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Lectures - Page 5

  • Droit d'auteur ? Connaît pas, Hérodote...

    J'ai retrouvé dans ma bibliothèque une vieille édition des Belles Lettres qui introduit les Histoires d'Hérodote. Tout l'ouvrage est consacré à l'historien grec, sa personnalité, en particulier. Il semble bien que l'ami Hérodote se soit en partie inspiré de quelques écrivains plus anciens, et tout particulièrement Hécatée de Milet. Or, l'auteur de l'introduction, Ph-E Legrand, observe que juger les Anciens avec le sentiment de notre époque sur la chose serait une erreur. Si j'ai bien compris, dans l'Antiquité, on cite quand on est en désaccord, sinon, on reprend sans vergogne les idées voire les textes de prédécesseurs. Aristote qui traite Hérodote de μυθολόγος (expert en bobards, en somme, si je rends la pensée sous-jacente d'Aristote...) lui repique sans sourciller une description du crocodile. Sauf que le croco en question, il figure déjà dans la Périégèse d'Hécatée, individu qu'Hérodote ne cite que lorsqu'il le critique ou le combat...

    Je les imagine bien, les Aristote, les Hérodote et les Hécatée, vivant nos temps de procédures diverses et variées, face au copyright, à la licence globale ou au libre, sans parler d'Hadopi...

    Enfin, contrairement à certains de nos journalistes, Hérodote, quand il reprend une information, s'en va tout de même la vérifier. Par exemple, il reprend une expression d'Hécatée à propos de la crue du Nil, mais s'empresse de préciser qu'il s'est rendu sur place. Je ne puis pas vraiment dire qu'Hérodote sait trier l'information, mais, au moins, il s'en va vérifier ses sources et cherche les témoignages.

    En tout cas, l'introduction met l'eau à la bouche. Je connaissais les Histoires d'Hérodote de réputation, j'en ai même traduit des extraits du temps où j'étais au lycée, mais je n'avais jamais pris la peine de tout lire, or, l'ensemble paraît plutôt dépaysant autant que distrayant, si j'en crois l'auteur de l'introduction.

    Ah, oui, comme en grec ancien, cela représente un certain nombre de volumes, avec le texte, la traduction et les notes, l'introduction en est un à elle seule également, du coup. Moi, évidemment, je vais me pencher sur une traduction française, cela va de soi...pas fou non plus !

     

  • Sindbad, temps héroïque du capitalisme entrepreneurial ?

    Pour passer le temps, en ce moment, je relis de larges passages des Contes des Mille et une nuits, et particulièrement les voyages de Sindbad. J'y ai bien réfléchi, et je me suis demandé quel personnage héroïque se dégageait du conte ; en fait quand on y songe, alors qu'en Occident, à cette époque, le paradigme du héros c'est l'homme de guerre, et de préférence le chevalier, dans le monde arabo-musulman, il y a une toute autre approche : Sindbad, c'est un jeune homme qui riche par héritage, dilapide d'abord ses biens, avant de réaliser qu'il court à la pauvreté. Alors, plutôt que d'attendre ce qu'il considère comme l'un des maux les plus funestes pour le vieil âge, il vend ses derniers biens, et, sur le capital accumulé, réalise des investissements pour commercer. Même si c'est le démon de l'aventure qui le reprend à chaque fois, pour tenter de nouveaux voyages, ils sont toujours ponctués d'échanges de biens divers ; on a avec Sindbad un véritable esprit d'entreprise.

    Le conte est imprégné du monde des marchands et de leurs transactions : ils échangent, communiquent, s'entraident, stockent et consignent des marchandises, explorent des contrées toujours plus lointaines, font pot commun pour convoyer des marchandises et prendre des risques, bref, quasiment tous les ingrédients d'un entrepreneur moderne. En Occident, à cette époque, seul le visage de Marco Polo pourrait être comparable, mais c'est un Vénitien, primo, secondo, c'est tout de même près de deux siècles et demi plus tard, et tertio, Venise, république marchande, est réputée, en plein milieu du moyen-âge catholique, pour n'en avoir rien à cirer des oukazes et interdits papaux sur le commerce avec l'Infidèle et le Maure...

    L'astucieux Sindbad exploite en fait les phénomènes de rareté : il exporte des marchandises rares là où il se rend, et ramène des denrées exotiques, donc tout aussi rares, là où il habite. Un parfait entrepreneur au sens praxéologique du terme, cartographiant les opportunités d'échanges...

