Nous, socialistes et Français de gauche, revendiquons hautement notre soutien à François Bayrou et aux idéaux de rassemblement et de redressement qu'il incarne. Notre détermination, déclarée dès l'automne 2006, s'est encore renforcée depuis les déclarations de candidature de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal.
Les annonces de programme des uns et des autres témoignent d'une erreur de jugement de la situation réelle de notre pays. La candidate du parti socialiste a formulé, le 11 février, 100 propositions en voulant sans doute imiter les 110 propositions de François Mitterrand. Mais la situation de la France en 2007 n'est pas la situation de la France en 1981. Notre pays est endetté et nous vivons déjà, sans nécessairement en être conscients, aux dépens de nos enfants et de nos petits-enfants : près de 1 200 milliards d'euros d'endettement de l'Etat ; 900 milliards d'euros de financement à prévoir pour les retraites ; enfin les collectivités locales elles aussi glissent peu à peu d'une situation saine vers un déficit chronique.
Madame Royal fait des chèques en blanc. Ces cent propositions sont autant de traites tirées sur le «compte France» déjà largement à découvert. Comment seront-elles financées ? Rien n'est précisé. Rien n'est indiqué non plus sur le réaménagement pourtant indispensable de la fiscalité ou sur la question cruciale des retraites. Rien enfin sur les moyens de relancer la croissance qui, seule, permettrait de réduire chômage et déficits publics et de financer l'ensemble de son programme. Mme Royal compte donc gérer la France comme on gère une région ou un département : en augmentant les prélèvements et en créant toujours plus de charges pour la collectivité. Ou bien elle ne s'intéresse guère au chiffrage de son projet donc à son réalisme. La démission d'Eric Besson, secrétaire national du parti socialiste à l'économie, en est une démonstration éclatante. Sa seule réponse consiste à dire que la croissance de l'économie fournira le carburant nécessaire dès son élection. Comme avec une baguette magique, alors même qu'aucune de ses propositions ne prévoit un soutien à la création et au développement des entreprises. Aucune. Cet oubli témoigne d'une méconnaissance vertigineuse de l'économie de notre pays. A moins que cela ne corresponde à une méfiance systématique vis-à-vis des centaines de milliers d'artisans, de professions libérales, de responsables d'entreprises agricoles et commerciales qui sont dans l'attente de mesures simples comme celle proposée par François Bayrou avec l'exonération de charges sociales pour la création de deux emplois par entreprise.
Que dire des propositions de Nicolas Sarkozy ? Sa prodigalité électoraliste vient d'être démentie et corrigée par ses propres amis de l'UMP qui n'en peuvent plus des promesses ciblées et sectorisées par catégories électorales avancées par le ministre-candidat.
Sa mesure phare qui consiste à baisser de quatre points les prélèvements obligatoires par rapport au PIB représente 78 milliards d'euros à financer. L'économiste Thomas Piketty a démontré que cela correspondait à la suppression conjointe de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur la fortune et de l'impôt sur les sociétés. M. Sarkozy nous prépare bien une France sans foi ni loi, une France ultralibérale. Nous constatons que ce programme, Nicolas Sarkozy l'étend maintenant sur dix ans.
Nous, socialistes et Français de gauche, croyons à la voie proposée par François Bayrou. Pourquoi ? Il a été le seul et le premier à poser les vraies questions pour l'avenir de notre pays et à apporter les bonnes réponses :
Notre dette publique nous engage vis-à-vis des générations futures. Il faut revoir le processus de la dépense publique pour plus d'efficacité et donc plus de justice. Et inscrire dans la Constitution le principe d'interdiction d'un déficit des dépenses de fonctionnement de l'Etat.
Notre Education nationale repose sur un corps d'élite. Nos enseignants, de formation initiale et continue, doivent disposer des moyens nécessaires à leur mission. Et plus que tout de notre reconnaissance.
Nos besoins collectifs de tous ordres ; santé, défense, culture, diplomatie... doivent eux aussi faire l'objet d'une protection et d'une sérénité que seul l'idéal de rassemblement de François Bayrou peut incarner dans les circonstances présentes.
Enfin, nous, socialistes et Français de gauche, estimons que le choix incohérent et erratique du parti socialiste conduit la gauche française à son échec pour l'élection présidentielle. Inexorablement.
Pour toutes ces raisons, et malgré notre fidélité à un parti qui a été pendant longtemps un modèle de démocratie interne, nous persistons à penser que seul François Bayrou incarne aujourd'hui l'esprit de courage, de responsabilité et de clairvoyance nécessaire pour redresser la situation de la France. Nous lui faisons confiance pour rassembler enfin les Français autour des valeurs républicaines qui nous sont chères. Pour les électeurs de gauche, le véritable vote utile pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, c'est Bayrou. Lui seul sera en mesure de battre le candidat UMP au deuxième tour de la présidentielle.