Quelques éléments de réflexion sur ces législatives :
Le MoDem atteint finalement 7.61% des suffrages. Ce n'est évidemment pas fameux, et bien en deçà des scores espérés, mais, toutefois, des 7.61% font de l'UDF-Mouvement Démocrate la 3ème force politique du pays.
Une donnée rarement analysée par les politologues est l'absorption de l'électorat FN par l'UMP. Gagner contre l'UMP quand cette dernière est amputée de 10 à 20% des voix sur sa droite, c'est possible, mais, dès lors que cet électorat à réintégré son habitat naturel, il devient beaucoup plus difficile de venir à bout de la droite traditionnelle.
En ce sens, il y avait, dès les résultats du 1er tour de la présidentielle connus, assez peu d'espoir.
Par ailleurs 33% des électeurs de François Bayrou à la présidentielle se sont abstenus. Ces chiffres interpellent, et il faudra les analyser.
De ceux qui restent, 22% ont voté pour le PS et ses alliés, 31% pour l'UMP et le Nouveau Centre et 35% seulement pour le MoDem.
En terme de sympathie partisane, seuls 50% parmi les votants, des sympathisants du MoDem ont voté pour ce dernier parti. 28 sont allés à l'UMP et au Nouveau Centre et 13 au PS.
Du côté des abstentionnistes, on trouve 51% chez les 18-24, la catégorie d'âge la plus favorable au MoDem.
En termes de sympathies partisanes, 42% des sympathisants MoDem se sont abstenus !
Pire encore, ceux qui se positionnent au centre se sont abstenus à 52% soit le plus fort taux d'abstention.
A l'évidence, c'est dans ses chiffres qu'il faut chercher les causes de notre relatif échec, et, en même temps, l'espoir d'un avenir meilleur.
Enfin, 75% des électeurs du MoDem ont une bonne ou assez bonne opinion de l'action de Nicolas Sarkozy depuis son élection.
Mais ils sont 89% à juger assez ou très positivement l'action de François Bayrou depuis la même date, aucun ne la jugeant très mauvaise.
Ces chiffres ont pu être obtenus grâce à une étude d'IPSOS à la sortie des urnes .
Il y a des raisons d'espérer, car ces chiffres montrent que nous disposons d'un réservoir d'électeurs assez important. Mais, en un temps aussi court, nous n'avons su les convaincre, et, c'est dans ce champ qu'il va falloir désormais travailler.
Notamment, il est indispensable de mettre à jour et affiner nos programmes, notamment dans le domaine économique et fiscal, ainsi que dans le domaine éducatif. Nous avons, en cette fin de campagne bien trop parlé de nos positions"contre" et pas assez de nos propositions.
Il faut préparer les municipales : ceux qui se sont présentés pour la 1ère fois ont acquis une expérience qu'il faut capitaliser. Il nous faudra faire un effort pour développer une politique de propositions, sur des sujets concrets et locaux, tout en donnant une cohérence globale à ces dernières. Il faudra pour cela investir le terrain, tant politique qu'associatif.
Nous avons un travail de fondation à effectuer, et c'est l'impossibilité de l'avoir réalisé en si peu de temps que nous paysons aujourd'hui. A cela s'ajoute la tactique de l'homme extrêmement talentueux qu'est Nicolas Sarkozy.
Alors hauts les coeurs, au travail, et retroussons nos manches !
Commentaires
merci pour ce sondage et ces analyses
A vrai dire, pour l'instant, je ne suis pas encore dans l'analyse, davantage dans le constat.
Ce que je retiens, c'est que notre perte en voix, n'est peut-être pas irrémédiable : plus de 50% des centristes (auto-positionnement) se sont abstenus. Il faut les faire revenir vers nous.
Par ailleurs, la configuration des législatives, juste après les présidentielles, et de surcroît avec un scrutin majoritaire à deux tours, c'est pire que tout...
Ce n'était pas facile. On ne s'en tire pas très bien, mais, nous avons des réserves exploitables.
La première chose à faire pour les sympathiques jeunes libres du Modem, s’ils acceptent éventuellement de se déjuger, malgré parfois des messages avant le 1er tour des présidentielles d’une naïveté enthousiaste inquiétante et alarmante, c’est
- Qui est vraiment François Bayrou ?
- Qui est vraiment Marielle de Sarnez ?
- Qui est vraiment Corinne Lepage ?
Des « amateurs de soupe », ça ne peut pas surprendre un vieux sexagénaire (qui regrette d'avoir voté Bayrou), lecteur du Canard enchaîné, mais une telle « désertion de soi-disant bédouins », çà interroge tout de même beaucoup.
Un rassemblement légèrement en avant des ni-droite-nigauche, semble très nécessaire pour le pays, surtout dans l’état ou Sarko 1er risque de nous le laisser, mais derrière un bureau national fait de femmes et d’hommes réellement altruistes et soucieux de tenir compte des avis réalistes de la base. Autrement , c’est de la précieuse énergie gaspillée
Je n'ai pas trop compris ce que vous voulez dire : on ne peut vraiment pas dire que Sarnez, Bayrou et Lepage soient altruistes quand on voit les risques politiques qu'ils ont pris.
Où voulez-vous en venir ?
Un simple modeste avis qui se veut constructif de quelqu'un qui regretterait beaucoup que des jeunes gaspillent leurs énergie alors qu'il y a déjà tant de misère en France
Mais apparemment vous ne semblez pas avoir compris le sens du mot "altruiste"
Quel risque ont-ils pris ?
Ils vont être rmistes demain matin ?