    Pendant ce temps, en Occident, on en est encore à une pré-thésaurisation puisque les seules opportunités d'enrichissement sont le pillage ou la découverte d'un trésor. Aucun esprit d'entreprise, quoi... J'ai pensé, avec un ami, que Sindbad pouvait être comparé avec Ulysse, mais en fait, non. Leur seul point commun, c'est l'astuce et l'audace. Pour le reste, leurs motivations sont fondamentalement différentes. Ulysse cherche à rentrer chez lui, Sindbad au contraire à partir.

    Finalement, je me disais que seul ce monde arabo-musulman et persan des IXème et Xème siècles, extraordinairement avancé, a eu l'audace de faire des marchands des héros de leurs plus grands récits.

    Je n'ai pas vu trace de quelque chose de semblable dans les autres littératures et civilisations.

    Bref, des libéraux, avant la lettre, quoi :-)

  • Sacré Lionel...

    Un court billet pour signaler que j'ai achevé la lecture de Lionel raconte Jospin depuis trois semaines environ. A vrai dire, je n'ai pas vraiment le goût de le commenter : pas l'once d'un début d'auto-critique là-dedans ! Lionel ne s'est jamais trompé, la présidentielle de 2002, s'il l'a perdue c'est de la faute des autres candidats de gauche, pas de la sienne, évidemment. Tiens, il a même conservé une dent contre Chevènement, jugeant sa candidature de l'époque stupide. Le Lionel, il est moins bonhomme que Chirac : sa relation de la cohabitation est à charge contre l'Jacquot. Il  laisse entendre, au passage, que Miterrand n'accordait pas la moindre confiance à Chirac, jugeant que ce dernier mentait à tout bout de champ (c'est les Guignols ou le Canard qui l'avaient surnommé Super-Menteur, au fait ?). Pas beaucoup d'estime non plus pour la vision politique du personnage. Au-delà de ça, je l'ai découvert bien plus critique que je ne l'aurais pensé vis-à-vis de Rocard, et, sans surprise, hostile à la politique de rapprochement du centre et de la gauche de l'homme de Conflans Saint-Honorine.

    L'ouvrage de Jospin n'est pas oeuvre d'auto-justification : c'est pire que cela, c'est une oeuvre toute entière tournée vers l'auto-satisfaction. Il demeure incapable du moindre regard critique sur son action, et ne comprend toujours pas pourquoi seuls 16% des Français ont voté pour lui en 2002. Désespérant...

    Dernier détail, apparemment, ses parents ont été des amis de Marc Sangnier et son père du mouvement du Sillon, si chers à nombre de nos militants et théoriciens démocrates. Lionel, lui, a plutôt choisi le compagnonnage trottskiste, estimant que ce fut une bonne école politique.

  • Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider (Judas)

    Tiens, récemment, j'ai été contacté par les auteurs d'un livre et webmestre d'un blogue. Leur livre s'intitule Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider et les auteurs (un collectif) répond au doux patronyme de Judas.

    Il ne fallait pas autre chose de plus pour attirer mon attention, évidemment. Tiens, l'Sarko qui voit des complots partout, il devrait lire mon blogue. Que l'auteur ait choisi un tel pseudonyme littéraire, et vraisemblablement politique, devrait attirer son attention. Au début, je n'ai pas trop fait gaffe, puis, au fur et à mesure qu'ils m'envoyaient des extraits, j'ai commencé à ouvrir l'oeil et dresser l'oreille.

    Ils m'ont mis l'eau à la bouche, ces rascals :-D ! Le livre sort le 15 avril, et j'ai très hâte de l'acheter et le lire. L'éditeur est Denoël, donc ça sent le sérieux à plein nez, pas les amateurs, quoi.

    Du coup, je me suis rendu sur le site de l'éditeur, et j'ai trouvé ! j'aime bien la présentation :

    Avec la liberté rare que lui confère le port du masque, le groupe informel de politiques, d'intellectuels et de hauts fonctionnaires de tous bords rassemblés sous le nom de Judas révèle tout haut ce que les cercles concentriques du pouvoir pensent tout bas ; à savoir que nous n'avons plus le choix : réformer à outrance ou sombrer âprement et sûrement avec le navire. 
    Sarkozy va partir. Judas en explique les raisons. Judas va l'aider parce que les réformes que cet agité a eu la grâce de commencer et l'impossibilité de finir sont indispensables pour éviter à la France une Berezina sans fin ni gloire. 
    Judas vend la mèche : c'est sa vocation. À chaque citoyen le droit – le devoir – de l'allumer
    .

