Cet article a pour objet de répondre à un autre article sur le blog de Marie-Christine Blin. Cette dame qui se réclame de l'UDF mais conchie son président et les nouveaux adhérents, efface les commentaires et les questions qui la gênent en réponses à ses déclarations.
Par prudence, elle a même fait disparaître un de ses commentaires où elle appelle les adhérents issus du centre gauche à ne pas rejoindre le grand centre de François Bayrou.
Exaspéré par cette méthode, d'autant qu'elle se permet de critiquer la modération a priori du site de François Bayrou, l'Hérétique a décidé de re-publier ici son commentaire à son article Faut-il légiférer sur le désir d'enfants des homosexuels . La réponse de l'Hérétique était pourtant courtoise.
A propos du PACS : Je suis plutôt de votre avis, car je trouve que le PACS amène tous les inconvénient du mariage sans ses avantages. En fait, je m'en suis rendu compte, parce que je vis en concubinage et j'ai deux enfants. Je voudrais bien les protéger, en cas de disparition brutale, sait-on jamais, mais chaque fois que je cherche une solution, je retrouve immanquablement le mariage. C'est très fâcheux, parce que je ne tiens pas à me marier. le mariage est entâché, à mes yeux, d'intrusion dans la sphère privée. Je n'ignore pas les liens profonds qui unissent le droit et la morale, mais ces liens n'ont de valeur que s'ils concernent la sphère publique et non la sphère privée. Or, dans le mariage, la mention des divers devoirs rentre dans la sphère privée. En fait, ce que j'aurais aimé, c'est qu'il existât un contrat libre, juridique, de protection pour ceux qu'on aime, et qui ne s'appelle pas mariage. Pas de chance, cela n'existe pas en France, et c'est bien agaçant. Evidemment, un tel contrat pourrait valoir pour toutes les unions, sans que l'on se mêle d'en connaître la nature. En ce qui concerne les homosexuels, ce n'est pas simple. Si je suis votre raisonnement sur l'argent que coûte la PMA, vous ne vous opposeriez pas à ce qu'un coupe homosexuel adopte des enfants, alors ? Puisque sur ce point, la question financière ne se pose pas. Pour les lois de la nature, vous savez, nous autres êtres humains, ne sommes guère plus des êtres naturels depuis fort longtemps. Nos interventions incessantes sur nous-même ne cessent de nous modifier et notre environnement avec. J'ai lu l'article que vous citez : il pose de bonnes questions. En revanche, la définition de la famille qui y figure me paraît un peu limitée. L'affirmation que la famille échappe au champ du politique est à discuter. Je préférerais pour ma part, parler de sphère privée et de sphère publique, car l'article tend à s'appuyer sur un état qui serait naturel, celui de la famille. Ce raisonnement ne tient pas : 1. parce que l'on ne sait pas ce qu'est un homme à l'état naturel et quel est dans cet environnement, son mode d'organisation 2. Parce que s'il faut s'en référer à ses cousins proches, les singes, a priori, il tendrait à consacrer des familles avec un mâle tout-puissant et plusieurs femelles formant autant de mères. Je reconnais dans l'article une profession de foi libérale qui me plaît beaucoup. Mais est-ce que la famille est ce point au-delà duquel la souveraineté du peuple tout entier ne s'applique plus, cela ne peut être affirmé aussi directement et sans nuances. Quand une famille maltraite un enfant, la souveraineté du peuple s'arroge le droit, à juste titre, de le soustraire à sa famille. La famille ne peut donc constituer un rempart impénétrable contre lequel toutes les lois seraient susceptibles de buter. Il n'en reste pas moins qu'on peut se demander, en droit, effectivement, pourquoi pas trois, six, neuf mères, même... C'est une bonne question. Ce n'est pas simple, les rapports de l'Etat et de la famille. Certaines sectes protestantes (Mormons, je crois) promeuvent le mariage multiple. Dans la République de Platon, les enfants appartiennent à tout le monde (à vrai dire, sa cité idéale est passablement totalitaire...) Une remarque, encore, donner un droit, ce n'est pas s'approprier un pouvoir sur une entité pré-politique comme la famille, et la comparaison avec les totalitarismes est d'assez mauvaise foi. Il est difficile de légiférer, car nous rentrons sur ce point dans le domaine de la morale. La question que l'on devrait se poser serait plutôt la suivante : l'enfant sera-t-il épanoui, que ce soit avec deux pères une mère, ou l'inverse, ou dix pères et trente mères et cetera... Premier élément de réponse, si l'on veut que l'enfant soit heureux, assurément, puisque l'espèce humaine est sociale, il ne faut pas le couper de ses pairs. Donc, toute organisation de la famille qui aboutirait à couper l'enfant de ses semblables (et c'est le cas dans les sectes) est à proscrire. Si ce n'est pas le cas, sur le principe, je ne vois pas de raison de lui interdire ses 3,6 ou 9 mères, dès lors qu'il n'est pas établi que ce fait pourrait créer une souffrance psychique chez l'enfant.
