Marielle de Sarnez est intervenue lors de la séance du Conseil de Paris du lundi 17 décembre 2007.
Le texte de son intervention est disponible sur le site du Mouvement Démocrate.
Marielle de Sarnez a eu l'honnêté d'admettre que le bilan de Bertrand Delanoë comportait des éléments satisaisants. Elle lui a demandé en retour de reconnaître qu'il avait été soutenu par l'UDF - MoDem pour certains d'entre eux, et que d'autres venaient de ses prédécesseurs (notamment le tramway dont la mise en service avait été décidée avant la mandature de Bertrand Delanoë).
Elle s'est cependant inquiétée avant toutes choses de savoir si les Parisiens vivaient mieux ou non qu'en 2001. Etvoici ce qu'elle a retenue entre autres des doléances des Parisiens :
« Et que nous disent les Parisiens ? Qu’il est de plus en plus difficile de se loger. Les prix de l’immobilier n’ont cessé d’augmenter, pour louer et a fortiori pour acheter. Ils n’ont pas le sentiment, loin de là, que la propreté des rues soit améliorée. Ils ne considèrent pas, loin s’en faut, que l’on se déplace mieux aujourd’hui qu’hier »
Elle a proposé d'introduire une part de logements intermédiaires et privés dans les logements sociaux, et, corollairement une part de logements sociaux dans les programmes privés, et ce afin de rééquilibrer ouest et est parisien, mais aussi afin de garantir une vraie mixité sociale à Paris. Elle s'est également préoccupée du logement des étudiants boursiers.
Opposée aux grandes tours, qualifiées de Totem, elle estime que d'autres solutions sont possibles. Elle a également proposé des logements-relais pour les sans-abris.
Elle a appelé à développer une véritable alternative à l'automobile, c'est à dire une alternative efficace, proposant plutôt d'inciter à l'utilisation de véhicules propres plutôt que de générer les pires embouteillages en menant une politique résolument hostile à l'automobile, propre ou non.
Elle a demandé également au maire de paris de se soucier du commerce de proximité, souvent abandonné au profit des grandes surfaces, relevant que dans les 12% du budget attribués au dynamisme de Paris, il n'y avait absolument rien pour les commerces et l'artisannat. Elle a appelé notamment à défendre la place des TPE et des PME et à leur créer des conditions d'exercice favorables.
Elle a rappelé que la démographie des bébés à Paris était en plein essor et appelé à ne pas se voiler la face : les créations de crèches ne suffiront pas. Il faut donc envisager le développement d'autres alternatives, afin que les Parisiens demeurent libres de travailler quand ils ont des enfants.
Rappelons, enfin, que Marielle de Sarnez met en débat ses propositions sur son blog de travail, Marielle de Sarnez pour Paris.
Commentaires
« Honnêteté » de reconnaître les aspects positifs du bilan de Delanoë… : ça me fait bien marrer ! Lorsque vous partez au combat (puisque c’est bien de cela dont il s’agit, et Delanoë a bien souvent démontré son arrogance et sa méchanceté), doit-on perdre du temps et brouiller le message en évoquant ces aspects positifs ? Après tout, Chirac a des côtés sympas, Mitterrand en avait, Sarkozy aussi… et patati et patata. Aux armes les centristes !
Bonjour Gautier
Oui, je suis tout à fait d'accord sur l'arrogance de l'individu. Mais, il faut lui reconnaître quelques acquis. Notamment, sur la transparence, c'est le jour et la nuit quand on compare à l'ère Tibéri.
Sa gestion est également globalement saine. Tout n'est donc pas noir. Il n'en reste pas moins qu'il a raté, à mon avis, l'occasion de vitaliser l'économie parisienne, et que Paris est en voie de muséification.
@ L'Hérétique
Sur la transparence, il y a beaucoup de poudre aux yeux. Il y a eu de vrais efforts, mais on n'a pas taillé dans le gras des anomalies budgétaires. Ce devra être l'objectif du MoDem si nous concluons un accord de mandature avec Delanoë.
