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Politique - Page 8

  • Résolution : ce sera Bayrou ou rien (MAJ)

    J'ai discuté politique, hier, et c'est décidé :

    - soit François Bayrou se présente à la présidentielle, et je vote pour lui, cela va de soi, personne d'autre n'incarnant à un si haut degré ce que je pense et j'espère pour la France,

    - soit il ne se présente pas, et, en souhaitant que Jean Lassalle ait les signatures d'élus requises, je vote et ferai campagne pour lui, parce que c'est un homme droit et modéré, même si j'aimerais bien qu'il étoffe sérieusement son programme.

    - soit un autre candidat réforme suffisamment son programme pour qu'il soit 100%bayrou-compatible (MAJ)

    Les autres me génèrent une telle aversion que je ne pense cette décision irréversible.

    A part ça, bonne année à tous les lecteurs de ce blog.

    EDIT du 05/01/2017 Je viens d'apprendre que Jean Lassalle donne des entretiens sur Meta TV, un média conspirationniste aux sympathies national-socialistes puisque son animateur est un proche des soraliens. C'est pour moi la boue de la boue. Jamais je ne voterai pour un responsable politique qui les cautionne. Jean Lassalle finit misérablement. Pour moi, c'est une option terminée et définitivement exclue désormais.

    J'ai trouvé l'information sur ce blog mais je me suis empressé d'aller la vérifier, évidemment, et le blog en question dit vrai, au moins sur cet aspect-là.

  • Le coût de la santé devient insupportable pour les foyers

    La réforme des contrats dits responsables est une belle bêtise du gouvernement. Le coût des soins explose parce que les dépassements atteignent des sommets. Les complémentaires de santé sont certes une cautère sur une jambe de bois, mais elles ont le mérite de mutualiser les dépenses de santé même si leur coût va grandissant lui aussi. En limitant leur possibilité de remboursement des soins par la loi, le gouvernement empêche les citoyens qui veulent investir dans leur santé de disposer d'un garde-fou en cas de coup dur.

    Encore une atteinte à la liberté de chacun de se protéger comme il l'entend.

    On ne peut arbitrairement faire baisser le montant des consultations. Les numerus clausus imbéciles mis en place dans les universités de médecine pendant des décennies, les charges grandissantes pour les personnels de santé indépendants (logements, assurances) font qu'il n'y a pas de marge de manoeuvre. Les études de médecine sont très longues, donc coûteuses : il faut bien que ceux qui choisissent cette voie rentrent dans leurs frais d'une manière ou d'une autre.

    Pour autant, on ne peut laisser des Français de plus en plus nombreux privés de soins de base. Il faut essayer de progresser sur des solutions alternatives :

    - favoriser l'automédication assistée via des plate-formes de conseils en ligne, comme cette plate-forme d'urgence pédiatrique de Strasbourg qui offre une alternative intéressante et contribue à désengorger les urgences : http://www.pediatre-online.fr/ On peut y disposer d'une consultation à raison de trois euros par minute ou ouvrir un chat pour un montant de 15 euros. 

    - autoriser les pharmaciens à donner des conseils et aiguiller vers une consultation quand ils le pensent nécessaire, même si chaque Français doit rester libre d'aller consulter un médecine

    - faire un effort, dans les villes les plus coûteuses, pour offrir des locaux aux professions médicales et leur permettre de se regrouper dans des maisons médicales.

    - favoriser le maintien du grand âge à domicile et faire de la recherche dans les maladies gériatriques afin d'améliorer les solutions médicales. Pour cela, il faut assouplir le principe de précaution de manière à permettre des expérimentations plus rapides. Récemment, une brève d'actualité a indiqué que l'immunothérapie permet de restaurer les fonctions cognitives défaillantes d'une souris atteinte de la maladie d'Alzheimer. Mais dans le même temps, il est indiqué qu'il faudra dix ans pour espérer une solution médicale sur le marché. C'est beaucoup trop long. Il faut raccourcir considérablement les délais et donner ainsi de l'espoir à ceux qui n'en ont plus.