    Ce qui m'a interpelé, ce sont les remarques sur les réformes de Sarko : a priori, ils n'étaient pas contre les premières réformes, mais ont estimé qu'elles sont devenues très vite du flan. Je subodore donc fortement que le coup de flibuste vient de la droite, eh bien, donc, de proches ou au moins des cercles du pouvoir. J'en déduis que ça va clairement saigner. Ça tombe bien, j'aime bien le sang et la tripaille.

    Et puis j'ai eu connaissance d'un autre extrait dans lequel ils écrivent :

    Qui ne préfère l’agitation de Sarkozy à l’immense léthargie d’hier et d’avant-hier ? Sarkozy était un mal nécessaire : il fallait ce simulacre d’électrochoc pour réveiller une masse infantilisée par les promesses des uns et les trahisons des autres, persuadée qu’on lui fournirait toujours le vivre et le couvert et que la crise mondiale, tel le nuage de Tchernobyl, contournerait la France sans jamais la polluer.

    Ce sont des mecs de droite, y'a pas photo. J'essaie juste de déterminer où ils sont exactement sur l'échiquier. J'ai l'impression qu'ils sont plutôt vers le centre, et qu'il y a également des libéraux (des vrais) dans le tas.

    J'ai un peu analysé les extraits qu'ils publient évidemment sur leur blogue. Bon, ils n'aiment pas Aubry, c'est clair...

    Une France sous la houlette de Martine Aubry, cela peut inquiéter. Les 35 heures ont aidé la France comme la corde aide le pendu ; l’époux de madame Aubry, l’avocat Brochen, est le défenseur d’un certain nombre de groupes islamistes du Nord et a plaidé notamment, dès 1993, pour des filles qui souhaitaient à toute force porter le voile. Sans parler d’une piscine municipale de Lille où les horaires sont partagés entre hommes et femmes, ce qui en dit long sur les conceptions laïques et républicaines d’une certaine gauche à géométrie variable.

    Sur Ségolène Royal, c'est pas trop hostile, pour l'instant, du moins :

    D’ores et déjà, nous savons que Ségolène Royal ira son chemin présidentiel jusqu’au bout en 2012 ; si elle n’est pas adoubée officiellement par le PS, elle présentera une liste dissidente et ne se dérobera pas devant ce qu’elle estime être son destin. A bon entendeur socialiste, salut.

    A propos de DSK, mort de rire, ils ont tapé dans le mille :

    Dominique Strauss-Kahn a toujours été contre le capitalisme : tout contre.

    Bref, ce bouquin promet. D'ailleurs, j'ai déjà donné consigne à mon libraire de m'en réserver un exemplaire. Y'a intérêt à ce que je ne sois pas trompé sur la marchandise, mais j'ai plutôt confiance. Après l'Abus de pouvoir de Bayrou, dont on ne soulignera jamais à quel point il est visionnaire à plus d'un égard, j'ai là le deuxième livre, je le pressens, qui va signer le coup de grâce contre le Sarko...Bayrou a peut-être payé très cher son opposition frontale (mais souvent justifiée) au Sarkogogo, mais eux, ils m'ont l'air déterminés et à l'abri. La récente histoire du MoDem m'a montré qu'il n'y a rien de plus nocif, ,nuisible et dangereux, pour un puissant, que ses plus proches. C'est ce qu'un certain Denys de Syracuse s'est ingénié à expliquer, à grands renforts de mise en scène, à un non moins certain Damoclès, il y a de cela 2400 ans...

    Et puis Judas, ça me plaît bien, moi, comme nom. Ça me plaît même beaucoup, même si je pense que l'Sarko, il a du nous coûter bien plus que 30 deniers, depuis qu'il est en fonction...

  • L'amère vengeance de Clytemnestre

    J'ai découvert tout récemment une collection éditée par Nathan, qui existe pourtant depuis 2003 : Histoires noires de la mythologie. Remarquable cette collection : les différents auteurs qui rédigent les histoires reprennent les légendes rapportées par les différents auteurs antiques, tout en choisissant généralement un angle qui leur est propre, avec parfois de solides parti pris sur la psychologie des héros légendaires, et écrivent des histoires mythologiques courtes et adaptées aux enfants, en règle générale, articulées autour d'un héros ou une héroïne.