Bonne clairvoyance
PS. Contre remboursement des frais de port, j'envoie "Projet d'espoir" avec des annotations sur les plus "beaux" passages prometteurs. ;-(((((
Désolé, mais je n'ai toujours pas compris la teneur de vos critiques : pouvez-vous, svp, être à la fois plus explicite et plus substantiel ?
Vraiment interessantes comme analyses chiffrées...
Cela démontre qu'il existe un reel electorat de centre, qui ne se sent représenté que par le centre.
Le centre et la sociale-democratie seront sans doute amenés a discuter ensemble dans un proche avenir.
Vraiment interessantes comme analyses chiffrées...
Cela démontre qu'il existe un reel electorat de centre, qui ne se sent représenté que par le centre.
Le centre et la sociale-democratie seront sans doute amenés a discuter ensemble dans un proche avenir.
OUi, ces données sont intéressantes, et nous n'avons pas fini de les analyser...
Quelques déclarations de François Bayrou à la télévision, hier soir :
« Bien entendu, nationalement, nous avons assisté à une vague dont tout le monde connaît l'ampleur. Et cette vague, elle est le prolongement et l'amplification du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle. Cela créé un déséquilibre dans la représentation à l'assemblée nationale, un déséquilibre terriblement marqué. Et ce déséquilibre, un jour ou l'autre, la France le regrettera. Il n'est pas sain d'avoir des institutions, qui ainsi portent les uns à un nombre de sièges jamais atteints probablement jusqu'à maintenant, et n'offrent aux autres qu'une représentation minorée, trop faible naturellement pour que l'équilibre soit réalisé à l'assemblée nationale. » TF1, Dimanche 10 Juin 2007 à 20h45
« Le mode de scrutin et la succession des élections faisaient que, on allait tout droit vers ce à quoi on a assisté, c'est à dire une vague bleue. Et une vague qui est profondément, si vous y réfléchissez, profondément déséquilibrée. Vous verrez que, un jour, les français diront que ce n'est pas imaginable, qu'on ne peut pas continuer comme ça avec un mode de scrutin qui fait que vous allez avoir un seul parti qui va avoir 500 sièges, même s'il a entre 30 et 40% des voix, avoir ainsi 80 ou 85% des sièges à l'assemblée nationale. Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas dans cette affaire. Trop c'est trop. Un jour les français s'en rendront compte, parce qu'un jour les français mesureront que nous avons tous, sans exception, vous et nous, le même droit à être représenté à l'assemblée nationale. Il n'y a aucune raison que pour être représenté à l'assemblée nationale, il faille être du coté du pouvoir. Tous les français, tous les courants d'opinions du pays, devraient être représentés à l'assemblée nationale. » France 3, Dimanche 10 Juin 2007 à 21h40
En espérant que cela intéressera :)
Bonne continuation :)
Jusqu'ici j'étais réservé sur la proportionnelle, mais franchement, là, je commence à me poser des questions.
Les commentaires de Lagarde sont intéressants aussi :
e député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) Jean-Christophe Lagarde, investi par le MoDem mais candidat sans étiquette pour les élections législatives en candidat libre, a expliqué lundi qu'il ne partageait "pas la stratégie" de François Bayrou et qu'il voulait "travailler avec la majorité présidentielle" tant qu'elle reste "ouverte".
Jean-Christophe Lagarde a déploré lors de l'émission "A sa place vous feriez quoi?" sur France-Info et i>télé "l'erreur stratégique" de François Bayrou. "Jusqu'au premier tour, on a expliqué qu'il fallait rassembler des gens au centre, des gens qui venaient de la droite et de la gauche. Et, entre les deux tours, François Bayrou a tiré un trait de plume sur ceux du centre droit."
Le score est "divisé par deux parce que ces deux centres qui s'étaient réunis au moment du premier tour de l'élection présidentielle on les a 'reséparés', ce que je trouve à la fois dommage et dramatique", a-t-il noté.
Selon lui, "l'élection présidentielle a montré qu'il y avait une envie de centre en France". "Les radicaux de gauche, les radicaux de droite, les gens du MoDem et les gens du Nouveau Centre derrière Hervé Morin pensent exactement la même chose et il faudra bien un jour qu'ils se réunissent."
Jean-Christophe Lagarde se dit prêt à "travailler avec cette majorité présidentielle tant que Nicolas Sarkozy dit qu'elle est ouverte". Toutefois, il veut "rester libre, libre de pouvoir dire ce qui (lui) paraît bon ou pas bon" car "un député ce n'est pas une machine à voter, il doit être capable de se prononcer en fonction de ce qu'on lui présente et non en fonction de telle ou telle majorité".
Il a reproché au président du MoDem d'avoir "fait la critique la règle et de la satisfaction l'exception. Moi je vois dans les débuts de Nicolas Sarkozy des choses qui correspondent à ce que nous défendions (...) reste à confirmer. Je trouve que Sarkozy démarre bien et franchement pour l'instant c'est plutôt une bonne chose".
"Je suis adhérent au MoDem, mais ça ne veux pas dire que je partage la stratégie", a conclu Jean-Christophe Lagarde. Il est en ballottage très favorable dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis. AP
Jean-Christophe Lagarde resterait donc au MoDem en gardant ses distances avec l'opposition, trop marquée selon lui, de François Bayrou ?
C'est plutot une bonne chose. Cela donne de la crédibilité au MoDem qui est à la fois dans l'opposition et à la fois dans la majorité.
Qu'en penses tu ?
Je pense que c'est une très bonne chose.
A mon avis, nous avons un peu trop glissé dans l'opposition systématique : par exemple, sur les franchises, j'aurais adopté un ton plus nuancé, et surtout, il aurait fallu proposer quelque chose d'alternatif.
Je pense que c'est ainsi que nous pouvons exister, en proposant ou en améliorant des mesures quand c'est possible.