On se console parfois de la morosité ambiante par des nouvelles venues de l'étranger. J'avais examiné de près, en juin et juillet 2008, le programme des Libéraux-Démocrates en Angleterre. Ce parti, qui se refuse à parler d'alliances avec le Labour ou les Tories a progressivement atteint les 20% de voix à chaque élection. Mais la dernière prestation de Nick Clegg, qui a écrasé Cameron et Brown, met le feu aux intentions de vote : les Lib-Dems feraient un bond de 14%, passant de 20 à 34%, tandis que Tories et Labour perdent des points, les premiers à 36% désormais, et les seconds, à 24%...Les Lib-Dems ont suivi la ligne politique que j'ai, pour ma part, toujours prônée : l'indépendance absolue. Risqué, mais là, je crois que cela paie...Puisse cet exemple inspirer le MoDem pour son avenir ! Les Lib-Dems sont proches de ma vision, c'est à dire des libéraux avec une très forte tendance sociale. Leur site est extrêmement bien fait : leur manifeste, par exemple, clair, simple d'utilisation, direct, précis, concis et en même temps substantiel. Une fiscalité juste et efficace, la priorité donnée à l'éducation sont les pierres angulaires de leur programme.
En matière d'éducation, ce sont les seuls qui annoncent clairement leur intention de réduire les effectifs d'élèves par classe. Favorables à l'autonomie des établissements scolaires (et donc des choix pédagogiques), ils envisagent un investissement massif dans l'éducation.
Côté fiscalité, ils ont quelques idées assez astucieuses : ils proposent, par exemple qu'aucun citoyen britannique ne paie d'impôts sur les 10 000 premières livres qu'il gagne par an, et cela, indistinctement, quels que soient les revenus. C'est juste, et en même temps, cela profitera aux foyers les plus modestes. Voilà une mesure fiscale bien plus intelligente que le discours qui consiste à dire taxons les riches pour donner aux pauvres. Fini le paradis fiscal pour les expatriés : les sept premières années, pas de taxes, mais passé ce délai, ils seront traités comme tous les Britanniques. Il souhaite également taxer annuellement les très grosses propriétés (de plus de 2 millions de livres) avec une sorte de taxe foncière de 1% (Mansion Tax : je pense que c'est une taxe foncière). A vrai dire, en décembre dernier, la direction des Lib-Dems pensait à une taxe de 0.5% pour les demeures de 1 million et plus, mais cela a commencé à râler très sérieusement dans leurs rangs (faut pas déconner, ce sont tout de même des libéraux), et du coup, le plafond a été nettement relevé. Mouais...J'aime déjà moins ce genre d'idées... 1% sur de l'immobilier immobilisé, qui ne peut donc pas rapporter grand chose, cela me fait penser à notre ISF français pour lequel je n'ai guère d'affection... Cela dit, j'ai cru comprendre que c'était une mesure temporaire avant un remplacement à venir par un impôt local. Il n'en reste pas moins que c'est très à gauche, comme mesure, pour des libéraux...
Ils ont bien évidemment un programme complet de retour à l'équilibre des comptes publics et annoncent d'ores et déjà ce sur quoi ils vont faire des économies.
Il y avait une mesure prise en 2002 par Blair (Child Trust Funds) qui donnait à tout enfant britannique un dépôt de 250 livres pour ouvrir un compte bancaire. Cela coûte très cher à l'État ! Les Lib-Dems ont prévenu qu'ils mettraient fin à cette pratique. On ne peut pas faire n'importe quoi quand on a 11% de déficit. Les dépenses militaires vont morfler aussi : désengagement de l'euro-fighter, modernisation des Trident remises à plus tard. Comme les banques ont beaucoup reçu, les Lib-Dems proposent de leur faire financer elles-mêmes leur propre fond de secours, à l'avenir, par une taxe ad hoc qui l'alimentera, et puis de leur faire rembourser aussi l'aide reçue via une indemnité (deux milliards de livres la première année, presque trois au bout de quatre ans, tout de même !). Une idée de bon sens, en effet. Ils prévoient pour financer leurs propositions de taxer les vols aériens et davantage, également, si j'ai bien compris, les assurances.