    Je dis que c'est adapté aux enfants, mais, à vrai dire, je tique sur ce dernier point : je viens d'acheter la dernière publication de la collection, l'amère vengeance de Clytemnestre, et, trop confiant, je l'ai donné à lire à mon fils aîné, qui est âgé de 9 ans et demi. Or, très vite, ce dernier s'est montré très touché (il est sensible) par les premières pages : en effet, Michèle Drevillon, l'auteur, a choisi de traiter le personnage d'Agamemnon sous un angle monstrueux et immoral. Le roi de Mycènes apparaît comme un être dénué de scrupules, de retenue, cruel et assoiffé de pouvoir. S'appuyant sans doute sur les Épitomè d'Apollodore, Michèle Drevillon reçoit la légende qui veut que Clytemnestre ait été mariée à Tantale, le fils de Thyeste (oncle d'Agamemnon) avant de finalement se remarier avec Agamemnon. Or, Apollodore dit qu'Agamemnon aurait tué Tantale, et Michèle Drevillon ajoute qu'il frappe le corps de son tout jeune enfant, probablement un bébé, contre un mur de toutes ses forces.

    Un passage comme celui-là est à mes yeux choquant, et cela n'a pas manqué de faire réagir mon aîné, qui, avec ses 9 ans et demi est encore petit, malgré tout.

    Ni Homère, ni Eschyle, ni Euripide ne font mention de ce mariage. Apollodore lui-même n'est pas clair : II,15 dit qu'Agamemnon tue Tantale et le bébé de Clytemnestre , mais II,16 rapporte que c'est au contraire Thyeste, le propre père de Tantale qui est le responsable de ce forfait.

    Le livre ne comporte aucune mention d'âge, mais apparaît (mal, d'ailleurs) sur le site de Nathan, l'éditeur, comme un livre pour enfant ou tout du moins, préadolescent. Je trouve que le livre aurait du comporter un avertissement ou une mention d'âge. Une telle violence ne peut être intégrée par un enfant aussi jeune, d'autant que le même ouvrage relate le viol de Pélopia par Thyeste.

    Tout en reconnaissant une grande qualité d'écriture à l'ouvrage, je déplore, compte-tenu du public visé, le choix des sources pour la légende. Il eût mieux valu, peut-être, imaginer une romance entre Clytemnestre et Agamemnon dès leur adolescence, puisqu'ils ont passé la plupart de leur enfance ensemble à Sparte, chez le roi Tyndare.

    La collection n'en reste pas moins excellente, et je la recommande, mais, svp, messieurs les éditeurs, prévenez quand un livre comporte des passages très violents, même si l'auteur les évoque sans complaisance.

     

  • Lire, pas toujours facile...

    Je suis plongé à l'heure actuelle dans le dernier ouvrage de Maria Montessori, le Pouvoir absorbant. Passionnant ouvrage. Mais j'ai du mal à avancer dans ma lecture. En réalité, il est trois circonstances dans lesquelles je peine à finir un livre

    a) il y a des lourdeurs ou le livre m'ennuie, ou encore je suis perdu dans la fresque d'innombrables personnages que l'oeuvre met en scène : ainsi, à ma grande honte, je confesse que je n'ai toujours pas fini les Paysans de Balzac, même si j'en perçois tout de même les tenants et les aboutissants, et que j'ai bien compris que le Général Montcornet finira par devoir revendre le château des Aigues et pas via une transaction à son avantage.

    b) il est difficile à comprendre, comme par exemple la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la faculté de juger : après avoir lu et relu parfois des jours un passage difficile, je poursuis pour revenir à nouveau en arrière quand je réalise que ce que je viens de comprendre à grand peine m'a à nouveau échappé. A ce sujet, dans la Métaphysique, il n'y a que des passages difficiles...

    c) et puis il y a les livres dont la beauté, la puissance et la substance me scotchent sur place : je ne me lasse pas de lire et relire les lignes que je viens de lire quand je poursuis ma lecture du livre de Maria Montessori. c'est tellement juste, tellement finement observé, tellement vrai, criant de vérité et de subtilité qu'il y a comme une peur à quitter la lumière éclatante de ce qui m'éblouit. Du coup, j'avance à un train de sénateur, tant je suis subjugué à chaque mot qui s'énonce. Je ne manquerai d'ailleurs pas de rendre compte ici prochainement de cette lecture...

