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Les redéploiements de Hollande

Il y a quelque chose qui semble échapper au thuriféraires de François Hollande : plusieurs de ses mesures sont avant tout des redéploiements. Il l'a dit, les 60 000 postes qu'il compte créer dans l'Éducation Nationale se feront en réalité par des coupes sur les postes enseignants : l'interdiction du redoublement en fournira l'essentiel du financement. Mieux : comme il a laissé entendre que les postes créés ne seraient pas forcément des postes d'enseignants, on peut subodorer que le nombre total d'enseignants sera en chute encore plus sévère que sous Sarkozy. Par ailleurs, François Hollande se garde bien d'aborder les conséquences de la fin du redoublement. Certes le redoublement ne fonctionne guère : mais la question de fond, c'est quelle organisation pour l'école et que faire de ces élèves qui ne redoubleront plus ? Ils ne deviendront pas plus à l'aise pour autant dans le système scolaire, loin de là. Sur ce point, la réflexion de François Hollande est proche du zéro absolu.

Le surcroît d'allocations qu'il promet aux uns se fera sur le dos des autres. On l'a vu avec le quotient familial, j'en ai abondamment parlé ici. Il ne s'agit pas de dégager des fonds, mais de prendre encore plus à ceux qui paient déjà beaucoup. Ce que Hollande appelle les riches...

Ainsi, des familles qui ne paient plus d'impôts et disposent d'avantages de toutes sortes recevront encore davantage. J'espère qu'un économiste calculera les revenus réels des premières classes moyennes touchées par Hollande et les comparera avec les avantages, primes, réductions de prix, gratuités et cetera que touchent certaines familles très modestes. Le calcul pourrait finir par ne guère être avantageux pour les classes moyennes.

Enfin, Hollande l'a discrètement rappelé : c'est la conjoncture économique et l'état des finances du pays qui commandera l'application ou non des mesures socialistes.

In fine, ceux qui soutiendront François Hollande, voteront, sans le savoir, pour un tout autre programme que celui auquel ils s'attendent...

Commentaires

  • "In fine, ceux qui soutiendront François Hollande, voteront, sans le savoir, pour un tout autre programme que celui auquel ils s'attendent...". Ben non voyons, ils voterons pour ce qu'il annonce et que tu commentes...
    "Ainsi, des familles qui ne paient plus d'impôts et disposent d'avantages de toutes sortes recevront encore davantage". Ne soyons pas envieux de ceux qui habitent dans les HLM. Juste une fois, pour te rendre compte, monte dans les étages d'une tour en passant par l'escalier, et sonne à une porte au hasard pour voir ce qu'ils ont chez eux. Tu constatera par toi même qu'il n'y a pas de quoi être jaloux de la vie de rêve des pauvres...

  • J'ai toujours beaucoup aimé les "moralistes" à deux balles: qui commentent pour ne rien dire vraiment mais surtout pour faire leur lien et/ou pub.

  • "Faire sa pub", et pourquoi pas chère Martine! Même "moraliste à deux balles" j'ai envie de participer au débat démocratique. J'ajoute que je ne me sens pas tellement dévalorisé par rapport à la morale à trois francs six sous de certains autres. Et vous même, chère Martine, votre morale elle est à combien?

  • Cette question se posera d'autant plus que le temps libre dégagé par le chômage peut être mis à profit pour faire un complément de revenus en liquide.

  • @RPH
    J'y ai passé une partie de mon enfance. Tu oublies que les HLM des années 60 apparaissaient comme un luxe à ceux qui vivaient sous 4 tôles. La délinquance a défiguré et détruit le paysage dans des proportions phénoménales.
    Il n'y a pas de vie de rêve des pauvres, mais il faut cesser de faire de la classe moyenne des gens riches. Plus généralement, il faut en finir avec ces discours qui tentent de générer des affrontements.

  • Véridique: ma boulangère cherche une vendeuse. Introuvable! Trop fatiguant.

  • "In fine, ceux qui soutiendront François Hollande, voteront, sans le savoir, pour un tout autre programme que celui auquel ils s'attendent..." idem pour à peu près tous les candidats ! :( !

  • "Certes le redoublement ne fonctionne guère : mais la question de fond, c'est quelle organisation pour l'école et que faire de ces élèves qui ne redoubleront plus ?" --> Les élèves finissant en échec scolaire ont très souvent décroché dès la primaire, c'est donc sur ce terrain là qu'il faut agir.

    Un redoublement est souvent inefficace, parce que l'élève concerné le ressent comme une sanction et parce qu'on lui impose de refaire ce qu'il a déjà fait l'année d'avant.

    Sachant que tous les élèves n'ont pas le même rythme d'apprentissage, il serait salutaire pour les élèves les plus en difficulté d'avoir la possibilité de faire l'école primaire en 6 ans à la place des 5 actuels en instaurant une nouvelle classe à effectif réduit (CP2, CE3, CM3... je laisse aux spécialistes de l'éducation le soin de juger le moment le plus opportun pour cette année de soutien)

    Cela leur donnerait davantage de temps - sans passer par le redoublement - pour acquérir les fondamentaux de l'école primaire nécessaires pour la suite : savoir lire, écrire, compter...

  • "Certes le redoublement ne fonctionne guère : mais la question de fond, c'est quelle organisation pour l'école et que faire de ces élèves qui ne redoubleront plus ?" --> Les élèves finissant en échec scolaire ont très souvent décroché dès la primaire, c'est donc sur ce terrain là qu'il faut agir.

    Un redoublement est souvent inefficace, parce que l'élève concerné le ressent comme une sanction et parce qu'on lui impose de refaire ce qu'il a déjà fait l'année d'avant.

