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PHAE

  • Ah, les vaches ! ils nous envoient paître !

    y'a bon les engrais pour les sols et nos braves bovins : ça y en a être ce à quoi penser not' bon gouvernement. La prime herbagère agro environnementale (PHAE) est un dispositif destiné à faciliter la souscription par un grand nombre d'agriculteurs de mesures agro environnementales visant à la préservation des prairies  et au maintien de l'ouverture des espaces à gestion extensive.

    Dit plus clairement, plutôt que d'irriguer comme des boeufs à grand coup d'eau des champs afin de nourrir les bestiaux, et de passer la tondeuse sur les pariries à grand coup de machines à gasoil pétaradants, on fait d'une pierre deux coups en envoyant paître nos braves bovins la bonne herbe du sol. En plus au niveau paysage, c'est carrément plus sympa.

    Le spécialiste de ces questions, au MoDem, c'est lui : 

    7bb087ed4310d8caa616f62d22658a3f.jpgOr, si j'ai bien compris le texte de Jean Lassalle, député MoDem des Pyrhénées-Atlantiques, l'actuel ministre de l'agriculture, ou quelqu'un du gouvernement auquel il appartient, a eu l'idée géniale de distinguer l'été de l'hiver pour accorder la dite prime : fameux, n'est-ce pas ? en hiver, comme les braves bêtes se réchauffent les unes contre les autres dans de conviviales étables, elles ne sont pas dans les prairies. Donc, pas question d'accorder aux exploitants agricoles leur part de prime pour cette période. Et il se trouve que cette situation est particulière à la montagne, puisque c'est le propre de ce territoire que d'avoir des pâturages d'été. Je copie ici sa question écrite au gouvernement (question n°11554 Question publiée au JO le : 27/11/2007 page : 7373) , demeurée sans réponse...

    M. Jean Lassalle  attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences qu'auront les modifications du dispositif de la PHAE 2 dite « prime à l'herbe » qui, dans notre département, a eu jusque là une efficacité indéniable et permis de maintenir une agriculture de montagne adaptée à notre territoire. Les modifications que présente actuellement la direction départementale de l'agriculture et de la forêt révèlent deux caractères principaux, à savoir : réduire l'aide accordée et dissocier les territoires de transhumance des exploitations agricoles. La conjugaison des deux pourraient avoir des conséquences multiples et catastrophiques pour le territoire. La première va mettre en grande difficulté les organisations collectives de gestion des territoires pastoraux, qui développent depuis leur origine une gestion en patrimoine commun. Aujourd'hui, cette approche est la seule réponse pragmatique à l'entretien de nos territoires pastoraux et au maintien de la biodiversité. Toute autre approche, aussi intellectuellement satisfaisante qu'elle soit, ne reste que théorie sans résultat. La deuxième va condamner des centaines de petites exploitations d'élevage de montagne qui, aujourd'hui, conduisent leurs troupeaux sept mois sur des exploitations exiguës et cinq mois dans les estives. Dissocier l'estive de l'exploitation, c'est afficher artificiellement des taux de chargements très élevés qui excluront, de fait, les éleveurs du cadre d'octroi de la prime à l'herbe. Il veut aussi l'alerter sur le danger de l'approche strictement géographique (images satellites, cartographie...) faite actuellement par les directions départementales de l'agriculture et de la forêt et le CNASEA. Ces dispositifs excluent les doubles usages bénéfiques à l'entretien du territoire et de la biodiversité comme le pâturage sous couvent forestier, très développé dans les Pyrénées-Atlantiques. Enfin, dans les estives les moins chargées, la localisation géographique des surfaces primables risque, à terme, de limiter la reconnaissance des territoires pastoraux aux seules surfaces primées. Il ajoute à titre informatif que, dans les vallées pyrénéennes, plus de 60 % du territoire est consacré au pastoralisme. Il veut lui faire part de cette difficulté particulière et souhaite le voir la prendre en compte sérieusement, car il sent aujourd'hui, encore une fois, monter la crainte, l'inquiétude d'un monde pastoral déjà bien malmené par ailleurs, et qui se mobilise toujours avec vigueur dès que l'on touche au territoire.