A la trappe les passeports biométriques et les cartes d'identité. Je ne pensais pas qu'on pouvait économiser 500 millions de livres, dès la deuxième année, sur un poste comme celui-là ! Apparemment, ils ont l'air de penser que les soins en psychiatrie génèrent des coûts très (trop ?) importants et envisagent des traitements améliorés et moins coûteux. Je ne sais pas exactement ce qu'ils ont en tête, mais en tout cas, ça doit rapporter 500 millions de livres dès la seconde année. Enfin, si, j'ai tout de même regardé page 40-41 de leur programme sur la santé, et apparemment, ils voudraient tailler dans le vif des fonds alloués à des organisme non gouvernementaux, les Quangos, ainsi que dans les salaires des managers de leur service de santé nationale dont certains gagnent des sommes supérieures à celles du premier ministre ! Je ne sais pas ce qu'ils ont contre le machin qui s'appelle Connecting for Health, mais apparemment, il rentre dans leur programme d'économies, et ils ne l'estiment pas nécessaire. Apparemment une grosse usine à gaz qui date de 2005 et aux objectifs aussi ronflants que dispendieux, puisqu'il s'agissait, si j'ai bien compris de se gorger de discours sur le bien-être des patients en leur délivrant des informations dont je n'ai guère compris l'utilité exacte. Je n'ai pas compris, entre autres, ce que l'informatisation apportait, en l'occurence, au bien-être des patients...
Tiens un truc bien, compte-tenu de l'actuel système anglais, c'est qu'ils veulent que les Britanniques soient libres de choisir le généraliste auprès duquel ils s'enregistrent, indépendamment de leur lieu de résidence. Très bien, ça. En fait, il faudrait plusieurs billets pour parler de leur programme ; tiens, je trouve que Nemo devrait s'y coller, après tout, il est sur place, lui !
En fait, le mieux, c'est de se reporter aux pages 96,97,98,99,100 et 101 de leur programme, où ils expliquent les économies qu'ils envisagent avec calculs à l'appui (qu'est-ce que c'est casse-pied d'être limité en anglais, j'ai toujours la crainte, et cela se produit parfois, d'ailleurs, de faire un contre-sens).
Commentaires
Intéressant ... j'ignore tout de leur plan médical, mais en Angleterre ils sont bien plus ouverts que nous sur les médecines naturelles (plus préventives et bien moins coûteuses)d'ailleurs The Queen herself se soigne à l'homéopathie :) ...
ben oui... entre quelques tubes de granules à 1,81€ et les antibiotiques... y'a pas photo sur les économies !
mirabelle ..
Franchement .. A vous lire ..on n'a qu'à supprimer les antibiotiques ..et n'utiliser que vos si sympathiques granules
-dont le moindre effet na jamais été démontré- ..pour voir ce que ca donne !!!
Je crois que meme la Queen .. herself ..ne serait pas daccord ..
OK sur ce billet (je n'en sais pas plus sur Connecting for Health !)
Précision, les LibDems SONT une alliance qui a relativement bien tourné (et est devenue fusion), entre le vieux parti Libéral britannique, http://en.wikipedia.org/wiki/Liberal_Party_(UK), qui n'avait pas été au pouvoir depuis les années 20, et le parti Social-Démocrate, créé dans à la fin des années 70 et qui représentait "la 2ème gauche", par opposition à un Labour engoncé dans une idéologie étatiste et sous pression des syndicats.
Ils sont entre 18 et 25% des voix aux élections générales (mais moins aux élections européennes, mais plus aux élections locales) depuis la création de l'Alliance.
@ lancien : hé bien, vous me lisez mal ! je ne suis pas une extrémiste ... seulement j'aimerai que la médecine en France ne le soit pas non plus, et sache faire la part des choses au grand dam des intérêts pharmaceutiques, j'en conviens ... d'ailleurs une campagne relaie parfaitement le problème : " les antibiotiques, c'est pas automatique" ... quand on voit encore des médecins en prescrire contre des virus ... un grand n'importe quoi qui coûte très cher à la sécurité sociale !