    Sachant que tous les élèves n'ont pas le même rythme d'apprentissage, il serait salutaire pour les élèves les plus en difficulté d'avoir la possibilité de faire l'école primaire en 6 ans à la place des 5 actuels en instaurant une nouvelle classe à effectif réduit (CP2, CE3, CM3... je laisse aux spécialistes de l'éducation le soin de juger le moment le plus opportun pour cette année de soutien)

    Cela leur donnerait davantage de temps - sans passer par le redoublement - pour acquérir les fondamentaux de l'école primaire nécessaires pour la suite : savoir lire, écrire, compter...

  • "Il ne s'agit pas de dégager des fonds, mais de prendre encore plus à ceux qui paient déjà beaucoup"
    Oué. Nous, on préfère regarder ce qui reste, plutôt que ce qui est pris. S'il reste assez pour vivre confortablement, de quoi se plaint-on ?
    Et puis quoi, nous voudrions faire des "riches" des boucs émissaires !? L'austérité commence, avec tout son cortège de restrictions directes (salaires, retraites...) et indirectes (fermetures de classes, déremboursement de la sécu...) dont les premiers touchés sont les "modestes". Les présente-t-on en fautifs ? Non : on prend une pose contrite, et on loue leur abnégation dans le redressement de la nation. Il s'agit de faire de même pour les "riches" : la larme à l'oeil, bravo citoyen, dieu (cette hypothèse) te le rendra.

    Deuxième argument, assurer des conditions de vie confortable aux familles modestes, augmente significativement leur consommation, contre une baisse moins significative de la consommation de celles, aisées, qui y perdent.
    Argument connexe : face à ce bon-sens économique, il est à regretter que le domaine privé, concurrent et libre, n'y parvienne à lui-seul en payant décemment ses employés et/ou en les embauchant plus massivement. Mais j'en conviens, c'est plus compliqué de chier sur un actionnaire, il n'a pas de compte à nous rendre. On en nationalise un bout ?

  • Nationaliser un bout?
    Ne suis pas certaine que ce soit la bonne solution, sachant que tous nos politiques ne sont pas raisonnables et pratiquent parfois, souvent, de l'interventionnisme pas toujours averti, à des fins trop souvent publicitaires pour leurs nouveaux jouets ou lubies du moment.

  • @Martine. Le même biais est envisageable pour un acteur privé : l'incompétence, le népotisme, l'opportunisme ou l'égoïsme ne sont pas une spécificité étatique.

    Le fonctionnement peut rester le même : une poignée de types discutent de la politique de l'entreprise et élisent un patron. Dans un cas, il s'agit d'intérêts privés, dont le poids du vote est proportionnel à l'investissement et qui n'ont de compte à rendre qu'à eux-mêmes et à leur conscience; dans l'autre, tout pourris ou vertueux qu'ils puissent être, ils sont (en sus de leur conscience) responsables devant la représentation nationale.

  • @Shaher,
    Dslée, mais les nationalisations ont souvent généré des embauches massives d'administratifs. N'ai aucun ressentiment particulier envers cette masse salariale, cependant si l'on compare les ratios administratifs/productifs(aussi les bouts de chaine dans tous les secteurs) dans notre pays et ceux dans d'autres, il semblerait qu'il y ait comme un "enormous" problème. Voili, voila, voilou, un simple constat.

  • Oups, problème qui fait écho aussi au sein de certains conseils d'administrations, car dans certains collèges se trouvent mélés administratifs en très grand nombre mélés à des productifs bien moins nombreux mais qui pourtant en terme actionnariat ont investi bien davantage...Voyez le déséquilibre?
    Enfin bon bref, étonnée que certains syndicats n'en parlent pas^^^ :o)))

  • ^^Ma foi, c'est un constat qui touche à la gestion, pas à la nationalisation. Cette gestion vous contrarie ? Convainquez et faites élire une majorité qui s'engage à y remédier. Cette possibilité n'existe pas dans le privé.
    Pis l'avantage, c'est que les bénefs vont directement dans la caisse de l'Etat, plutôt que par hypothétique imposition. Dans notre situation, ce serait pas de trop...
    Compromis ? Pour les sous : taxer les revenus du capital autant que ceux du travail (proposition FdG et gauche du PS) sans nécessairement remettre en cause le pouvoir des actionnaires ;
    pour le pouvoir du commun : légiférer la conversion du domaine privé au mutualisme : on reste privé, mais un actionnaire (salarié ?) propriétaire d'1 action pèse autant dans la décision que le grand investisseur. La République, quoi.^^

  • J'avais bien reconnu la touche Shaher...
    Mais voila, là ou vous faites erreur est de séparer les sujets car ils sont intimement liés.
    Le silence de la CGT au sujet des toutes récentes aventures maritimes :(( est plus qu'assourdissant, n'est-ce pas?
    Pourtant quand à Sealife sur toutes les ondes^^^.
    CQFD

  • Chère contradictrice, je vous laisse mettre un terme à notre odieux trollage sur ces mots, et promets d'y réfléchir.
    Mes hommages, et merci pour la castagne !

  • Au plaisir de vous relire. :)

  • Pensez-vous un seul instant qu'un seul homme politique est annoncé CLAIREMENT toutes ses intentions dans son programme avant une élection ? Au fait si, je pense à un : Wiston Churchill. Du sang et des larmes et c'est ce qui attend le bon peuple de France....

  • J'étais redoublant et ça m'a été salutaire donc non, le redoublement peut être une bonne chose mais pas fait n'importe comment. De plus, un enfant de primaire ne redouble quasiment plus car la primaire fonctionne par cycle et ne peut pas se faire contre l'avis des parents.

  • Ceux (et pas ce) que Hollande appelle les riches, j'imagine

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