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  • Position du MoDem Guadeloupéen

    Pour s'informer de la situatuion en Guadeloupe, je me suis dit que le mieux était d'aller consulter ceux-là mêmen qui se trouvaient sur le terrain. Il se trouve que le MoDem Guadeloupe a un blog et qu'il le tient à jour. On peut ainsi être informé des évènements avec un regard distancié.

    J'ai notamment lu l'article de Nicolas Del Do qui date du 24 février, et beaucoup apprécié sa retenue et sa responsabilité. Avec sa synthèse, je crois que l'on a une bonne idée du déroulé des évènements et de leur cause. J'ai trouvé très courageux de sa part de dire tout haut ce qu'il pense, dénonçant toutes les tentatives locales de court-circuiter l'autorité de la République, y compris celle du syndicat LKP-UGTG mais également les impérities des pouvoirs métropolitains mais aussi les petites magouilles des hommes politiques locaux. Au final, avec beaucoup de courage, il renonce à associer à un mouvement qui dégènère de cette manière et note que la majorité des Guadeloupéens ne s'y reconnaît plus. Il ne désire en aucun cas cautionner un discours démagogique qui essaie d'opposer blancs et noirs en galvaudant les mots (dénoncer un prétendu colonialisme de la Métropole dans cette crise serait ridicule si la situation n'était pas tragique et si les mots n'étaient pas aussi porteurs de violence en Guadeloupe, à l'heure actuelle).Jer recommande d'ailleurs vivement la lecture des commentaires du billet.

    J'ai beaucoup aimé, enfin, sa conclusion :

    «C’est un cri du cœur, Mais le jour où on ne pourra plus dire ou écrire ce que l'on pense, ce jour-là, la démocratie sera morte

    Je recopie in extenso son billet.

    Source : MoDem de Guadeloupe

    03073small.jpgDevant l'affluence constatée sur notre blog et des courriels qui nous sont adressés (de félicitations ou d’insultes), je pense qu'il est important de préciser quelle est la position du Mouvement Démocrate de Guadeloupe.

    Le mouvement de protestation contre les profits excessifs a commencé le 20 janvier. Il est issu de la réunion de 43 syndicats, partis politiques locaux, association de consommateurs, etc.

    Ils ont, ensemble, travaillé de concert depuis un an environ pour élaborer un plan comportant 126 points de revendications tant salariales
    qu'environnementales, concernant l'éducation, l'emploi,etc, . Elles sont listées à l'adresse suivante; http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/social/guadeloupe_dom__la_crise/20090219.OBS5488/les_revendications_du_lkp.html

    Le Modem Guadeloupe a, depuis le début, soutenu ce mouvement qu'il considère comme étant légitime. Quand on vit en Guadeloupe, on est tous confrontés à une vie chère, des produits souvent de 1,5 à 2 fois plus chers que dans l'hexagone. Ceci,
    pour partie, à cause de marges abusives et de "pwofitation" qui a fini par exaspérer la population. 
    D'autres points sont remis en cause comme par exemple la préférence d'embauche de Métropolitains par rapport à des "locaux", et ceci à qualification égale.
    Le mouvement a été, dés le départ, ordonné, sage, ouvert aux négociations. C'est après le passage d'Yves Jégo que les choses ont commencées à s’envenimer, la population ressentant comme du mépris le silence assourdissant du gouvernement. De source autorisée, la tactique de l'Elysée était le pourrissement du mouvement.
    C'était, à notre avis, une grave erreur et une preuve de méconnaissance totale du sujet concernant les Doms et en particulier la Guadeloupe qui a des blessures profondes à cicatriser.
    Ajouter à cela le sentiment de se faire "couillonner" en permanence par ceux qui détiennent le monopole de la grande distribution et
    le mépris des autorités, il n'y a qu'un pas à franchir pour se retrouver face aux vieux démons du Colonialisme et de la mainmise des "blancs" sur ce pays. 

    Il fallait, dès lors, trouver un bouc émissaire sur lequel reporter toute la hargne d’une population légitimement mécontente. 
    Les "Békés" ont donc été jetés en pâture à la vindicte
    populaire. Rajoutez à cela le silence de Nicolas Sarkozy et les SMS assassins qui ont circulé du genre " Les nègres devraient déjà être content d'avoir à manger" signé, soi-disant, par Bernard Hayot, ou un autre "Quand les nègres auront faim, ils reprendront le travail" toujours signé du même grand patron de Guadeloupe d'origine Martiniquaise. 
    C'en était assez pour mettre notre île à feu et à sang. 
    Des éléments "incontrôlés" ont fait le reste,
    barrages, coups de feu, qui se soldent pour le moment par trois morts inutiles.

    On a rendu un hommage à Jacques Bino, syndicaliste, à Petit Canal, hier. Mais les deux autres malheureux, morts depuis le début du mouvement de protestation, personne ne leur a rendu hommage. Une semaine avant Jacques Bino, c’est une femme qui faisait du porte à porte cité Henri IV (Au même endroit que Bino) qui a reçu une balle en pleine tête. Elle est décédée sur le coup. Silence à son sujet. Hier matin, c’est un jeune de 24 ans qui s’est tué en moto sur un barrage qui était en plein virage. Pas d’hommage rendu non plus.

    Les sous-entendus qui attribuent la mort de Jacques Bino à des policiers déguisés en manifestants et présents sur les barricades sont propres à semer le doute et à attiser les tensions.

    La chanson que l’on entend partout  «la Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup se pas ta yo… » devient le fer de lance du mouvement et a même été repris lors de l’enterrement à Petit Canal de Jacques Bino, le poing levé par la foule.

    Je reviens sur cette chanson qui devient LE ciment de la révolte. Elle s’infiltre dans l’inconscient de tous, même des enfants qui défilent à l’occasion de Carnaval. Ça laissera des traces dans leur inconscient. Le jour où on leur dira en désignant une catégorie d’individus « eux c’est Yo, » on déclenchera un reflexe de violence qui était « dormant » en eux.

    Rester neutre dans une situation pareille n’est pas chose facile, et pourtant on essaie. En écoutant les uns et les autres (LKP, petits patrons, Medef), on se rend compte que personne ne détient la vérité et c’est pour cette raison que j’écrivais il y a peu « la société est la composante de nous tous ».

    Rester silencieux et se taire ? C’est ce que fait malheureusement la majorité des Guadeloupéens et ils ont peur. Peur de dire qu’ils en ont marre de ce mouvement, peur de dire qu’ils n’approuvent pas les méthodes du LKP- UGTG. Parce que si vous qui lisez ça, dans l’hexagone, (Métropole est un terme colonialiste) vous ne pouvez pas comprendre comment une minorité agissante arrive à prendre le pouvoir et court-circuiter les politiques en place.

    Et je ne parle pas des politiques entre eux qui en profitent pour « faire tomber le président de région » car là, c’est l’hallali à qui politicardisera à qui mieux mieux pour le discréditer. C’est un autre problème…… politique celui-là.

    C’est un cri du cœur, Mais le jour où on ne pourra plus dire ou écrire ce que l'on pense, ce jour-là, la démocratie sera morte.