@ lancien : vous m'expliquerez par ailleurs pourquoi si ce n'est que poudre de perlimpinpin, la sécu rembourse l'homéo, et que l'enseignement de ces médecines se fait également en faculté.... que vous ne soyez pas convaincu est une chose, mais ne dégoûtez pas les autres !
"Nemo devrait s'y coller" c'est une belle idée, mais chronophage peut-etre pour lui?
Et voui, pas de "piquouse" today. :)
Cela n'a que très peu de chance d'arriver en France, comme je vous ai informés ailleurs on considère même que Zemmour est le chantre du libéralisme dans ce pays (!) ou on trouve des blogs pour vanter la Roumanie sous l'URSS. Alors imaginer allez proposer un telle programme en France ...
@L' hérétique,
"Fair" est multi-facettes, très très joli. :)
Pour ce qui concerne les Lib-Dems, je suis assez d'accord avec un certain nombre de leurs propositions, mais ne saurais m'aventurer à leur donner un blanc-seing, n'étant pas suffisamment informée sur le sujet.
Ce qui m'intéresse dans leur démarche, et me semble aujourd'hui porter des fruits très prometteurs, c'est leur indépendance totale que, comme l'hérétique, j'ai toujours défendue. Je suis depuis longtemps convaincue que c'est la seule voie qui puisse conduire le Mouvement Démocrate à devenir une force politique d'envergure. Puissions-nous nous en inspirer !
Tiens, salut Marie :-))
pour info chers amis:http://www.lumieres-et-liberte.org/article-dossier-complet-election-britannique-2010-48512000.html
alors si en France, nous aurions ce type de left-liberal, ce serait par ailleurs pas si mal pour un début. Sachez tout-de même qu'il s'allie au parti travailliste, et prône ensemble l'Etat-providence; Nous en sommes en désaccord profond en tant que libertarien
Bien librement
AL'ain G
Le titre est un peu insultant pour Nick Clegg : Qu'ont de commun les libéraux-démocrates, qui défend une idéologie allant du social-libéralisme au libéralisme néoclassique, et le MODEM de Bayrou qui cherchait à devenir un PS-bis, et s'est lamentablement effondré lors des dernières élections? De plus, pour ce qui est de la personne, Clegg est bien plus charismatique...la comparaison avec l'ancienne UDF, parti orléaniste, ou plus encore le FDP allemand, eut été plus correcte.
Qu'ont en commun les Lib-dems anglais, à tendance centriste, et le FDP allemand, très à droite sur les questions économiques ? Ils siègent dans le même groupe européen, c'est tout.
Aggiornamento et Glasnost
À part quelques renouvellement cantonaux, les prochaines élections sont encore loin, il me semble favorable de profiter de cette période pour nous situer plus clairement et de mettre à jour notre organisation dans la transparence.
État des lieux de l’électorat démocrate.
On considère généralement que les électeurs démocrates appartiennent majoritairement à la classe moyenne, notion particulièrement floue liée à la difficulté de la définir clairement. En effet, il n’existe aucune définition objective de la classe moyenne, d'autant que le sentiment d'appartenance à une classe moyenne est très subjectif, tous les gens ont tendance à se situer dans cette classe.
En Allemagne on parle de la classe moyenne (Mittelstand) au singulier, en Angleterre, on parle des classes moyennes (middle classes) au pluriel, c’est aussi le cas en France où l’on parle de classes moyennes au pluriel, la définition utilisée par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) : Les classes moyennes forment 50 % de la population, situés entre les 30 % les plus démunis (catégories "modestes") et les 20 % les mieux rémunérés (catégories "aisées").
« La classe moyenne » est très courtisée, c'est un véritable enjeu politique extrêmement porteur. A part les extrêmes, tous les partis politiques, qu’ils se disent de « droite » ou de « gauche », l’ont bien compris, leur discours est objectivement très proche. Le principal obstacle réside dans la difficulté de s’adresser globalement aux classes moyennes.