    - Instaurer des services médicaux de proximité (Urgences, maternité, soins ambulatoires), en amont des plateaux techniques des hôpitaux, pour lutter contre les « déserts médicaux » et garantir les soins à tous les malades et à tous les territoires. (proposition du MoDem et de François Bayrou en 2012, mais l'idée reste d'actualité)

    Cette liste n'est pas exhaustive. J'espère que François Bayrou se penchera sur cette question et je lui fais confiance pour ouvrir des pistes intéressantes.

    J'espère aussi que la sphère journalistique fera un jour le travail que l'on attend d'elle, c'est à dire parler des idées des candidats et de leurs propositions, mais là, je sais que c'est un voeu pieux...

  • Le mauvais conseil de Philippe Bilger à François Bayrou

    J'ai lu l'article de Philippe Bilger sur son blog : il invite François Bayrou à ne pas se présenter à l'élection présidentielle. C'est un mauvais conseil. Pas parce qu'il faut ou qu'il ne faut pas que François Bayrou se présente, mais parce qu'il est proposé en de mauvais termes et sur de mauvaises bases.

    La question de fond, c'est le programme de François Fillon. Philippe Bilger l'admet d'ailleurs. Son conseil n'a pas de sens. 

    François Bayrou et le MoDem vont construire (certains aspects sont déjà prêts) un programme de gouvernement. La vraie question, c'est celle de savoir quels gestes François Fillon est prêt à faire.

    Il y a des choses que des Démocrate-Chrétiens et des centristes ne peuvent pas tolérer :

    - que les plus modestes ne puissent pas se soigner. Sur ce sujet, je tiens à souligner la profonde injustice du déremboursement des soins dentaires et ophtalmologiques (optiques, du moins) considérés comme des soins de confort. Je souhaite une rage de dents à celui qui a conseillé cela et une pose d'implant (à ses frais) à celui qui l'a écrit. Un nombre croissant de Français renoncent à ces soins, avec parfois des conséquences graves pour le reste de leur santé.

    Mais...peut-être que François Fillon partage le mépris de François Hollande pour les sans-dents ?...

    - qu'on réduise le salaire des Français et qu'on les fasse travailler gratis, c'est exactement ce que propose François Fillon avec son augmentation de la durée de travail sans la moindre contrepartie

    François Hollande avait fait baisser la rémunération des heures supplémentaires en les imposant. Ses ministres, Macron et El Khomri avaient poursuivi en organisant le travail de manière à ce que les heures sup ne soient plus comptées comme telles.

    François Fillon achève le travail en ne les payant plus purement et simplement. François Fillon a-t-il aussi peu de considération pour le travail des Français que le pouvoir socialiste actuel ?

    - 500 000 fonctionnaires en moins. Certes, il y a des dégraissages à faire, notamment dans la fonction territoriale. Mais pas n'importe comment : ces proportions astronomiques reviennent à ne pas même recruter ceux qui passent actuellement des concours et à jeter dans le chômage un grand nombre de Français. 

    Un rétablissement des régions dans leur réalité historique, une suppression des départements et des fusions intelligentes entre conseils régionaux et généraux suffiraient, par réorganisation, à supprimer nombre de postes devenus inutiles. 

    François Fillon ne me semble pas parti pour faire cette réforme, peut-être parce qu'elle est gênante pour tous ceux que l'on cherche à recaser ou récompenser dans les partis politiques, gauche, droite ou extrême-droite, peu importe...

    - le maintien sous quelque forme que ce soit de l'actuelle réforme de l'école. Elle est l'aboutissement de l'évaluation par compétences que François Fillon, ancien ministre de l'éducation en 2004 a mis lui-même en place. L'a-t-il oublié ? Cela lui va bien de parler d'idéologues à la rue de Grenelle alors qu'il leur a largement servi la soupe en 2004.

