Le régime iranien, je le sens, évolue petit à petit d'une manière imprévue pour les tenants du régime : l'Iran devait être une théocratie, mais elle vire à la tyrannie pure de dure. En effet, Khamenei entreprend désormais de faire disparaître ses opposants. Sauf qu'il ne s'agit plus d'opposants traditionnels, mais de ceux que le régime génère : des mollahs, des ayatollahs. Dans le clergé iranien, c'est le branle-bas de combat : on commence à comprendre que Khamenei et son pantin tentent de faire taire toute voix discordante. Quoi que l'on puisse penser de l'Iran, il y avait en Perse une tradition de débat, y compris au sein du clergé chiite. En ce sens, Karoubi, Moussavi, qui sont des religieux ou assimilables, représentent des figures traditionnelles du débat aux yeux des mollahs. S'en prendre à eux, c'est s'en prendre à l'un des fondements du régime théocratique iranien, jusque là collégial. Or, Khamenei n'aspire plus qu'à un pouvoir personnel.
Cela, Mollahs et Ayatollahs ne peuvent le tolérer : la question est de savoir, désormais, s'ils peuvent remporter une épreuve de force, s'ils ont l'autorité nécesssaire pour s'y risquer et s'ils le feront in fine...
Commentaires
Très pertinent.
PS : c'est Khamenei, pas Khameini.
@KPM : corrigé, merci !
Y'a toujours un i en trop :)
@KPM
Cette fois, je pense que le compte y est !
@ l'Hérétique,
l'Iran des ayatollahs a toujours été tyrannique...
Et justement, décision "collégiale" n'a jamais signifié "décision démocratique".
Dois-je préciser que pour avoir une chance de faire parti du "collége" de sommités, il faut au préalable avoir sa carte du parti et penser dans les clous ?...