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Présidentielles : les Français préféraient Bayrou !

Les électeurs de trois communes à qui 'on a proposé  le 22 avril dernier de participer, en sus leur vote traditionnel, à des votes "expérimentaux" basés sur de nouveaux modes de scrutin, ont porté le candidat UDF François Bayrou devant Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Les premiers résultats de cette étude d'universitaires financée par le Centre d'analyse stratégique viennent donc bouleverser le tiercé sorti gagnant du premier tour de la présidentielle (Sarkozy, Royal, Bayrou) lors du scrutin officiel au niveau national (respectivement 31,18%, 25,87% et 18,57%) mais aussi pour les trois communes cumulées (34,11%, 23,6% et 22,98%).

Le rapport final sur cette expérimentation, consultable sur le site www.strategie.gouv.fr, doit être publié en septembre.

L'étude a porté sur les électeurs des communes d'Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin, dans 3 bureaux de vote), de Louvigny (Calvados, 2 bureaux) et de Cigné (Mayenne, 1 bureau).

L'étude, purement expérimentale, a permis à ces électeurs, après avoir accompli leur devoir civique, de se prononcer facultativement et anonymement via deux autres bulletins de vote dans les mêmes conditions que pour le vote officiel (isoloir, urne...).

Dans le vote par "note", ils avaient le choix entre trois notes (de 0 à 2, 2 étant la meilleure note) qu'ils pouvaient cocher pour chacun des 12 candidats en lice. Dans le vote par "approbation", ils pouvaient entourer le nom du ou des candidats qu'ils voulaient soutenir.

Cette expérimentation a rencontré un succès certain puisqu'au total, le taux de participation a été de 61,6%.

La plupart des participants se sont par ailleurs emparés de la possibilité offerte par ces deux modes de scrutin expérimentaux pour "s'exprimer davantage à travers leur vote".

Pour les votes par approbation, ils se sont portés en moyenne sur 2,33 candidats, seuls 27,3% choisissant un seul candidat et revenant ainsi de fait au principe du scrutin uninominal en vigueur (33,6% ont opté pour deux candidats, 25% pour trois, près de 10% pour 4).

Dans le vote par note, seuls 14% des votants ont accordé la note maximale de 2 (synonyme a priori de soutien total à un candidat), la note moyenne accordée à un candidat étant de 0,5.

Dans les deux cas de figure, sur l'ensemble des communes, c'est M. Bayrou qui est en tête du vote, alors qu'il n'est arrivé qu'en troisième place du scrutin officiel.

Le leader centriste a ainsi obtenu 21,39% des approbations devant M. Sarkozy, deuxième avec 19,41% (1er à Illkirch et 3ème à Cigné et Louvigny), et Mme Royal, troisième avec 18,77% (1ère à Cigné et Louvigny). A noter également les bons scores réalisés par Olivier Besancenot (LCR, 10,17% des approbations) et Dominique Voynet (Verts, 7,28%) qui devancent très nettement Jean-Marie Le Pen (FN, 4,98%).

Le tiercé est le même pour le vote par note, M. Bayrou totalisant le plus grand nombre de points (soit 17,79% des points totaux ou une note moyenne de 1,08) devant M. Sarkozy (15,96%) et Mme Royal (15,57%). M. Besancenot est quatrième (10%) et M. Le Pen neuvième seulement (4,56%)

Cette étude, qui entend "nourrir la réflexion sur les modes de scrutin" et mesurer l'impact du "vote utile", "met en évidence" que le scrutin uninominal à deux tours "ne révèle pas tant la +préférence nationale+ qu'il la façonne, voire la construit", concluent les auteurs.

 

Etude disponible sur le site stategie.gouv.fr 

Commentaires

  • Bayrou était sans doute le candidat le moins détesté des trois. Le scrutin favorisait ce type de candidature.
    Est-ce que la démocratie aurait été plus juste par ce moyen ? A priori, elle serait plus précise.

  • ahem, tu exagères tout de même : Bayrou avait cette particularité de susciter une forte sympathie, indépendamment de ses options politiques.

    Quel dommage quand j'y pense. Si DSK et Borloo avaient eu le courage de franchir le pas, à l'heure actuelle, j'en serais encore à faire la fête :-)

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