     Les Socialistes n'ont fait que marcher dans ses pas et il s'apprête à leur emboîter le leur...

    Il y a d'autres aspects qui ne nous satisfont pas, nous, les Bayrouistes. Je n'ai fait qu'une petite liste exhaustive, mais je suggère à François Fillon et à son clone de gauche, Emmanuel Macron, de revoir leurs copies respectives.

    Et je suggère à Philippe Bilger d'y réfléchir à deux fois avant d'inviter François Bayrou à ne pas se présenter à l'élection présidentielle.

    Il faudrait éviter de pousser un nombre non négligeable de Français à bout. Il y a une sale pensée qui m'a traversé l'esprit, il y a quelques jours : et si je ne votais pas en cas de second tour Marine Le pen-Fillon ?

    Ce n'était qu'une pensée très fugace, évidemment, tant il me semble que la première est une catastrophe pour la France, mais que penser du second qui laisse sur le carreau nombre de Français ? Catastrophe pour la France, mais en face, exaspération et catastrophe personnelle. 

    Bref, je souhaite que François Bayrou se présente parce qu'il incarne à 100% ce que j'espère pour mon pays. Mais s'il ne se présente pas, au moins, que ses idées survivent dans le programme politique d'un éventuel allié. S'il s'agit de lui demander de se retirer pour se retirer, parce qu'il gêne, n'est-ce pas, Philippe Bilger, parce que c'est la 4ème fois (je m'en fiche moi, il me représente à chaque fois !!!) ou en le taxant d'orgueil alors qu'il cherche à préserver les Français d'un sort funeste, il vaut mieux se taire.

  • Hollande, par sa vanité, torpille toute la gauche.

    Si j'étais à gauche, a fortiori un responsable de gauche, j'aurais toutes les raisons du monde d'en vouloir vraiment à François Hollande.

    Par vanité, en dépit des scores ridicules qu'il obtient dans les sondages, il imagine encore pouvoir être élu et s'accroche à sa candidature comme un chapeau chinois à son rocher (essayez d'en décoller un une fois, vous comprendrez l'image).

    Ce-faisant, il empêche toute possibilité de renouvellement car aucune figure ne peut émerger tant qu'il n'a pas exprimé ses intentions, simplement parce qu'il est président.

    Macron qui l'a compris assez rapidement a peut-être fait acte de candidature en dehors d'une primaire à cause de cela.

    Il y a un authentique égoïsme forcené de la part de cet homme qui s'attache à des mirages sans consistance.

    La droite n'est pas si forte que cela dans les sondages.

    Une personnalité politique pas trop compromise dans les fautes de ce gouvernement (et elles sont nombreuses), suffisamment populaire, pourrait prendre le relais et attirer de nombreuses voix, surtout si François Fillon persiste à proposer un programme social aussi brutal, ce qui lui vaudra immanquablement une candidature centriste.

    La gauche pourrait être au second tour de la présidentielle. Il n'est pas écrit dans le marbre que Marine Le pen y sera. Mais pour cela, il faudrait qu'elle choisisse un candidat consensuel et que le programme proposé soit solidaire sans être idéologique. 

    Une personnalité comme Martine Aubry pourrait, par exemple, représenter cette gauche. Cela pourrait aussi être un ou une candidate de la même envergure et de la même consistance.

    Mais je vois bien que les Socialistes ne prennent pas ce chemin et, que, par la faute de François Hollande, ils sont en train, avec leurs alliés, de se tirer une balle dans le pied...

     

  • A équidistance de Macron et Fillon l'incontournable Bayrou

    François Fillon et Emmanuel Macron savent compter tous les deux. Le dernier sondage IFOP est clair : si Macron rallie Bayrou, il est devant Fillon. Il ne s'agit que d'une addition arithmétique, mais en réalité, une telle alliance générerait une dynamique probablement plus porteuse.

