analysé ce qu'il y a derrière l'ISF et, par là, le mal dont souffre la France : la jalousie. Mon éducation catholique me pousserait plutôt à dire qu'il s'agit d'un des sept péchés capitaux : l'envie.

    En tout cas, un sondage du début du mois d'octobre montre qu'il existe une majorité de Français pour ne pas être aussi hostiles qu'on pouvait le croire à cette réforme : à condition d'inclure les signes ostentatoires de richesses, yachts, lingots, voitures de luxe, 56% d'entre eux sont favorables à la réforme proposée par Macron.

    J'apprécie, pour l'instant, que ce président fasse exactement ce qu'il a dit, ni plus ni moins.