Apparemment majoritaires, les classes moyennes se disloquent lentement depuis 1975, la crise de 2008 a eu un effet accélérateur incontestable. La crise que nous vivons actuellement a commencé en 2008 par une crise financière spectaculaire et prendra très probablement toute son ampleur sur le plan économique et social en 2012, à l’instar de la crise de 1929 qui a réellement atteint son point culminant en 1933. C’est ce que j'écrivais 19 février 2009 «Derrière cette crise financière spectaculaire se cache une crise économique prête à présent à se développer complètement » (reflexionhumaniste.org/La_crise_finale.htm).
La crise a engendrée la paupérisation des plus pauvres et l’enrichissement des plus riches, ce qui a pour conséquence la redistribution de la classe moyenne, une faible partie s’est reclassée vers les classes supérieures (ascension sociale) et une grande majorité vers les couches populaires, ce qui provoque le glissement des électeurs de la classe moyenne vers le « centre-gauche », c’est exactement la place que devrait occuper les démocrates libéraux français à l’instar des démocrates libéraux anglais qui partagent les mêmes orientations sociales libérales humanistes et pro européennes.
Au Royaume-Uni, les Démocrates libéraux (Liberal Democrats ou Lib-Dems) représentent le troisième groupe au Parlement. Il y dispose de 62 députés dans la Chambre des communes, après les élections législatives de 2005, avec douze députés européens, c'est le principal parti de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. Le parti semble profiter du rejet du gouvernement travailliste et de l'opposition conservatrice et pourrait devenir, à long terme, une formation d'alternative face aux deux grands partis politiques qui dominent la scène politique britannique depuis un siècle. Il est souvent perçu comme le parti de gauche britannique, euro-fédéraliste et pacifiste en matière de politique étrangère. Il résulte de la fusion en 1988 de l'ancien parti libéral britannique et du plus récent parti social-démocrate, une faction qui a quitté le parti travailliste en 1981. L'élection générale en 1997 a doublé leur nombre de sièges. Le parti a augmenté le nombre de ses sièges lors des élections de 2001 et également en 2005.
Les Lib-Dems sont des sociaux libéraux leur programme est clair, direct, précis, concis, ce ne sont pas des promesses, ils sont un plan pour le changement :
Une fiscalité juste et efficace : Des impôts équitables qui remettent de l'argent dans votre poche (fair taxes that put money back in your pocket.)
La création d’emplois principalement dans le domaine écologique : Un bel avenir en créant des emplois et en faisant une Grande-Bretagne plus verte (a fair future creating jobs by making Britain greener)
La priorité à l'éducation : Une chance pour chaque enfant (a fair chance for every child)
Une politique plus propre : Une bonne affaire en nettoyant la politique (a fair deal by cleaning up politics).
Les prochaines élections législatives qui auront lieu le 6 mai 2010 au Royaume-Uni pourraient changer la donne politique du pays. Si l’on en croit les sondages, une véritable révolution institutionnelle est en marche, les libéraux démocrates (Lib-Dems) de Nick Clegg (Le Bayrou anglais ?), le parti porteur de la troisième voie pourrait être le maître du jeu entre la droite et la pseudo gauche, entre les conservateurs et les travaillistes.
Les Libéraux-démocrates ont suivi une ligne politique d'indépendance absolue et ont néanmoins progressés de 20% des voix à chaque élection. Les Lib-Dems sont crédités de 34% d'intentions de vote suite à un sondage réalisé au lendemain d'un débat télévisé. Ils devancent le Parti travailliste (24%), mais restent derrière les conservateurs (36%).
Avec des réserves, l’équivalent allemand est le Parti libéral-démocrate (Freie Demokratische Partei, FDP) est un parti politique libéral créé en 1948. Il défend des politiques combinant la défense des libertés fondamentales et du libre-échange avec certains éléments de l’État-providence. Il est aujourd’hui le troisième parti du Bundestag en nombre de sièges, avec quatre-vingt-treize députés, et membre de la coalition au pouvoir, avec la CDU/CSU ; il est également présent dans sept des seize gouvernements de Land.
D’importance électorale moyenne, avec entre 5,8 et 14,5 % (son meilleur score obtenu en 2009) aux élections fédérales, le FDP est un parti de cadres et un parti-charnière, présent dans toutes les coalitions gouvernementales au plan fédéral de 1949 à 1998 sauf en deux brèves périodes ; en plusieurs occasions, c’est lui qui a provoqué l'alternance selon qu’il s’alliait avec les démocrates-chrétiens ou les sociaux-démocrates. Il est de nouveau au gouvernement depuis les élections de 2009 après onze années d'opposition. Il réalise traditionnellement ses meilleurs scores dans les classes moyennes et supérieures, et dans les villes de moyenne et petite taille.