    François Fillon malgré son brillant succès pourrait donc être éliminé dès le premier tour au profit d'un affrontement gauche libérale-FN.

    On comprend donc beaucoup mieux sa main tendue à François Bayrou puisqu'il vient lui proposer de «travailler ensemble».

    François Fillon affirme ne pas vouloir affadir son programme. Grand bien lui fasse mais son programme actuel n'est pas compatible avec les propositions de François Bayrou. 

    Il y a des changements à faire, et pas négligeables, sur la solidarité, beaucoup, sur l'économie, pas mal, sur l'école, un peu.

    Quant à Macron, j'attends de voir exactement ce qu'il propose, mais on ne peut pas dire que ça part fort. Baisser le temps de travail pour les plus âgés, par exemple, dans la théorie, c'est beau, mais dans la pratique, en quoi cela intéresserait les entreprises de recruter des seniors qui travailleraient moins alors que c'est déjà si difficile pour eux de retrouver un emploi quand ils ont perdu le leur ?

    Je note que ses idées pour l'éducation sont à peu près les mêmes que celles de l'actuel gouvernement socialiste et notamment que celles de Najat Vallaud Belkacem. Un point supplémentaire pour le disqualifier. 

    Bref, comme sans doute pas mal de centristes, je suis dans la circonspection. 

    Je maintiens mon appel à construire un programme auprès de ceux qui soutiennent Bayrou et demeurer persuadé que c'est dans le champ de l'économie et de l'emploi que nous devons faire peser nos efforts pour dégager un programme original, innovant et performant. Sur le reste, nous avons des propositions qui tiennent globalement bien la route même s'il y en a quelques unes à aménager.

    François Bayrou a ouvert la voie avec ses circuits courts, ses relocalisations, son made in France, sa valeur ajoutée appuyée sur des services associés. Il faut faire le lien avec le formidable développement du numérique et de l'économie de personne à personne et avec de nouvelles organisations du travail, concevoir des emplois indélocalisables.

    C'est là-dessus qu'il faut mettre le paquet. Pas la peine de réaffirmer une énième fois nos valeurs, ça va, elles sont connues, ce n'est pas le problème ni là-dessus que nous percerons mais grâce à une compréhension fine du monde qui émerge sous nos yeux. 

    Il est grand temps d'embarquer !

  • Réaction de François Bayrou à la victoire de François Fillon

    La « primaire » organisée par le parti Les Républicains a donné un résultat sans ambigüité. François Fillon l’a emporté nettement en ayant su créer une dynamique forte.

    Nous voulons saluer avec gratitude l’engagement, le travail et la volonté de rassemblement qui a été celle d’Alain Juppé tout au long de ces deux dernières années. Cet engagement était servi par de précieuses qualités humaines, sensibilité, courage et sens de l’État.

    Pour nous, au-delà du résultat de cette compétition, le rassemblement demeure la condition même de l’alternance en 2017.

    Le projet qui a été annoncé par François Fillon a été au point de rencontre de la droite. La question est de savoir s’il est au point d’équilibre qu’exige l’avenir de notre pays.

    Ce programme pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société, qui vont apparaître dans les semaines qui viennent. Ces questions devront trouver réponse.

    Nous croyons aussi que bien des sujets n’ont pas été traités : l’avenir de l’Union européenne, la sauvegarde d’une ambition sociale, la question de l’environnement et du durable, les nouvelles conditions du travail, la situation des jeunes et leur futur. Dans les semaines qui viennent, nous allons travailler à ces questions et à ces sujets pour tous ceux et avec tous ceux qui ont besoin que soient inventées des réponses nouvelles pour garantir et réussir l’alternance dont la France a besoin. 

