C'est amusant que Peillon utilise les mêmes méthodes que Châtel avec les enseignants. Il envisage une timide revalorisation, mais...en début de carrière, évidemment. Là où cela ne coûte pas grand chose.
L'inconvénient, c'est que cela écrase complètement les salaires des enseignants à 10 ou 15 ans d'expérience.
Il y a un système d'évolution, lié aux inspections, qui fait que les enseignants voient leur salaire évoluer tous les trois ans au mieux en milieu de carrière et tous les cinq ans au pire.
Aucun ministre n'a jamais fait campagne là-dessus pour convaincre de jeunes naïfs de venir mettre les pieds dans le merdier qu'est devenue notre école : l'augmentation de salaire en net tourne autour de 120 euros.
Pas d'inspection pendant dix ans (les inspecteurs ne se déplacent pas toujours) , un début de carrière un peu poussif et un professeur peut ne voir son salaire augmenter que de 120 euros en 9 ans !
Les salaires sont toutefois revalorisés de l'inflation chaque année : mais il y a là un gros pipeau. L'inflation, c'est une moyenne, et elle ne tient pas du tout compte de la disparité des territoires. Dans les grandes villes prisées, à commencer par Paris, il n'y a d'enseignants que ceux qui ont convolé avec de riches conjonts, les héritiers, ou ceux dont le statut au PS leur assure une dose suffisante de copinage pour pouvoir bénéficer de logements de fonctions ou sociaux (contrairement aux idées reçues, l'investissement dans un syndicat enseignant ne rapporte plus aucun avantage, même au plus haut niveau, sauf à avoir la double appartenance avec un parti de gauche...).
Pour les autres, dans le baba...Et en plus on leur demande 5 années d'étude, désormais, pour se faire entuber 42 à 43 ans...
Commentaires
Revoir tes sources !
"Les salaires sont toutefois revalorisés de l'inflation chaque année " : c'est faux !
Au mieux revalorisation du point d'indice à 0.5% avec une inflation qui tourne autour de 2% ...plus le coup de massue de Ayrault sur la fin de la défiscalisation des heures supp à compter su 1er aout dernier alors que les profs ont accepté ces heures supp à la fin de l'année scolaire dernière... Les enseignants français sont les plus mal payés de l'OCDE.
Un récent sondage commenté sur RMC affirmait que 75% des parents ne souhaitaient pas que leur enfant soit prof plus tard ...ce qui en dit long sur l'état de notre système scolaire.
Salut orange
m... alors, c'est encore pire que ce que je pensais et avais entendu...
Mais euh, attends : le point d'indice n'est lui revalorisé que de 0.5 points, mais le salaire, lui suit l'inflation, non ? le point d'indice, c'est l'évolution de salaire, pas le salaire, me semble-t-il ?
Y a l'air d'avoir un soucis avec les commnetaires que je viens de poster.
C'est certain que c'est pire !
Selon l'enquête de l'OCDE, à Euro constant, le salaire des profs français a diminué de 2000 à 2009 :
http://www.lemonde.fr/education/article/2011/09/13/trois-lecons-de-l-ocde-sur-le-salaire-des-enseignants_1571413_1473685.html
Le point d'indice qui sert de calcul au salaire des profs et autres fonctionnaires est gelé depuis 2010 :
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/fonctionnaires-revalorisation-des-salaires-ayrault-est-tres-prudent-01-06-2012-1722870.php
Si Chatel a amélioré le traitement des jeunes profs, on se retrouve avec cette incohérence : un débutant gagne plus que celui qui a déjà 5 ans d'expérience ... C'est ça la France ! ;-)
Le point d'indice qui sert de calcul aux salaires des profs et fonctionnaires est bloqu" depuis 2010 :
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/fonctionnaires-revalorisation-des-salaires-ayrault-est-tres-prudent-01-06-2012-1722870.php
Selon l'enquêt de l'OCDE sur les enseignants en Europe, seuls les profs français ont vu leur salaire reculé de 2000 à 2009, à Euro constant :
http://www.lemonde.fr/education/article/2011/09/13/trois-lecons-de-l-ocde-sur-le-salaire-des-enseignants_1571413_1473685.html
Un prof qui débute gagne plus qu'un prof qui a déjà 5 ans d'expérience : merci Chatel !
oui c'est pire !