Néanmoins, la comparaison avec la France a ses limites : Nous sommes dans une démocratie formelle, monarchique et népotique sans véritable séparation des pouvoirs au sens de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen affirme dans son article 16 : "Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.".
Sans changement importants de la constitution il sera difficile, voir impossible de changer de régime. Le Président de la République est la clé de voute du système électoral, son élection conditionne la majorité législative (les élections législatives seront liées à l’élection du Président), il nomme le premier ministre, il est pratiquement maître de l’exécutif, du législatif et du judiciaire.
Rien de comparable avec l’Angleterre (monarchie constitutionnelle) ou l’Allemagne (République fédérale). Il n’y a pas en France de parti des classes moyennes, ou plus exactement il n’existe plus du jour où l’UDF s’est en partie fondue dans l’UMP.
Que sont devenus les électeurs démocrates ?
L’ensemble de la classe politique et tous les partis se sont trompés de campagne et d’élection, à vouloir faire un test national d’une élection régionale on obtient une réponse nationale.
Les électeurs de la classe moyenne ne trouvant pas leur place dans l’offre des partis y compris dans celle du Mouvement Démocrate se sont massivement « réfugiés » dans l’abstention. D’autres se sont laissés tentés par Europe-écologie qui a jouée un rôle de « valeur » refuge pour une partie des électeurs démocrates. Cela ne signifie pas que les électeurs démocrates soient durablement devenus « verts », cela signifie seulement que notre message n’a pas su répondre à leur préoccupation écologique.
Contrairement à ce qui est affirmé ici ou là, dans le déni total de la réalité, cette abstention massive a bien une signification, elle traduit sur le plan national le désaveu d'une classe politique incompréhensible, aveugle et sourde à la détresse de la majorité des citoyens.
Bien qu’il soit risqué de tirer des conclusions nationales d’une situation locale, Le cas de la Haute-Savoie, terre « centriste par excellence » est significatif, le taux d’abstentions est de 59,96 %, le Mouvement Démocrate obtient 4,67 % des suffrages exprimés au premier tour des élections régionale de 2010, pour mémoire, lors du premier tour des élections présidentielles le 22 avril 2007 où le taux d’abstention était de 14,54%, François Bayrou avait atteint 22,09%.
En Rhône-Alpes le taux d’abstentions est de 56,82 %, le Mouvement Démocrate obtient 4,33 % des suffrages exprimés.
A l’exception du député Jean Lassalle, tête de liste en Aquitaine seul candidat du Mouvement Démocrate à pouvoir se maintenir au second tour des élections régionales 2010, qui obtient 10,43% des voies malgré un taux d'abstention de 50,44%. Il serait intéressant d'analyser à fond l’environnement de cette élection et les méthodes utilisées par l’équipe du MoDem d'Aquitaine.
Europe-écologie n’a pas le monopole de l'écologie, de par son orientation rouge-verte elle est même devenue un branche partisane de la gauche. L’écologie n’est pas de droite ni même de gauche, elle fait partie intégrante de l’humanisme, pour s’en convaincre il suffit de réfléchir au sens qui pourrait avoir l'écologie sans l’homme. L’écologie c’est d'abord le bon usage des ressources au profit de toute l’humanité, il convient donc de ne pas la séparer de l’humanisme, c’est le cœur même de l’offre des démocrates et doit être naturellement mise en avant.
Bien qu’il soit à la mode ou politiquement correct de parler d’écologie, l’abus, pour ne pas dire l’escroquerie, qui consiste à parler de « développement durable » (véritable oxymore). En effet, dans un système fini, le développement ne peut pas être « durable », le développement (continu) est par définition exponentiel, c'est-à-dire infini, donc il est certain qu’il se terminera très mal… Il est plus rationnel de parler de développement raisonné.
