Jean-Claude Trichet est élu homme de l'année par le Financial Times. J'avoue que je trouve cela mérité. L'homme est discret, mais, sur les subprimes, il a su sortir de l'orthodoxie monétaire pour réagir vite et bien, et injecter suffisammment de liquidités pour rassurer les banques, d'autant plus que les marchés ont senti que la BCE était prête à rééditer l'opération.
De surcroît, mener une opération concertée avec les autres banques centrales, c'était bien vu.
Sur le fond, nul doute que les banques centrales devront évoluer dans notre monde moderne qui n'est plus le temps de leur création. Aujoud'hui, il ne s'agit pas seulement de gérer les risques de dérapage inflationniste, ce sont les crises financières de toute sorte auxquelles il faut faire face. Et c'est une tout autre mission qui exige une redéfinition du rôle des banques centrales partout dans le monde.
Commentaires
Il me semble que cela fait bien dix ans (et peut être beaucoup plus) que les banquiers centraux ont compris qu'ils devaient libérer des liquidités en cas de risque de crise financière
Le problème est qu'à force de le faire, elles créent l'abondance de liquidité qui pousse aux placements les plus risqués et donc conduit à la crise suivante.
J'ai l'impression qu'on assiste à la mêm dérive que celle qui a mené des politiques keynésiennes permanentes à la stagflation
D'accord avec Gérard. Trichet a réagi comme l'aurait fait Greenspan mais sans forcément prévoir comment sortir du cercle vicieux des bail-outs récurrents des crises des marchés financiers.... va falloir trouver un meilleur système (entre temps, oui, Trichet a agi comme il fallait mais nous avons tous un coup de retard)
@ Gérard
Bonjour Gérard : oui, ce que vous dites se tient tout à fait. En fait, je suis assez partagé sur le rôle des Banques centrales. Pour le cas spécifique des subprimes, même s'il y a des dégâts, j'approuve l'intervention des banques centrales parce que le vent de panique qui souffle sur les marchés me paraît dépasser en ampleur et en proportion la réalité des dégâts occasionnés par les subprimes, même si je ne doute pas que nombre de créances soient douteuses.
En la circonstance, l'intervention permet aussi aux banques de reprendre leur calme, parce que le problème, c'est que la confiance est lourdement entamée et se nourrit de l'opacité dans laquelle se sont constitués nombre de fonds dont on ignore en proportion la teneur exacte en subprimes.
@ Arnaud
J'ai commencé les Incendiaires de Artus. Une fois que j'aurai avancé, je ferai une note sur le blog pour dire ce qu'il propose.