S'il y en a un à qui, personnellement, je ne reprocherai pas spécialement d'avoir rejoint Sarko, c'est Bockel. Il a déposé honnêtement et consciencieusement au PS pendant des années des motions, déclaré clairement son social-libéralisme, tout en se présentant comme un homme d'ordre (des réminiscences passées de son appartenance au CERES de Chevènement, sans doute...).
Le PS qui a honte de lui a d'ailleurs retiré ses motions de son site national. Son mouvement Gauche Moderne n'est pas même une création artificielle, puisque ce mouvement préexistait à son adhésion à la Sarkozie. Si Ségolène Royal était restée sur une ligne réformiste post-blairiste, c'est à peu près certain qu'il serait resté avec elle.
Et là, il vient de se faire déboulonner de la plus injuste des manières.
Je cite simplement cet extrait d'un entretien dans le journal Le Monde du 15 janvier dernier.
Auriez-vous du mal à vous faire entendre ?
Le président a fixé un cadre au niveau du discours. Le moment est venu d'une piqûre de rappel pour aller plus loin dans la démarche de rupture et mettre nos principes en actes. Tuer les petites pratiques moribondes et renouveler notre manière de dialoguer avec les Africains. Le président sera en Afrique à la fin de février : c'est le bon moment.
L'un de vos prédécesseurs, Jean-Pierre Cot, ministre de la coopération, a dû démissionner, en 1982, après avoir cherché en vain à changer les relations entre la France et l'Afrique. Ne courez-vous pas le même risque ?
C'est un vieil ami. Il s'est vite isolé et n'a pas forcément fait la bonne analyse. Moi, je suis avant tout un pragmatique. Je sais gérer les gens, les budgets, les contradictions. Je sais qu'on ne décalquera pas du jour au lendemain notre morale en Afrique. Je sais aussi que l'Afrique est le continent de demain, et qu'il en va de l'intérêt de la France de mettre en oeuvre cette rupture. La jeunesse africaine l'attend.
Ils se foutent de lui ou quoi, à le balancer aux anciens combattants ? Il y a du père Kouchner là-dedans, à tous les coups, bonhomme que j'ai toujours jugé nullissime en politique étrangère...Ajoutons à cela le discours de Dakar et la visite des meilleurs tyrans de l'Afrique en France, et la boucle est bouclée...
Commentaires
Triste affaire.
Mais il est très difficile de moraliser les pratiques en politique étrangère.
Outre les intérêts présents et à venir qui sont en jeu, il y a le poids du passé. Les acteurs ont des dossiers... Beaucoup d'argent circule et a circulé...
Encore moins qu'ailleurs, la politique étrangère n'est pas le monde des bisounours.
@ Axel
Il n'y a pas qu'une question de morale. Je pense que nous défendons très mal nos intérêts en Afrique.
Je n'ai pas de pitié pour lui !
Il pouvait deviner où il s'engageait et qu'avec Sarko il ne trouverait certainement pas ce qu'il n'avait pas eu au PS.