En paraphrasant le Général De Gaulle : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! L’Europe ! L’Europe ! Mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. », Ce n’est pas en sautant sur son siège que l’on fait de l’écologie et toute organisation basée uniquement sur l’écologie est forcément une construction éphémère.
Des raisons d’espérer.
C’est d’avantage dans notre stratégie, dans notre manque de clarté et de concision de notre message (nous n’avons pas su parler au cœur des gens), dans l’esprit brouillon de notre organisation et dans nos méthodes qu’il faut chercher les raisons de nos échecs, croire que c’est de la faute « des autres » ou des militants relève de la politique « de la vache aveugle » (Blinde Kuh) d’après Martin Luther.
Nous n’avons pas su nous situer clairement, nous avons donné l’impression de faire partie d’une hypothétique famille centriste en miette, or le « centre », par définition, ça n'existe pas, ni en physique ni dans la nature.
Le rapport de la mission d'étude de Terra Nova va dans le même sens que notre analyse : «Réseau Internet et la politique» de juillet 2007.
Ces quelques recommandations, pourraient être utilement appliquées au Mouvement Démocrate, notamment : Faciliter l'intégration des nouveaux militants, donner la priorité au militantisme de terrain, créer des «comités locaux de campagne», avec des équipes professionnelles de terrain pour encadrer les activités militantes, axer le militantisme sur le porte-à-porte de proximité, abandonner le tractage, limiter les grands meetings, investir dans une épine dorsale numérique, penser internet comme outil de «back office» de l'organisation de campagne.
Investir dans des outils électoraux modernes, organiser des campagnes d’inscription sur les listes électorales, organiser des campagnes de mobilisation des électeurs «sporadiques», notamment les jeunes de mois de 25 ans ; plus de 75% des jeunes de 18 à 25 ans n'ont pas voté aux élections régionales de 2010, pas d’avantage aux élections européennes de 2009 ou aux élections législatives de 2007.
Aller vers une professionnalisation accrue des équipes, professionnaliser la direction de campagne, rationaliser l’organisation de campagne (organigramme), préparer la campagne en amont.
Le Mouvement Démocrate est le parti libre des démocrates français, c’est clairement un parti social libéral humaniste et pro européen, il doit être l’arbitre entre la droite et la gauche, il est le seul capable de lutter avec efficacité contre le bipartisme, véritable plaie des démocraties modernes.
Il est encore temps, avant 2012, nous devons changer de stratégie et nous positionner là où nous nous sommes réellement, c'est-à-dire dans le rassemblement de tous les démocrates, écologistes et sociaux démocrates compris, si nous voulons réellement jouer un rôle significatif dans la politique française.
Claude Mauriange
Révision du 19 avril 2010
A propos de Nick Clegg, je voudrais attirer votre atttention sur une Facebook Page montée par des jeunes anglais pour élargir l'impact des LibDems. 10.000 personnes le rejoignent chaque jours depuis quelques jours. Facebook : le VRAI outil politique ? Pas une grande nouvelle, vraiment. Mais bon, on fait quoi ici ? D'abord : voyons ce que les Anglais réussissent à faire... Voyez par ici: http://tinyurl.com/yhz57at
Nick Clegg , le Bayrou anglais , met le feu au sondage ...
"".... a progressivement atteint les 20% de voix à chaque élection ...""
Cherchez l'erreur ! Le rêve n'a jamais été efficace contre la décadence d'un pays ...
j'aime bien le rage against the machine !
Un petit mot sur ma compréhension de "connecting for health" : c'est un mot-clé (buzzword) qui recouvre un ensemble de méthodes et dispositifs visant à améliorer le suivi médical des patients (dossier médical informatisé, interopérabilité pour accès par les différents acteurs médicaux pour une meilleure rapidité et rationnalité des soins...). L'objectif poursuivi est une meilleure qualité de soins pour un cout moindre.
C'est une évolution en direction de la télémédecine, le suivi à domicile des patients, la prévention (via une instrumentation portable interconnectée donnant des éléments de diagnostic, ou encore via des recommandations portant sur le style de vie...).
Ces méthodes et pratiques sont plus développées au nord de l'Europe que chez nous (Suède, Danemark... dans une certaine mesure Allemagne). La Commission Européenne soutient ces efforts par des programmes de recherche (ICT for health).