Selon l'enquête de l'OCDE, à euro constant, le salaire des profs a reculé de 2000 à 2009 :
http://www.lemonde.fr/education/article/2011/09/13/trois-lecons-de-l-ocde-sur-le-salaire-des-enseignants_1571413_1473685.html
L'hérétique va devoir faire un peu de ménage dans mes commentaires !
@orange
Pas très grave : rien ne vaut la répétition pour faire entrer les choses dans le crâne aux lecteurs :-D
C'est serait bien d'avoir le document complet de l'OCDE.
Calculer le salaire horaire moyen, avec les primes serait aussi intéressant.
Le salaire en début de carrière reste une priorité de toute façon. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'intéresser au reste de la carrière.
Une question: ne faudrait-il pas comparer aussi les retraites? Rappel: le montant brut de la retraite du secteur public en France est de 75% du dernier salaire, contre 50% à 60% de la moyenne des 25 meilleures années dans le secteur privé.
Un retraité de l'enseignement gagne donc plus qu'un enseignant en activité avec moins de 15 ans d'expérience. Est-ce le cas dans les autres pays de l'OCDE?
@XS
Bonnes questions : je n'ai pas d'éléments de réponse en revanche.
J'ai retrouvé le document de l'OCDE. C'est ci:
http://www.oecd.org/fr/edu/enseignementsuperieuretapprentissagedesadultes/48640628.pdf
entre autre le tableau D3.2 signale
"le rapport entre le salaire d’un enseignant après 15 ans d’exercice
(formation minimale) et les revenus d’un diplômé de l’enseignement tertiaire âgé de 25 à 64 ans travaillant à temps plein toute l’année" est en ligne avec la moyenne de l'OCDE ( 0.78 0.85 0.85 contre 0.77 0.81 0.85) . Il faudrait aussi intégrer la différence de cotisations sociales sur les "salaires bruts" (-22% dans le public contre -25% dans le privé, selon http://vosdroits.service-public.fr/F2302.xhtml )
A noter aussi que les pays de l'Est comme la Hongrie ou la Slovaquie payent vraiment mal leurs enseignants, jeunes ou en fin de carrière..
Par contre au tableau D3.1, le "Rapport entre le salaire à l’échelon maximum
et le salaire en début de carrière" est supérieur à la moyenne de l'OCDE
(2.05 1.90 1.89 contre 1.64 1.64 1.64).
La France n'est dépassée que par des pays traditionnels comme le Japon, la Corée, Israel .. et l'Autriche.
Pour les retraites quelques chiffres, datant déjà de 2003:
http://reparti.free.fr/castype.pdf
Conclusion: le problème de la France (et de l'Autriche) est surtout le niveau de salaire en première moitié de carrière. Le sort des enseignants en fin de carrière et des retraités est par comparaison assez confortable. On peut penser à un accord entre les ministères et les syndicalistes (des quinquagénaires?) sur ces priorités.
@XS,
"A noter aussi que les pays de l'Est comme la Hongrie ou la Slovaquie payent vraiment mal leurs enseignants, jeunes ou en fin de carrière.."
Raison pour laquelle certains de ces profs Hongrois ou Slovaques se retrouvent sur le marché "au pair" chez nous et en Autriche, depuis quelques années...?
Votre conclusion, me parait des plus superficielles en reposant sur des chiffres datant de 2003.
Dslée XS, certains de vos liens sont non-officiels, de plus vous faites de droles d'amalgames et mélanges, ce qui donne à penser que vos interventions sont:" du style "propaganda".
Pour le reste, ce que vivent les profs, d'autres professions l'ont vécu, en pire avec amputation d'environ trois mois de leurs revenus annuels, et ce n'est pas fini...Non pas que je cautionne ou trouve cela logique, qui trouverai logique de gagner moins (pouvoir d'achat confondu) après plus de vingt ans de bons et loyaux services que dans sa jeunesse?
Martine,
Pour le coup, c'est vous qui avez lu de manière superficielle. Les chiffres des tableaux D3.1 et D3.2 datent de 2009, c'est la synthèse de "reparti" sur les retraites en France qui date de 2003, et la règle des 75% du dernier salaire n'a pas été touchée par les réformes de 2004 et 2010.