Commentaires
Je crois que la note de Madame Blin pose de bonne question.
Le fait qu'elle identifie des éléments dans l'organisation de la vie privée qui ne soient pas du domaine politique me parait intéressant.
Avant de légiférer sur quoique ce soit en ce domaine, il convient de poser le principe de ces limites.
J'aimais à penser que l'éducation était du domaine de la famille, l'ensignement de la sphère politique, mais nous avons un ministère de l'Education Nationale.
Je ne pense pas que nous devons sombrer dans l'organisation juridique de la famille autrement que dans un consensus important.
La définition de la famille n'appartient à personne, elle se fait et se constate tous les jours.Le droit ne fait que constater cette définition.
Peut-être que la société n'évoulue pas assez vite sur ce point pour certains?
Mais je ne pense pas que l'autoritarisme juridique soit une solution.
Ainsi il existe de nombreuses formes de transmission de bien (comme la tontine par exemple) qui permettent la sécurisation de la vie des familles moins traditionnelles que les familles issues du mariage.
Enfin je pense que tout ceci résulte d'un principe de mesure et de démesure.
Ou s'arrète dans notre société, la satisfaction du désir d'enfant et sur quoi doit-il butter?
Il y 50 ans les limites matérielles de la procréation semblaient évidentes. De nouvelles possibilités techniques s'offrent à nous, aujourd'hui.
Pourquoi les légaliserions nous au nom du désir d'enfant alors que nous refusons les nouvelles techniques OGM au nom du principe de précaution?
Quand à votre conclusion
La question que l'on devrait se poser serait plutôt la suivante : l'enfant sera-t-il épanoui, que ce soit avec deux pères une mère, ou l'inverse, ou dix pères et trente mères et cetera...
J'aurai aimé y reconnaitre autre chose qu'un enfant impersonnel. La question à se poser est: "Comment rendre mon enfant heureux de vivre?
Car je rappelle que depuis quelques années maintenant la première cause de mortalité des moins de 16 ans est le suicide. Est-ce le succès de nos nouvelles familles ?
Je ne sais pas si je suis favorable ou non à la PMA dans ce genre de cas.
Je ne vous suis pas sur la comparaison avec les OGM.
Si l'on devait appliquer le principe de précaution aux relations humaines...nous n'en finirions plus, et, d'ailleurs, quel serait le critère ?
Je suis d'accord avec vous, en tout cas, pour se demander avant toute choses comment rendre l'enfant heureux de vivre. Je pensais que c'était d'ailleurs l'esprit de ma conclusion.
Mais pour cela, peut-être faut-il s'adresser d'abord à des experts en psychologie pour avoir quelques éléments de réponse.
Parvenir à trouver une définition du bonheur satisfaisante est très difficile. Nombre de philosophe s'y sont heurtés.
Alors parvenir à anticiper le développement affectif et psychique d'un enfant dans une situation donnée...cela relève, jusqu'à un certain degré de la gageure.