@Laurent,
Voui...
Fouillez vers le made in Canada, qui soulève bien des secousses là-bas, mais qui se profile aussi chez nous... :((
Tsss...Damned soient ces petits doigts: pas Laurent! Pfiouou, Nicolas.
@Martine: Fouiller quoi made in Canada? pour ce qui est de l'évolution de la pratique médicale, je pense que la rationalisation des dossiers ainsi que la télémédecine peuvent apporter des améliorations importantes en matière de santé publique et de couts : ces nouvelles pratiques sont bien sur complémentaires des pratiques actuelles et ne remplacent pas tout contact avec les praticiens, qui devraient alors voir leur travail clérical facilité pour mieux se concentrer sur une activité médicale (mais comme toute réforme, elle a des forces d'inertie et de conservatisme à vaincre et des acteurs à convaincre).
La question de fond (cout des depenses de santé, ainsi que la question accessoire du rapport qualité/prix des services de santé) est difficile et ne va pas se simplifier avec le temps et le vieillissement de la population (pour situer le problème, c'est actuellement de l'ordre de 12% du PIB en France, contre 17% aux USA par exemple).
@Nicolas,
Télémédecine? Kesaco? :)
@Martine médecine à distance, par transmission de données médicales entre le patient et le praticien
Voui, controversé au Canada, une société privée je crois qui fait pression sur l'état? Me trompe-je?
@Martine : que l'Etat soit l'objet de pressions, de la part du secteur privé comme de la part du secteur public, c'est dans la nature des choses et aucun pays n'en est exempté. Selon les cultures et les coutumes, ces pressions prennent diverses formes, lobbies, grèves etc...
Quant au resultat de vos fouilles canadiennes et l'objet de vos craintes concernant le système de santé français, pouvez-vous être un peu plus explicite?
http://www.quebechebdo.com/article-i183472-Tests-genetiques-sur-Internet-la-prudence-est-de-mise.html
http://www.ledevoir.com/societe/sante/174772/l-examen-medical-en-ligne-inquiete-le-college-des-medecins
Quelques liens, Nicolas
@Martine
Bien sur, toute avancée dans le domaine médical doit être soigneusement encadrée, à commencer par la confidentialité des dossiers médicaux, mais je ne pense pas que cela soit hors de portée de moyen cryptographiques appropriés. La telemedecine est un outil de plus pour les praticiens - ce n'est en tout cas pas à confondre avec les charlatans qui vendent de la poudre de perlinpinpin sur internet.
Concernant les domaines d'application, plutot qu'à des tests genetiques je pensais d'abord à des pathologies à forte prévalence dans les populations et à lourd cout humains et financier (maladies cardiovasculaires, diabetes...), et qui permettraient un meilleur confort de vie aux patients par une délocalisation partielle du suivi grace à la telemedecine (et non de consultations initiales comme dans votre second article en reference). Concernant votre premiere reference, en France le dépistage de la phénylcétonurie est sytématique à la naissance, donc la question de la mise en place d'un tel test à domicile ne se pose pas.
Mais même concernant l'aspect nutrition (en marge de votre premier article en reference, d'autres aspects pouvant aller de l'intolérance au gluten à la régulation du niveau de glycémie etc) et plus généralement style de vie (niveau d'activité, qualité du sommeil etc...), des avancées significatives tant en terme de qualité de vie que de prévention peuvent être apportées par des méthodes de suivi médical délocalisées.
Pour cela, une pédagogie d'information est bien sur nécessaire, afin que chacun prenne conscience du rôle qu'il peut jouer sur sa propre santé.
@ L'Hérétique,
Merci de penser à moi mais comme l'a dit Martine ci-desssus, un peu trop chronophage en ce moment pour moi (je me marie ce week-end bon sang!)
Bonjour, je souscrit à cet avis le succès des Lib-Dems est une source d'espoir pour le MoDem et le dit sur ce billet http://modemmvtcivique.lesdemocrates.fr/2010/05/succes-des-lib-dems-deux-espoirs-pour-le-modem/ Amitiés démocrates