(cf: http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/retraites-2010-debat/cas-particulier-fonction-publique.html )
Les documents à jour de l'OCDE sont ici:
http://www.oecd-ilibrary.org/fr/education/regards-sur-l-education-2012_eag-2012-fr
Avec cette note pour la France:
http://www.oecd.org/education/EAG2012%20-%20Country%20note%20-%20France%20%28FR%29.pdf
Pour la Hongrie et la Slovaguie, je me borne à constater que les enseignants sont payés à 73% et 61% du PIB par habitant. Contre 106% en France, et 195% en Corée. (tableau D3.4)
Pour le coup XS, dslée mais vous étiez hors sujet sur ce billet, bon accro-branches.... :o))
Bonjours
Contrairement à une vulgate de droite bien répandue, le salaire des enseignants, comme tous les fonctionnaires d'état d'ailleurs, n'a pas été revalorisé depuis plus de sept ans, et diminue régulièrement à la"faveur" d'augmentation de prélèvement obligatoires.
Martine, vous êtes un peu désobligeante.
Je vais m'accrocher au sujet. En fait, je m'inspire des positions de Louis Chauvel sur les pertes de pouvoir d'achat des générations X et Y.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/637479-taxe-sur-les-retraites-allez-y-m-ayrault-ce-sont-des-privilegies.html
Même si on a le droit de ne pas partager toutes ses opinions, il est bien dans le sujet qui est la perte de valeur des diplômes pour les jeunes générations.
Le résultat est que, au même âge, un enseignant du secondaire est moins considéré, et vit moins confortablement, que son collègue de la génération précédente. Mais le privé connait aussi cela, au moins depuis 1992. (cf http://www.cepremap.ens.fr/depot/docweb/docweb0802.pdf page 15, et ce sont les enseignants de l'ENS qui le disent)
Mon point est:
- que la rémunération d'un enseignant intègre aussi le montant de la retraite. Notamment lorsque les règles de calcul sur spécifiques à fonction publique
-que l'évolution des salaires, favorise un fort salaire en fin de carrière. Le tableau D3.1 donne un salaire en secondaire en France à 84% (35856/42967) de la moyenne UE 21 après 20 ans de carrière, contre 101% (51833/51317) en fin de carrière. (je suis bien dans le sujet, non?)
Il y a donc un phénomène spécifique, qui est selon moi lié au fait que la retraite dans le public est calculée sur le dernier salaire. Le rattrapage de fin de carrière -et de retraite- permet donc de compenser des salaires faibles en milieu de carrière. Cela allège aussi le budget de l'Education Nationale, au détriment de celui des retraites. C'est une aberration économique et fiscale.
D'accord aussi avec l'hérétique sur le poids du logement, qui n'est pas correctement pris en compte dans l'inflation. A noter que l'Etat et les collectivités ont bénéficié de la bulle immobilière via les droits de mutation, ce qui ne les a pas motivés pour la combattre.
Louis Chauvel à l'Université du Modem en 2009:
http://www.mouvementdemocrate.fr/evenements/universite-populaire/universite-populaire-2/universite-populaire-2eme-session-intervention-chauvel-040409.html
(1h)
@XS,
Voui le suis souvent quand sous prétexte de transversalité, "on" crée des liens plus qu'improbables, cela me parait etre une volonté à faire passer certaines propagandes dont aussi celle de dresser certains contre les autres, ou à léser les "front-line" aussi je l'avoue j'ai le défaut de devenir super désobligeante comme toujours en ce cas de figure, mais je l'assume pleinement!
Si pour les enseignants fonctionnaires, le calcul de la retraite ce fait sur les derniers mois de salaire, pour ceux du privé (de statut public) le calcul se fait sur les 25 années. De plus, les enseignants du privé, à salaire brut égal (à ceux du public) cotisent plus et se voient amputés d'environ 100 euros par rapport au public.
Un prof échelon 6 dans le privé (10 ans d'ancienneté), primes incluses, touche 1789 euros/mois (net).
Décidément, l'école va bien mal !
Article : A BONNE ECOLE http://0z.fr/vOXVI