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  • L'avenir du Président Macron

    Contrairement à bien des commentateurs, je pense qu'Emmanuel Macron remontera dans l'opinion, et ce, pour des raisons très simples :
     
    a) plusieurs de ses mesures représentent d'objectifs gains de pouvoir d'achat. Il y a d'une part ce qu'il vient d'annoncer, augmentation du SMIC, baisse de la taxe sur les carburants, remontées diverses de minimas mais il y a surtout les heures supplémentaires défiscalisées. Le calcul est simple : imaginons quelqu'un qui fait trois heures supplémentaires par semaine payées 20 euros. Sur un total de 46 semaines (je compte 6 semaines de vacances) cela fait 3X20X46 euros soit 2760 euros. En impôts sur le revenu, je pars d'une tranche moyenne, je normalement, il aurait fallu régler 552 euros. Avec la défiscalisation, c'est autant de gagné. Et pour ceux qui ne payaient pas d'IR et qui auraient risqué de devoir le régler en faisant des heures sup, les voilà tranquilles.
     
    b) l'économie repart : en un an, la France est devenue d'un coup le pays le plus attractif d'Europe pour les investissements étrangers. On se doute bien que la politique pro-entreprise et la fin de l'ISF ont donné un bon signal. Mais ce n'est pas tout : l'industrie redresse la tête, tant en termes de créations d'emplois que de construction d'usines. L'Usine nouvelle le signale. C'est quelque chose d'inédit qui date de l'élection d'Emmanuel Macron.
     
    c) il y a vraiment un socle électoral solide derrière Macron. Il a réussi l'impensable, unifier le centre-droit et le centre-gauche et gouverner sans apport de la droite et de la gauche. C'est ce qui me rend le plus admiratif. Quand je vois d'anciens blogueurs avec lesquels j'ai eu des oppositions, tant à droite à gauche, et qu'on soutient tous désormais Macron, je me dis, c'est beau, quand même.
     
    d) il a fait des erreurs (qu'il se garde ses petites phrases, bon sang, il est le Président des Français, maintenant !!!) mais je crois qu'il a compris et qu'il est sincère dans sa volonté d'être proche des gens. Il fait profil bas actuellement et il a tout à fait raison. Tôt ou tard, les gens lui pardonneront parce qu'ils constateront les effets de sa politique et parce qu'il va essayer d'être pragmatique et de virer ce qui emmerde les Français pour rien. C'est le seul homme politique qui ne ment pas (à l'exception de Bayrou), qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit) parmi les principaux leaders.
     
    e) il est foncièrement en faveur de l'Europe et fait des pieds et des mains pour promouvoir des solutions européennes sans pour autant sacrifier les intérêts de la France. 
     
    Rien n'est jamais écrit. Macron n'est pas fichu, loin de là.

  • Je suis inquiet pour les Kurdes de Syrie (et pour nous, du coup !)

    Il faut être un benêt pour croire sur parole Erdogan s'engageant à éradiquer Daech. Erdogan et ses soutiens sont copains comme cochons avec les islamistes les plus radicaux, tendance Al Qaeda.

    Non seulement on va les installer dans une large région de la Syrie si on le laisse faire, mais, en prime, ils vont recycler les djihadistes que les Kurdes tiennent prisonniers.

    La Turquie n'a jamais été de quelqu'aide que ce soit contre le terrorisme : au mieux une passoire bien pratique pour les apprentis-djihadistes et un bon terreau pour trouver du relais.

    En somme, si on ne soutient pas mordicus les Kurdes de Syrie, on peut être assurés de se trouver avec une vague d'attentats et de crimes islamistes dans toute l'Europe. Et la France ne sera pas le seul pays touché.

    Ne rien faire, c'est admettre qu'une partie du territoire syrien est zone turque, ce qui est inacceptable et un précédent dangereux. Il faut rester là-bas et s'entendre avec nos alliés britanniques et les autres pays européens.

     Je retiens de cette histoire que l'Amérique a peut-être cessé d'être une alliée fiable, du moins, autant de temps que Trump sera au pouvoir.

    Le raisonnement de Trump est simple et se tient à certains égards : en lâchant les Kurdes et quittant la Syrie, il contente les Turcs. Mais au fond, il escompte que la Syrie et Moscou reprennent le contrôle là-bas parce qu'il constate qu'avant, sous la dictature d'Assad, la Syrie n'était pas une terre d'entraînement pour les djihadistes de tout poil. Il a tenu d'ailleurs des raisonnements similaires pour la Libye et l'Irak, regrettant d'avoir renversé Kadhafi et Saddam Hussein. Le raisonnement n'est d'ailleurs pas si faux, mais c'est un autre problème.

    Trump court un risque qu'il mesure à mon avis mal : la Turquie et la Russie pourraient s'entendre même si j'ai du mal à imaginer que la Russie renonce à recouvrir tout le territoire syrien pour le compte du régime qu'elle protège. Si jamais il y a entente et qu'une zone est concédée à la Turquie, il y aura un nid à terroristes.

    Enfin, dernier point et non moins important : les Kurdes de Syrie tentent de mettre en place une organisation démocratique originale, bien qu'imparfaite. Ils ne réclament pas l'indépendance ni une quelconque forme de partition du pays. 

    Nous avons intérêt à soutenir cette expérience, y compris en agissant militairement, c'est à dire en protégeant les Kurdes et en leur fournissant des armes sophistiquées. Si nous voulons passer pour autre chose que des guignolos sur la scène mondiale, il faut un peu montrer les dents.

    Cela dit, chers lecteurs, je vous avoue mon pessimisme : à mon avis, on ne fera rien ou pas grand chose et on passera quand même pour les guignolos, ce qui est déjà plus ou moins le cas de l'ensemble des pays européens quand il y a un enjeu militaire. Et de toutes façons, l'essentiel de notre capacité d'intervention extérieure est presque toute entière engagée au Mali. Difficile d'être partout avec les moyens que nous dégageons pour notre armée. Et cela ne risque pas de s'arranger avec la situation politique intérieure de la France...