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La débile association des militants anti-FAF à Staline

Dans tout ce qui entoure le triste sort de Clément Maric, on navigue de désinformations et de falsifications en désinformations et de falsifications depuis le début de l'affaire.

A droite et à l'extrême-droite et même certains au centre renvoient dos à dos les militants anti-fascistes et les skins. Je désapprouve totalement cette monstrueuse égalité.

Associer les anti-FAF au communisme totalitaire c'est une méconnaissance fondamentale de l'histoire et de la sphère politique. Ils viennent généralement des milieux anarchistes, parfois troskistes et alternatifs, détestant toute forme de gouvernement organisé.

Ils rejettent autant Staline qu'Hitler et n'aiment guère le communisme de gouvernement.

Leur tradition historique ce sont les anarchistes des débuts de la Guerre d'Espagne qui combattent dans les rangs républicains, ou encore ceux qui se sont épanouis sous Salvador Allende au Chili (mais ont largement contribué à la faire tomber).

Le problème avec  les anarchistes c 'est qu'ils foutent le bordel quand ils sont puissants car ils supportent très difficilement l'intervention de la puissance publique (certains penseurs libéraux les classent d'ailleurs parfois dans la sphère libérale à l'extrême-gauche en dépit de leur détestation de la propriété privée). 

Leur pensée politique conduit au bazar quoi qu'ils en disent mais ils ont très éloignés d'une pensée totalitaire et globalement, infiniment plus sympas (j'en ai fréquenté dans ma jeunesse) que les skins, nazillons, gudards et compagnie.

Bref, renvoyer dos à dos les militants anti-FAF et les skins nazillons qui beuglent des Sieg Heil et affichent des tatouages 100% pure race, très peu pour moi. Pour ceux qui n'auraient pas compris ce que sont ces SA du dimanche, je les invite à prendre connaissance des exactions et des déclarations auxquelles se livre Aubé Dorée en Grèce (cauchemardesque mouvement néo-nazi).

Parfois, il faut savoir choisir son camp. Le mien n'est pas celui des skins, et je ne suis pas neutre.

Commentaires

  • On se fiche des pseudo "bonnes intentions" et de l'apparence soit disant "sympa".
    On s'intéresse aux conséquences de la bouillie qui leur sert de pensée et dont s'inspirent assez largement les sphères politico médiatiques (sans quoi elle ne poserait pas problème).

    La une de Libé sur le martyr Méric témoigne bien de cette connivence.

  • Je vois bien la démarche, mais je ne suis pas d'accord. A mon avis, vous faites une erreur qui consiste à penser que l'idéologie politique est première dans la démarche de ces divers groupuscules. J'ai tendance à penser, au contraire, que ce qui est premier chez un gamin qui se retrouve là-dedans, c'est le besoin d'appartenance tribale, de solidarité, de contact social et, il faut bien le dire, d'envie d'extérioriser un trop-plein de testostérone. Par hasard, par naissance ou par histoire personnelle, ce genre de gamin pourra se retrouver chez les bandes d'Argenteuil ou de la Courneuve, chez les excités du KOP de Boulogne ou chez les supporters violents d'une autre équipe de foot, chez les "bikers", chez les fachos du GUD ou chez leurs équivalents du SCALP. La bouillie idéologique qui leur tient lieu de pensée n'est que le prétexte à un comportement tribal et, à ce titre, extrême-gauche et extrême-droite se valent.

    Maintenant, il est vrai que les références historiques des crétins d'extrême-droite sont plus structurées, plus effrayantes et potentiellement plus meurtrières que celles des crétins d'extrême-gauche (le POUM, ça fait plutôt rire que trembler), mais c'est une erreur que de confondre cette écume avec l'eau de la vague. Tous ces braves jeunes gens se connaissent, se côtoient, s'affrontent, se provoquent exactement - quoi que de façon bien plus tragique - que les Jets et les Sharks de "West Side Story". D'une certaine manière, ils n'existent que les uns par rapport aux autres, par opposition (ce qu'on voit bien dans le fait que les groupuscules d'extrême-gauche se définissent "en creux" : "Sections Carrément Anti-Le Pen", "Ras l'Front", "antifascistes"...). En revanche, il est vrai que les primates d'extrême-gauche sont encadrés et utilisés par un petit nombre d'intellos aux mains pures, théoriciens du trotskysme ou du maoïsme, habiles à faire de "l'agit-prop" et à récupérer les cadavres lorsque cela leur est utile. C'est ainsi qu'on a pu voir Besancenot, sur BFM-TV, expliquer qu'on ne pouvait pas à la fois déplorer la mort de Clément Méric et accepter "la traque aux sans-papier" de Manuel Valls, car, ajoutait-il, "être antifasciste, c'est être aussi antiraciste" (je vous laisse apprécier la malhonnêteté et les amalgames contenus dans cette déclaration).

    A mesure que je commentais sur cette histoire, j'ai vu les positions changer. Au départ, Clément Méric était un saint laïc, un brave petit breton brillant (mention TB au bac S), étudiant sympathique, chaleureux, malade courageux relevant à peine d'une leucémie... Curieusement, les témoignages les plus précis émanaient d'étudiants qui ajoutaient "ne pas l'avoir connu personnellement", mais bon... Puis, quand on a commencé à évoquer son activité dans des groupuscules violents (vous avez vu le logo du groupuscule auquel il appartenait ? Tenez, c'est là : https://www.facebook.com/pages/Action-Antifasciste-Paris-Banlieue/126207707507571), on a vu apparaître une deuxième ligne de défense : la violence d'extrême-gauche n'a rien à voir avec la violence d'extrême-droite.

    En somme, si je résume ce que m'ont écrit certains, il y aurait une violence "légitime" qui consiste à caillasser le local où doit se tenir une réunion FN ou à menacer des skinheads isolés, et une violence ignoble et angoissante, annonciatrice de la Bête immonde, qui serait celle des skinheads en question. Pour ma part, je récuse absolument ce schéma et je persiste à penser que la violence en réunion n'est absolument pas acceptable, quels que soient les oripeaux idéologiques dont elle prétend se parer. Et je vous signale que la pensée anarchiste n'est pas moins meurtrière que les autres : Caserio, Ravachol ou Bonnot se réclamaient de l'anarchie. Et ce sont bien des membres de l'extrême-gauche qui ont assassiné froidement Georges Besse ou le général Audran.

  • Excellent commentaire Ch. Romain.

    En ce qui concerne la violence d'extrême gauche Koltchak a fait quelques rappels : http://koltchak91120.wordpress.com/2013/06/07/breve-sur-la-dangerosite-des-extremes/

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