Il faudrait se demander ce qui est déstabilisant ou non pour un enfant, et puis bien sûr, considérer que la satisfaction des besoins vitaux et affectifs est un premier critère.
En fait, je n'ai pas forcément une position opposée à la vôtre, mais je ne la partage pas non plus, au sens où pour l'instant, je trouve que l'on manque de données.
Au-delà du droit à l'hypocrisie (pourquoi serait-il absolument nécessaire) peut-être faudrait-il commencer par explorer d'autres voies (adoptions, par exemple).
Je ne me sens pas assez compétent pour répondre pour l'instant.
Etant protestante, je n'accepte pas qu'un "hérétique" traite les Mormons de secte : c'est une église protestante comme une autre et il ne vous appartient pas de mettre le bazar au sein de la communauté protestante française en divulgant des contre-vérités. Vous pouvez avoir tout le mépris du monde pour les Américains mais il est illégitime de mentir à leur propos : les Mormons actuels pratiquent la chasteté et l'unigamie ; à ce sujet, WIKIPEDIA rappelle ceci : "Un mot sur la polygamie : La polygamie, plus précisément le mariage plural, a été ouvertement pratiquée de 1847 à 1890, après l'arrivée des pionniers mormons à Salt Lake City. Les mariages pluraux étaient célébrés pour l'éternité, uniquement dans les temples de l'Église. Environ 3 % des membres masculins de l'Église reçurent ce sacrement. Le mariage plural aurait été divinement commandé, pratiqué pour accroître la population de l'Église naissante, puis divinement retiré en 1890. Les minorités qui pratiquent la polygamie (voir Église Fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours) ne sont pas membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours."
En fait je crois que nous sommes d'accord. Il n'est pas temps de légiférer dans de ce domaine car nous manquons d'informations.
Cependant, je fuis comme la peste, les experts en psychologie de l'enfant car il change d'avis tous les 30 ans.
Laissez faire le temps, c'est du temps dont nous avons besoin pour ce qui sort de bien et de moins bien de la société moderne.
Je pense cependant que vous n'avez pas saisi une de mes intentions dans le commentaires précédent qui étaient de vous faire réfléchir au cause du suicide chez les adolescents et au relation que cela pouvait avoir avec les nouvelles structures familiales.......
@Marie-Christine Blin
Apparemment, votre avis sur les Mormons n'est pas partagé par tout le monde :
http://www.info-sectes.org/
http://prevensectes.com/mormons.htm
http://www.christianisme.ch/mormonsracistes.htm
http://www.bdsr.org/mormons.htm
http://charlatans.free.fr/mormons.shtml
Bon, je vous concède que la mission parlementaire française ne la retient pas dans les sectes. Mais plusieurs mouvements qui luttent contre les sectes sont tout de même très circonspects, même si cette mouvance religieuse semble avoir pris un tournant depuis la fin des années 70.
Et pour les Américains, vous êtes priée de ne pas me faire de procès d'intention. Je ne vois pas où je me serais montré méprisant pour le peuple américain.
@Olibrius
J'ai bien vu où vous voulez en venir, mais, ce que vous ne prenez pas en compte, c'est que les autres causes de mortalité chez les jeunes ont diminué nettement. Ceci contribue fortement à mettre en avant les suicides. Je ne néglige bien sûr pas pour autant votre remarque, car elle est très juste.
Les nouvelles structures familiales ne sont pas seules en cause : je pense que c'est tout le tissu social qui se délite depuis 40-50 ans. L'urbanisation y est assurément pour quelque chose.
L'éclatement de la cellule familiale, l'absence de bien des pères qui laissent des femmes seules élever parfois plusieurs enfants n'arrangent pas les choses.
Les enfants ont avant tout besoin que l'on s'occupe d'eux. En ce sens, dans l'article que citait Marie-Christine Blin, ce n'était pas tant le fait d'utiliser la PMA pour des homosexuels qui me laissait criconspect, que les conséquences juridiques habilement (mais aussi sciemment...) soulignées par l'auteur de l'article.