     

    Étant donné que les médias tronquent systématiquement la réaction exacte de François Bayrou, je la donne dans son intégralité. Il y a une chose que les médias actuels, le star-système, les élites de toutes sortes feraient bien de comprendre, c'est qu'ils exaspèrent tout le monde. D'une certaine manière, Juppé s'est fait battre parce qu'il était perçu comme un candidat du système et François Fillon à l'inverse un candidat hors-système.

    Tous ces commentateurs sont devenus des boulets avec leurs émissions et leurs opinions ridicules qui ne reflètent plus que leur propre caste. S'ils pouvaient cesser de commenter la politique et laisser aux gens sérieux l'analyse de ce domaine, ils rendraient un grand service à la France et aux Français qui ne les supportent plus.

    Je me demande parfois à quoi sert mon blog, mais quand je considère la superficialité absolue de la plupart des analyses dans nombre de quotidiens, sur les sites des chaînes télévisées, dans les entretiens radiophoniques, dans les émissions, politiques ou non, j'avoue que je n'en peux plus et que je me dis que je vais reprendre du service. 

    Je ne dirais pas que les médias mentent, mais plutôt qu'ils ne font plus le travail d'investigation, de vérification et d'analyse que l'on serait en droit d'attendre. 

    C'est un peu hors-sujet dans ce contexte, mais ils ont servi tellement d'imbécillités et de contre-vérités en leur temps contre François Bayrou que je n'ai pu m'empêcher d'ajouter ce commentaire.

  • Bon, Fillon a gagné la primaire, que fait-on, nous autres centristes ?

    Les centristes ont soutenu Juppé depuis toujours, on peut dire qu'on est marrons, ce soir, mais, depuis la percée de François Fillon au premier tour, c'était assez prévisible.

    Je suis partisan de ne pas se précipiter. Comme je l'ai déjà écrit, les relations personnelles entre François Fillon et François Bayrou sont bonnes. Ils ont de l'estime l'un pour l'autre et ont parfois partagé des diagnostics.

    Cela dit, à l'heure actuelle, les propositions de François Fillon ne sont pas compatibles avec celles des centristes, tout du moins, de François Bayrou.

    Ceci ne signifie pas que des rapprochements ne sont pas possibles. 

    Il nous faut un projet plus clairement défini que ce qui existe actuellement au MoDem, a fortiori à l'UDI.

    Je maintiens dur comme fer que l'économie doit en être le fer de lance. Économie, nouvelle économie, industrie, services à la personne, circuits courts, relocalisations et made in France, tout cela va ensemble. 

    Le reste ne doit pas être oublié : la place de la santé, l'école, la sécurité, la diplomatie, le principe de précaution, la sécurité sanitaire à laquelle j'associe l'écologie et l'agriculture.

    La difficulté, c'est que nous n'étions pas partis vers une campagne présidentielle même si je suis convaincu que François Bayrou a un certain nombre d'idées sous le coude.

    Ce n'est pas non plus la fin du monde, il faut juste passer de l'incantation à la réflexion puis de la réflexion à l'action. Cela me semble possible.

  • Juppé vs Fillon : pas le choix, c'est Juppé.

    Dans la primaire Juppé contre Fillon, il n'y a pas de problème d'hommes pour moi. L'un et l'autre sont des gens droits. On n'est pas du tout dans la problématique d'une primaire où il y aurait Sarkozy.

    Le débat, dans cette histoire, il est programmatique. 

    Il ne s'agit pas de voter parce qu'on est de gauche, du centre ou de droite modéré, mais de bien considérer le programme présenté.

    Je crois Fillon honnête, mais je maintiens que son programme économique ne tient pas la route face à celui de Juppé. 

    Je ne fais pas de faux procès à Fillon : non, il n'est pas homophobe, pas anti-IVG non plus (il dit qu'il aurait voté la loi Veil), pas du tout thatchérien (accusation débile, comme Juppé, il souhaite maintenir le modèle social français). Il n'a jamais cherché à jouer de la fibre identitaire pour diviser ni dragué le FN. Bref, c'est pas ça les problèmes.

