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ça se gâte aux affaires étrangères...

La diplomatie de la France pourrait bien être la grande perdante des récentes élections : on savait déjà que Nicolas Sarkozy avait jugé la France arrogante, au temps de l'invasion américaine en Irak, mais il faut savoir que Bernard Kouchner, notre bon French Doctor était lui, carrément favorable à un engagement militaire en Irak. A vrai dire, il avait la naïveté de croire que le fait de renverser la dictature de Saddam Hussein était en soi une bonne chose.

J'ai de l'affection et même de l'estime pour Barnard Kouchner, mais s'il y a bien un domaine où je le crois incompétent, c'est bien les affaires étrangères. Ne pas avoir compris dès le début que jamais les Américains ne pourraient refermer la boîte de Pandore qu'ils avaient ouvert dénote une singulière absence de vue sur le Moyen-Orient.

Villepin ou Chirac étaient d'authentiques diplomates, avec une vision saine et équilibrée de la gouvernance mondiale. Un ticket Sarkozy-Kouchner, c'est l'alliance de la naïveté érigée en dogme au service de l'Atlantisme. 

Par chance, les Américains en reviennent, et les Démocrates, eux, ont bien compris qu'il fallait absolument se sortir du guêpier irakien, d'autant qu'il y a également l'Afghanistan qui s'irakise à grande vitesse.

Sur ce point, j'espère que Nicolas Sarkozy a été sincère en jugeant que la France n'avait pas vocation à demeurer là-bas. Les Américains ont attaqué l'Afghanistan des talibans pour répliquer à une attaque terroriste sur leur sol : seulement, le jour où les Français ont eu dans leur collimateur Ben Laden, un ordre venu du commandement suprême (américain en Afghanistan) leur a interdit de tirer. On comprend, dans ces conditions, que l'Amérique poursuit d'autres buts.

En somme, Kouchner est un brave type, mais il dit et fait facilement des conneries, alors...

 

Commentaires

  • Et quelle est votre source pour cet ordre américain de ne pas tirer sur Ben Laden?

  • Et quelle est votre source pour cet ordre américain de ne pas tirer sur Ben Laden?

  • C'est ce qu'avait affirmé la DGSE si j'ai bon souvenir, et cela avait été repris dans Libération et le Canard enchaîné.
    De manière générale, la presse en avait parlé.

  • Oki, merci.

  • Cher Monsieur,
    Permettez moi malgré nos points communs (suis adhérent du.. MoDem) de ne pas partager votre analyse quant à la présence de Bernard Kouchner au qui d'Orsay.
    Quelques rappels : 66% des Français apprécient le travail de Bernard Kouchner classé hors des partis politiques "classiques". Il fut l'un des premiers a bcp et justement critiqué le poids des dogmes.
    Son expérience internationale (comme "French doctor", fondateur de MSF, puis MduMonde puis gouverneur du Kosovo. Bref un parcours sans faute, sur le terrain à l'international)
    B. Kouchner n'a JAMAIS été un partisan de l'intervention américaine en Irak mais a signifié que la présence d'occidentaux et autres bonnes volontés "éclairés" dans cette partie du monde pouvait faire partie d'un droit d'ingérence eu égard à la situation des droits de la femme et de l'homme sous cette immense dictature. Par ailleurs je vous ferai l'économie de l'argument des intérêts réciproques entre l'Irak, la France d'un côté et les pétrodollars de l'autre, côté USA. Notre bonne entente avec les pays (de la Ligue) arabes y est pour beaucoup. Alors hyprocrisie pour hypocrisie... A titre personnel évidemment je suis contre uneintervention qui n'a pas reçu le mandat de l'ONU mais la France aurait dû se comporter de façon bcp moins arrogante. Et le nouveau comportement de Sarkozy s'explique pour rattraper ce "péché d'orgueil". Car il est tout de même plus confortable d'avoir à ses côtés un pays démocratique (même s'il a bcp à évoluer) que sont les USA plutôt que de fricoter avec la Russie de Poutine (cf. les massacres des Tchétchènes et la relative indifférence de Chirac...)
    Enfin, et surtout, il serait temps justement de rééquilibrer les points de vue de la politique internationale en faveur des pays où vit une vraie démocratie. Ainsi la présence de troupes militaires en Afghanisthan, au Liban, un couloir au Darfour, me semblent s'inscrire dans une logique de vraie défense des droits et devoirs humains. Pour des raisons peu amènes (colonie, pétrôle voire gaz, politique de présence avant les Communistes russes, les US voire, aujourd'hui la Chine...) la France coloniale a trop longtemps focalisé sa diplomatie ouverte et largement tolérante avec des pays proches de la dictature , particulièrement au Moyen-Orient. Même si pour d'autres raisons je ne partage pas et la méthode et les recettes de Nicolas Sarkozy (au plan politque, économique et social), je me réjouis en revanche que le tandem Sarkozy/Kouchner fera entendre un son de cloche différent et salvateur eu Proche-Orient. Rappelons nous d'Hubert Védrine, de Douste-Blazy et de leur soutien à peine esquissé à des pays qui, volontiers, amalgame défense légitime de leurs droits (Palestine) avec des modes d'expression prenant leur population en étau pour ne pas dire en otages (Syrie et particulièrement Iran). D'ailleurs ce qui se déroule actuellemnt au Liban en est une démonstration supplémentaire.
    La France de 2007 doit faire son aggiornamento en matière de politique extérieure. Il faut CLAIREMENT nous situer dans le camp des démocrates sans renoncer à une certaine prépondérance en matière de droits de l'homme et du réalisme énergétique également mais en essayant de balayer tout cynisme vain à long terme. J'ai confiance pour cela en Bernard Kouchner. A lui de se montrer respectable. Il a déhà signaler qu'il ne ferait, avec Eric Besson, AUCUN soutien à des candidat(e)s pendant les Législatives, ce qui est la moindre des choses. Mais cela va mieux en .. l'écrivant !
    Quant aux autre membres, évidemment la vigilance demeure plus que jamais, en l'occurrence pour Brice Hortefeux...

  • @ Luc,

    Vos observations sont intéressantes, et j'en partage une partie, mais elles sont aussi empreintes d'une certaine naïveté.

    En Irak comme en Afghanistan, pour favoriser la démocratie, encore faut-il avoir :
    1. des interlocuteurs démocratiques
    2. un plan d'action AVANT d'intervenir

    Ensuite, vivre en démocratie n'empêche pas l'égoïsme, et sur ce point, l'attitude des Etats Unis est tout à fait inadmissible, et ce, dans tous les domaines.

    Les choses seraient simples si elles se partageaient entre démocrates et non-démocrates, et, surtout, si tous les citoyens du monde aspiraient nécessairement à vivre en démocratie. Ce n'est pas le cas, et c'est pour cela que les discours jusqu'ici très naïfs et simplistes de Barnard Kouchner m'inquiètent.
    Mais à la pratique, peut-être va-t-il se révéler fin diplomate. Cela reste à voir, et je demeure, quant à moi, sur une très prudente réserve à l'égard de son action jusqu'à nouvel ordre.

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