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  • La LOLF n'est pas une fin en soi

    La rigueur budgétaire saurait-elle être une fin en soi ?
    Christian Blanc dans son ouvrage la croissance ou le chaos  estime que la réduction de la dette s'inscrit dans un système plus important susceptible de favoriser la croissance, et ne suffit pas en elle-même. C'est le principe de l'éco-système de la croissance. Il faut un environnement favorable à la croissance, et la seule antienne libérale et désormais éculée de la diminution des charges ne suffit pas, à l'évidence à générer la croissance voulue. C'est dans un contexte, et non en tant que mesure prise isolément que l'équilibre budgétaire a un sens. Notez d'ailleurs que l'équilibre budgétaire peut aussi être atteint via un accroissement de l'impôt, et pas seulement par des baisses. Ne pensez-vous pas à cet égard que l'actuel gouvernement, pendant toute sa législature a baissé prématurément les impôts alors que les comptes n'étaient pas à l'équilibre ?
    C.Blanc n'est pas le seul à vouloir désamorcer cette bombe : l'UDF se bat pour faire inscrire l'obligation d'équilibre budgétaire dans la constitution.

     L'exemple de la LOLF illustre assez bien le questionnement ci-dessus.

    Les objectifs de la LOLF échoureont, parce que la LOLF a vocation à être un outil au service d'une politique et pas un but en soi, or actuellement, les politiques qui s'extasient sur cet outil budgétaire en font une finalité en soi.

    A titre de comparaison, dans un autre domaine , celui des régularisations et des expulsions de sans-papiers, on constate comment les traitements diffèrent d'un préfet à l'autre, et on a le sentiment au final que c'est le chiffre final (l'expulsion d'un nombre lambda de sans papiers) qui fait le mérite d'un préfet, bien loin des considérations humaines (des critères ont pourtant été définis, notamment la volonté d'intégration).

    La LOLF en l'état produira des dérives semblables . Si l'on demande des économies, les plus ambitieux des gestionnaires   les feront, ils produiront du chiffre, mais rien ne dit que leurs services seront gérés avec intelligence et humanité. Bien au contraire : méfiance envers des gouvernements de technocrates. Il faut une volonté politique puissante, bien au contraire, et déterminée, pour amener (et parfois contraindre) les gestionnaires à effectuer un virage dans leurs pratiques. 

    Ce qui compte, ce ne sont pas les gestionnaires (horresco referens !!!) mais bien au contraire les politiques, leur capacité à impulser un mouvement. Le seul bémol à placer sur cette assertion, c'est qu'il faut réussir à s'implanter dans des "réseaux" pour pouvoir mener son action en impliquant et intéressant des relais.

     

  • La dette ou le fâcheux oubli des présidentiables socialistes...


    Il faut se méfier avec les discours qui génèrent et/ou relaient l'anti-parlementarisme primaire.
    Ce n'est pas parce que 68% de Français pensent que les élus sont corrompus que les élus en question le sont.
    Beaucoup d'élus agissent en conscience et n'ont rien à se reprocher à titre personnel.
    Le problème, c'est plutôt la distance entre les programmes et la réalité, avec une mention toute particulière pour les Socialistes (mais l'UMP n'est pas non plus en reste !).
    Par exemple, considérons le débat entre les trois présidentiables socialistes : Fabius et Strauss-Khan sont deux anciens ministres de l'économie et du budget. Ils n'ignorent donc rien du danger que fait peser la dette sur l'économie française en raison de son accroissement exponentiel ces dernières années. Or, pas un mot sur cette question vitale pendant les deux débats.
    Pourtant, ce point est désormais incontournable aujourd'hui, et il va bien falloir dire la vérité tôt ou tard.
    Cette attitude est irresponsable et condamnable.
    C'est l'habituel "faites ce que je dis, pas ce que je fais", cher aux Socialistes.
    La réduction de la dette devrait désormais figurer dans tous les programmes économiques et les partis devraient se distinguer non par rapport à sa réduction ou non, mais par la manière dont ils vont faire une répartition sur la base des ressources existantes et non des ressources supposées !