    Le problème, c'est l'économie, le pouvoir d'achat, l'emploi, la méthode. Il se plante. Il se trompe sur son raisonnement. Il va mettre notre pays en panne. Il s'apprête à piloter notre pays à l'aveugle.

    Il promet aux Français des larmes et du sang seulement : plus de travail, moins de revenus et pas que dans la fonction publique. Supprimer 500 000 emplois va mécaniquement provoquer du chômage et ce d'autant plus qu'il n'a pas une seule mesure pour relocaliser l'emploi dans son programme. Pas une, contrairement à Juppé.

    On va travailler plus et s'appauvrir. C'est son programme. Je lui concède que reconstituer les marges des entreprises est un bon calcul, mais pas comme il le fait.

    Pas de réflexion non plus sur les nouveaux tournants économiques : des services, et, avec les imprimantes 3-D, bientôt de l'industrie, peer-to-peer. Fillon ne voit pas les évolutions sociales, sociétales et économiques : il est obsédé par sa réduction de fonctionnaires et le temps de travail.

    Pire, l'homme qui a déclaré par le passé la France en faillite s'apprête à laisser filer un déficit budgétaire de 4.2% !

    Augmenter la TVA de deux points quand on pays s'enrichit, ce n'est pas idiot, mais au moment où il va appauvrir une sévère partie de la population, c'est juste désastreux.

    Comme centriste de centre-droit, je le dis, si Fillon gagne, à moins de changer en profondeur son programme, mais autant voter directement pour celui de Juppé, dans ces conditions, ce sera impossible de négocier un accord de gouvernement avec lui.

    On verra dimanche, de toutes façons : je suis stupéfait de voir autour de moi des personnes venus de tout horizon politique qui déclarent désormais vouloir voter contre Fillon dimanche prochain, pas contre l'homme, mais contre ses mesures.

    Peut-être que je rêve les yeux ouverts, mais il se peut que le prochain dimanche nous réserve un rebondissement tout à fait inattendu.

  • Cher Alain Juppé, je regrette de ne pas vous avoir plus soutenu.

    Si j'avais pu deviner un instant la tournure qu'a pris la primaire de la droite, je n'aurais pas fait la fine bouche. Pour moi, je songeais que Sarkozy serait battu sans trop de difficultés mais je n'avais pas vu venir François Fillon. Ce n'est pas l'individu qui me dérange, comme François Bayrou, je juge l'homme droit, mais son programme me hérisse et je sais aussi qu'il est très conservateur.

    Je suis bien content que François Bayrou ait en tête un projet alternatif. A moins que François Fillon ne fasse un très grand pas, je ne vois pas comment on peut construire un projet commun avec lui à l'heure actuelle, bien que sur quelques points, il existe tout de même une base de convergences (la dette, les déficits, la fiscalité excessive, la lourdeur juridique).

    De ses 15 mesures, il n'y en a qu'une seule à laquelle j'adhère à 100% c'est celle qui touche la famille (allocations familiales et quotient familial). Mais c'est bien la seule et, de toutes façons, Juppé en propose autant.

    On a avec Alain Juppé un projet qui s'est bonifié avec les mois et les ajustements, à la façon d'un bon vin qui gagne en saveur et en finesse avec le temps. Tout n'était pas parfait, bien sûr, mais les principaux fondamentaux étaient là, et puis on savait que Juppé ne serait pas brutal. Fillon ne parle que d'électro-choc, lui.

    Juppé a une vision équilibrée de la transition entre l'ancienne et la nouvelle économie. On le voit dans sa vision de l'entreprise où il comprend qu'il y aurait une malhonnêteté à faciliter des nouveaux entrants dans un secteur sans offrir une contrepartie aux acteurs établis qui ont dû supporter charges, impôts surnuméraires, achats de licences et de fonds de commerce et contraintes administratives de toutes sortes.

