Je viens de lire les bons conseils de l'ami Versac à propos des vélléités des hommes politiques de créer leur propre web-télé à leur dévotion.
Il insiste notamment sur l'inter-activité. Cela m'a fait penser aux conseils que je donnais moi-même sur le blog de Quitterie Delmas.
Je pense que le blog est au contraire un exercice solitaire pas du tout pratique pour l'exercice d'une réflexion collective. Pour pouvoir vraiment animer un travail collectif sur les blogs il faut plusieurs choses :
- du temps de présence (pour pouvoir lire)
- des réactions du bloggueur et/ou de son équipe
- une équipe pour lire puis classer les propositions, en triant le bon grain de l'ivraie, et rebondir sur ces dernières dans de nouveaux billets.
Toutes ces choses sont difficiles à mettre en place. Pensez Libre avait assez bien fonctionné de ce point de vue mais :
1. n'était pas assez réactif
2. pas assez connu sur la Toile
3. n'interagissait pas assez avec les autres blogs
4. a un design à chier
5. Ce pauvre Olivier Mousson s'est retrouvé dans la panade avec la défection inopinée d'Hervé Morin
La plupart des sites qui fonctionnent sous SPIP avec une apparence de blog (c'est une question de squelette) sont à mon avis plus appropriés.
Toutefois, même avec un blog, on peut arriver à faire des choses : le blog d'Alain Lambert est pour moi un modèle du genre. Et avec une très bonne équipe (AB Galiani, Damien Catteau sont des auteurs de très grande qualité, pédagogues et réactifs. Ce blog, en dépit de son positionnement politique, est un blog où je prends un grand plaisir à me rendre - sous une autre identité -.
Energies 2007 est assez bien fait aussi, mais ses auteurs ne répondent jamais ni ne réagissent (ou fort peu) aux commentaires de ceux qui y viennent, et à terme, cela peut passer pour une marque de désintérêt sinon de mépris.
Ce problème de communication me paraît bien réel, et j'ai de plus en plus le sentiment qu'une sorte d'aristocratie nouvelle, née sur la Toile, n'aspire finalement qu'à devenir calife à la place du calife : comme dans les rallyes du 16ème arrondissement, on s'invite entre gens de qualité, quelle que soit la couleur politique, on condescend à réagir une fois tous les trois billets, et encore, et dans tous les cas de figure, on se complaît à avoir à sa suite courtisans et admirateurs.
Ce phénomène m'apparaît de plus en plus répandu sur la Toile, et, je me demande si cela ne consacre pas l'échec à venir des blogs comme force nouvelle dans le grand «marché» de l'information...