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  • Diplomatie et multi-communautarisme

    J'observe le sens des pressions diplomatiques qu'exercent les USA et l'Europe chaque fois qu'il se produit une guerre civile et je pense que l'un et l'autre font une erreur grave.

    Quand des nations se déchirent parce que des communautés s'affrontent, l'obsession de l'Occident est de préserver à tout prix l'unité du pays en proie à la guerre civile.

    Ce raisonnement est très certainement issu de leurs histoires nationales et/ou fédérales. C'est oublier que dans l'ensemble, les USA et l'Union européenne se sont construits par assentiment. 

    Rien de tel au Soudan, en Irak, en Centrafrique ou encore en Syrie. Il peut y avoir eu un dirigeant ou une puissance dominante qui a imposé la paix entre communautés un temps entre communautés au sein d'un État, mais quand elles n'ont pas fait le choix raisonné de s'associer et qu'elles sont en rivalité, elles courent le risque de s'affronter dans de très cruels et sanglants conflits. Il n'en va pas différemment des pays du Caucase ou des Balkans. L'Europe a bien dû admettre l'éclatement de la Yougoslavie. Elle devra en faire autant avec l'Abkhazie, l'Ossétie et la Crimée. Les meilleurs divorces sont ceux qui se font d'un commun accord : République Tchèque et Slovaquie se sont séparées sans heurts, presqu'à l'amiable après un référendum. Quand les combats aboutissent à un accord, la situation s'apaise : l'Érythrée, après avoir longuement guerroyé contre l'Éthiopie, a obtenu son indépendance. Depuis, cette zone de l'Afrique est à peu près en paix et la Chine commence à investir dans l'ancienne patrie du Négus (en fait, elle y délocalise des emplois dans le domaine du textile !!!).

    Nous Européens, Français en tête, nous cherchons en toutes circonstances à imposer à des gens qui ne veulent plus vivre ensemble de continuer à faire chemin dans la même direction. Pour tous résultats, nous obtenons des crimes cauchemardesques de part et d'autre et nous assistons la plupart du temps à l'écrasement voire la répression d'une communauté par une autre. Ce n'est que lorsque nous favorisons un processus naturel de séparation se produire que les choses s'apaisent. Il n'existe qu'une seule zone pacifiée en Irak : est-ce un hasard si c'est celle que dominent les Kurdes ?

    Bref, il nous faut repenser notre diplomatie : en Syrie, en Irak, en Centrafrique, en Ukraine, en Géorgie (Sarkozy a vu juste dans ce pays) nous devons appuyer des projets de partitions justes et équilibrés. Et pour ce qui concerne le Proche-Orient, essayer de tirer les marrons du feu pour les Chrétiens d'Orient tant que c'est encore possible. A défaut, nous devrions nous garder d'appeler au renversement de dictateurs sans y avoir bien réfléchi , car nous ouvrons une boîte de Pandore dont nous ne mesurons pas la quantité de maux qui en échapperont ensuite. Autant que possible, mieux vaut favoriser la libéralisation des régimes quand c'est possible.