    Je ne crois pas que Fillon ait ce souci d'équité et je pense que les indépendants actuels et leurs centrales vont souffrir avec lui, tout comme avec Macron, au demeurant, auquel je fais exactement le même reproche.

    Au début, j'étais contrarié par les projets d'Alain Juppé sur l'école car je trouvais qu'il ne se positionnait pas assez en rupture avec les Socialistes. Mea culpa. Je l'ai relu, et en fait, son projet a beaucoup de qualités, entre autres d'offrir la liberté à ceux qui veulent s'en saisir.

    C'est au fond ce que j'aime bien chez cet homme, outre sa droiture et son éthique, c'est qu'il n'impose pas (enfin, n'exagérons quand même pas), il propose. On le perçoit dans un grand nombre de ses propositions. 

    Je mets en garde la droite : si vous ne mettez pas d'eau dans votre vin, nous centristes de droite et de gauche, nous ne nous allierons pas avec vous et nous présenterons notre propre candidat. Par les temps qui courent, gens de droite, je vous conseille de rassembler. N'imaginez pas votre actuel candidat fétiche élu sans coup férir sous prétexte qu'il aurait en face de lui nécessairement Marine Le pen. Pour cela, il faudra passer le premier tour.

    Si Macron se présente, bien que pour le compte, je n'aime pas sa manière d'agir, je serai pragmatique et pourrais voter pour lui (dans l'hypothèse où Baurou ne serait pas candidat, évidemment) contre Fillon s'il devenait le candidat de la droite, d'autant que j'ai écouté ses premières propositions et qu'elles ne sont pas toutes à jeter, loin de là.

    Allez, Alain Juppé, les modérés vous soutiendront jusqu'à la dernière minute. A Dieu vat, comme disait le capitaine du navire au milieu de la tempête autrefois.

  • Fillon et son État centralisateur : pénible.

    J'ai regardé d'un peu plus près le programme de Fillon pour réduire le nombre de fonctionnaires et j'ai fini par comprendre comment il compte s'y prendre. Je n'aime pas du tout la méthode.

    Il me semble que les collectivités territoriales, à condition qu'elles fassent l'objet d'une représentation au suffrage universel direct et proportionnel (ce qui n'est en aucun cas valable pour l'intercommunalité, cette usine à dépenser du gaz), devraient pouvoir choisir si elles recrutent ou non, lèvent des impôts ou pas. Aux électeurs ensuite de virer les dépensiers et les dispendieux.

    Or, ce que veut faire Fillon, c'est décider à la place du peuple en d'un côté, réduisant les dotations de l'État aux collectivités (soit, admettons, jusque là, c'est logique) mais en même temps, en limitant par la loi leur possibilité de lever des impôts et faire des dépenses.

    C'est juste un déni de démocratie inacceptable de la part de Fillon. De quoi l'État version Fillon se mêle-t-il ? Si j'ai envie d'avoir zéro impôt dans ma ville, je voterai en conséquence. C'est mon problème et celui des gens de ma commune. On fera un choix entre services et ponction fiscale.

    Bref, que les Français comprennent qu'ils ne peuvent avoir le beurre et l'argent du beurre, je trouve cela assez sain, mais c'est à deux de décider lequel des deux ils auront, pas à une super-autorité.

    Fillon a des qualités que je n'ai jamais déniées, mais c'est aussi un psycho-rigide, un copain des pouvoirs forts et foncièrement anti-démocratiques comme celui de Poutine, par exemple.

    Moi, je suis partisan de la liberté jusqu'au bout et fervent défenseur de la subsidiarité.

    Que Fillon décide de mettre en panne la fonction d'État, c'est certainement une bêtise, mais au moins, ce sera le job de son gouvernement. Qu'il impose aux mairies et aux régions ses diktats, en revanche, c'est insupportable.