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Afghanistan année zéro

Je crains bien que l'Afghanistan soit revenu à la situation qui prévalait au tout début des années 90. Un pouvoir central faible et corrompu, des seigneurs de la guerre ou, du moins, des chefs tribaux, qui établissent leurs lois là où ils sont, et des Talibans de plus en plus puissants et populaires. L'Europe, en Afghanistan, est confrontée à une impossible équation, tout comme l'Amérique, d'ailleurs. Soit USA et Européens quittent l'Afghanistan, mais ils courent alors le risque que cet état devienne le foyer du terrorisme mondial. Soit ils restent, mais sont considérés comme des armées d'occupation, et renforcent alors la popularité de leurs opposants, c'est à dire les Talibans principalement, et Heykmatar secondairement.

Nous ne pouvons pas imposer la démocratie aux Afghans, parce que la démocratie ne s'impose pas : elle se désire. Ceci ne signifie pas que les Afghans ne désirent pas la démocratie, mais plutôt qu'ils ne sont pas en état de la désirer : la misère, la faim, la corruption, la guerre les préoccupent tout autrement.

Et, même ainsi, je me retrouve dans l'analyse de Montesquieu, dans l'Esprit des Lois, pour dire que le régime de type républicain, dont la démocratie est la forme la plus accomplie, est le régime qui repose le plus sur les moeurs des peuples. Une démocratie ne peut pas s'établir si les moeurs ne sont pas préalablement de nature démocratique. Or, le système qui prévaut en Afghanistan est de nature féodale, et pour l'instant, personne, là-bas, ne semble vouloir le contester. Hamid Karzaï avait eu une idée de génie en convoquant une Loyia Jirga, mais il a échoué. Le Canard enchaîné le révèle ce matin, plusieurs ambassadeurs de plusieurs pays sont d'avis de retirer les troupes présentes, et d'espérer la venue d'un pouvoir fort.

Pour l'instant, il faut choisir entre la peste et le choléra, j'en ai bien l'impression, ou alors, proposer une trêve aux Talibans, et les convier à la Loyia Jirga. Ceci suppose une révision de stratégie déchirante, mais nécessaire. Il faudrait alors espérer que les Talibans les plus modérés acceptent la proposition. Il est évident, si le compromis aboutit, qu'il n'en ressortira ni un régime progressiste, ni une démocratie, mais, cela peut contribuer à limiter la casse.

Commentaires

  • Ca semble presque sans issue. Il faut d'autant plus en trouver une qui permette néanmoins de sauvegarder nos intérêts de sécurité (terrorisme international). Et c'est encore plus compliqué que cela, puisque tout dépend aussi du Pakistan, poudrière sans doute encore bien plus inquiétante que l'Afghanistan. Cependant, il ne faut pas non plus sous-estimer l'aspiration d'une grande partie de la société pakistanaise à la paix et à la démocratie. Le Pakistan reste une démocratie imparfaite, mais néanmoins ancrée dans une partie de la société.

    Si l'Iran pouvait se libérer de sa dictature, si les choses pouvaient progresser au Proche-Orient. Resterait une immense poudrière englobant tout le sub-continent indien.

    Et le fric pour nos investissements en matière de défense et de sécurité, où on le trouve, notamment dans le contexte de la crise résultant des "subprimes"?

    Ca fout la trouille tout ça.

  • @ pastel

    c'est un sacré noeud. Les intérêts iraniens ne rejoignent pas ceux du Pakistan. Ils soutiennent Heykmatar, que les Talibans considèrent comme un hérétique.

  • Je pense qu'il ne faut pas quand même pas oublier que là bas nous ne sommes pas chez nous !!

    Ca me rappelle un peu le colonianisme :
    ah! les pauvres en nourriture et en démocratie (d'ailleurs nous-mêmes en démocratie,nourriture et pouvoir d'achat ...)!!

    Moi si j'avais en face de moi, comme adversaire les gugusses qu'ils ont, avec
    toutes leur arrières pensées économiques
    égoistes étalées et leur Bilan Diplomatique Catastrohique, je me demande vraiment pourquoi je serais incité à un accord !!

    N'est-t-on pas en droit de penser que tant
    qu'il y aura ces gugusses, n'est possible
    que du raccomodage + ou - douteux(c'est un peu vrai peut-être aussi en Economie Mondiale, mais là c'est une autre histoire ...).

  • @ Luc

    Cela n'a rien à voir avec le colonialisme. On n'est pas dans la même problématique. Les Talibans entraînaient des terroristes prêts à tuer des individus par milliers. On en peut pas fermer les yeux là-dessus et faire comme si de rien n'était.

  • @Luc,
    Raison pour lesquelles le ou les médiateurs doivent-etre choisis avec soin, et bien évidemment pas dans un des pays frontaliers.

  • à champomy: cécilia sarkozy?

    :o))

  • @Pastel,
    Merci, magnifique fou rire

  • @Pastel
    Interloquant!! et je ris !!

    @Hérétique

    Formellement d'accord. Mais quand même ...
    Ces gens à armement moderne qui viennent
    même du bout du monde pour votre bien.

    Les "autres" sont toujours une bande de fous et sanguinaires et au bout du compte, leur pays est ravagé,ils ont toujours 10 ou
    100 plus de morts (peu pleurés même souvent
    ignorés ou compressés dans les statistiques).

    Alors que s'est-il passé entre le début et
    la fin ?

  • @Luc,
    Vous vous etes remis à blogguer :-))

  • @Champomy

    Oui à mon blog OutTalk,

    pour ce que l'on y chante !!
    Mais je ne lâche pas, et c'est sûr
    un jour quand il sera plus beau vous viendrez y faire au moins un tour..

    Il y a aussi le blog InTalk

    C'est pour un peu de chaleur.
    et surtout pour motiver les gens qui
    me plaisent !!
    Je lirai toujours...

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