Je trouve les discours des candidats sur le logement à Paris et son prix particulièrement navrants; On y trouve l'habituelle surenchère sur le nombre de logaments sociaux à constrruire (plus j'en promais, plus je suis à gauche)
Ne pourrait 'on pas se poser la question: pourquoi les prix montent ils à ce point?
La réponse ici:
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/01/09/700-pourquoi-se-loger-coute-de-plus-en-plus-cher
La politque menée par Delanoé et consistant à géner la circulation automobile des banlieusards est à elle seule une importante explcation de ces hausses
mais y a t'il auprès de De Sarnez des gens qui lisent les livres (ou les blogs) d'économie?
@ gérard
Vous extrapolez sur le discours de Marielle de Sarnez : ce qu'elle dit simplement, c'est qu'il faut rééquilibrer les logements sociaux en faisant en sorte qu'aucun immeuble ne soit 100% logement sociale, mais qu'aucun ne devrait dépasser 25% y compris les logements de la ville de Paris. Cela ne me paraît pas idiot.
La hausse des prix est par ailleurs générale, et plus forte encore en banlieue qu'à Paris. C'est un mouvement mondial.
J'ai lu ce que dit l'éconoclaste (que je trouve d'ailleurs pas toujours très pertinent, loin s'en faut) : il enfonce des portes ouvertes. Evidemment, l'impossibilité de construire en hauteur limite les possibilités de logement. Mais alors quid ? faut-il défigurer Paris ? Le sinistre exemple des tours de Grenelle (et en plus elles ont été classées patrimoine mondial de l'UNESCO, ces horreurs) ne donne pas forcément envie de faire pareil. Les seuls qui savent construire des immeubles d'habitation de grande taille, pour moi, ce sont les new-yorkais, puisque là-bas, cela ne défigure pas le paysage.
Je crois qu'en France on pourrait faire des choses qui pourraient n'être aps trop mal : l'arche de la défense est une véritable réussite architecturale, par exemple. Mais cela demande d'y réfléchir longuement.
Pour info, Delanoë est plutôt pour les tours de grande capacité. Pour ma part, je ne suis pas certain d'avoir envie de défigurer Paris pour un mouvement qui est sans doute conjoncturel. En revanche, les horreurs, elles , resteront définitivement...
Sur la hauteur des immeubles, il y a des marges de manoeuvre
Mais je pensais surtout à la question des transports
50% des parisiens n'ont pas de voitures, parce qu'ils n'en ont pas besoin pour circuler
Si la petite couronne offrait la même facilité de circulation que Paris, les franciliens ne se précipiteraient pas dans Paris pour y loger et donc ne feraient pas monter les prix à ce point
Or il y a de la marge de construction (souvent à condition de rénover) en petite couronne.
La politique de circulation idéologique de Delanoe (et des verts) a fait monter les prix du logement dans Paris
Cher Gérard,
Je suis entièrement d'accord pour dire qu'elle est en effet idéologique. Mais pour le reste, je veux bien vous croire, mais produisez-moi une étude ou une source sur le sujet.
Gérard,
j'ai rien compris à vos propos concernant le lien politique ce circulation de Delanoé / Prix du logement à Paris.
- D'abord parce que les prix de la petite couronne se rapprochent de plus en plus des prix de Paris intra-muros,
- Ensuite parce le manque de transports en communs dans certaines zones de la petite couronne [pas toutes. J'ai habité Vincennes, et question transports en communs, Vincennes est nettement mieux desservi que certains quartiers parisiens], n'est pas le fait du Maire de Paris...
Doit-on reprocher à Delanoé d'essayer de "contenir" la place de la voiture à Paris (politique que semblent plutôt apprécier ses administrés), ou reprocher à l'échelon au dessus (région, état) de n'avoir pas su accompagner cette politique en développant de vrais transports (en communs ou non d'ailleurs) rapides et efficaces, destinés aux communes périphériques ?