Je ne comprends pas comment on peut encore tolérer la moindre pratique de bizutage. Le bizutage n'a rien de festif, comme tentent de le laisser croire ses défenseurs. C'est une pratique d'un autre âge qui tente d'avaliser des rapports de domination malsains et archaïques.
L'affaire de l'étudiante violée de Grasse est symptomatique : quand on se croit tout puissant face à un bleu, toutes les dérives deviennent possibles.
Seule Ségolène Royal, au temps où elle agissait à l'Éducation Nationale, avait montré une véritable détermination face à ce phénomène d'un autre âge.
Si on veut en finir avec le bizutage, il faut taper très fort. Virer des écoles avec interdiction de s'y représenter les auteurs de bizutages à la moindre plainte, charger pénalement tous ceux qui favorisent ces pseudo week-end d'intégration : BDE, directeurs d'école qui laissent faire en sachant pertinemment que ces pratiques sont avant tout des écoles de l'humiliation.
J'ai entendu le directeur de l'Institut Commercial de Nancy sur France Info ce midi. Il se fout de notre gueule. Jérôme Caby veut se défausser de toute responsabilité et dissocier l'épisode "festif" et le crime. La réalité, c'est qu'il a toléré une pratique proscrite et sur la sellette depuis un moment. S'il en avait la volonté, il ne tiendrait qu'à lui d'en finir avec le bizutage. Les présidents de faculté et les directeurs d'école qui autorisent, favorisent, laissent faire ces "fêtes" sont des hypocrites. Ils savent ce qu'ils font.
Il suffit d'une vraie volonté politique pour en finir une bonne fois pour toutes. Pour ce que j'en sais, Valérie Pécresse a conservé un souvenir détestable de ces temps "d'intégration". Il ne tient qu'à elle de frapper très fort dans le tas en interdisant définitivement le bizutage sous quelque forme que ce soit.
Le principe en est simple : toute organisation de soirée qui consacrerait un rapport hiérarchique entre anciens et nouveaux doit être éradiquée, et tout contrevenant devrait être puni sévèrement et tenu pour co-responsable de tous les débordements, ce que prévoit déjà, au demeurant, la loi Royal.