  • J'ai lu les mémoires de Chirac

    J'ai fini depuis quelques jours les mémoires de Jacques Chirac. C'est bien écrit, mais malheureusement, cela s'arrête à 1995 : vite, la suite ! Pas de grands secrets dévoilés là-dedans, mais plutôt un portrait politique qui se précise. Clairement, Jacques Chirac n'a jamais été un gaulliste : c'est une sorte de radical-socialiste de la troisième république avec des tendances pompidoliennes assez prononcées. J'ai appris quelques faits dont je n'avais pas connaissance. Notamment, je ne savais que Chirac avait voté en faveur du droit à l'avortement et pour l'abolition de la peine de mort. L'homme est décidément plus progressiste que ce que j'ai pu en croire par le passé.

    l'Ex en prend plein pour son grade. Pas un chapitre où il épargne VGE. Il faut dire la propension naturelle de Giscard à considérer son prochain comme un débile n'est pas pour favoriser les liens d'amitié avec un individu aussi exubérant que Chirac...

    Il se dessine également clairement le peu d'estime que Jacques Chirac portait à Jacques Chaban-Delmas. Quand il aborde l'élection présidentielle de 1974, il prétexte les sondages très mauvais pour expliquer son absence de soutien à l'ancien maire de Bordeaux. Mais, plus tard, quand il est consulté pour proposer un nouveau premier ministre, il écarte, parmi les gaullistes, Chaban-Delmas, estimant que ce dernier n'en a pas la carrure. Et on comprend alors mieux son manque d'enthousiasme en 1974...

    Pas de révélations, dans ces mémoires, le moins que l'on puisse dire : par exemple, black-out à peu près total sur ses activités à la Mairie de Paris, à quelques exceptions près. Exit les affaires parisiennes...

    Je vois l'ouvrage davantage comme un exercice d'auto-promotion et un travail de justification a posteriori. Ceci ne signifie pas qu'il est dénué d'intérêt, loin de là. D'ailleurs, je compte bien acheter la suite dès qu'elle paraîtra.

  • Qu'est devenu Bohort ?

    bors.gifTiens, je me pose une question quasiment depuis ma plus tendre enfance : j'ai lu l'intégralité de la geste des chevaliers de la Table Ronde, et je sais à peu près comment ont fini mes héros favoris. Lancelot et Hector des Mares, par exemple, dans un monastère comme prêtres chantant. Arthus, emmené par la Dame du Lac après son dernier combat. Mais Bohor, le troisième meilleur chevalier du monde, après Galahad et Perceval, qu'est-il devenu, lui ?

    Je sais qu'il a récupéré les terres de Claudas, qu'il a vengé son frère Lionel, mais après, je ne sais pas ce qu'il devient et aucun des contes que je connais ne semble en parler.

    Si quelqu'un a une source, je suis preneur...

     

  • Entrevue n'aurait plus que deux mois à vivre

    Tiens tiens...J'évoquais ce pur produit du lumpen-journalisme qu'est Entrevue, et, en me renseignant, j'apprends que la société d'édition qui produit cette merde, dirigée par Gérard Ponson, est en redressement judiciaire...C'est la lettre spécialisée, Presse News, qui l'a révélé le 15 septembre dernier. En fait, depuis 2005, Entrevue a vu ses ventes baisser de moitié ( d'un peu plus de 500 000 à 225 000 environ). A vrai dire, ce torchon accumule les erreurs : il est également poursuivi par Richard Gasquet pour avoir insinué qu'il avait menti. Et comme je le disais précédemment, Kelly Bouchenko ne va pas lui faire de cadeau. Quand la hyène est aux abois, elle est prête à tout. Entrevue tente le tout pour le tout afin de survivre. Décidément, cette odeur de vomi qui caractérise le lumpen-journalisme me débectera toujours.

    Pour bien comprendre les enjeux, il faut considérer l'issue d'un redressement judiciaire, enfin, les issues, il y en a trois :

    - soit l'entreprise se redresse et parvient à rembourser tout ou partie de son passif

    - soit l'entreprise est cédée et liquidée, c'est à dire que quelqu'un d'autre la rachète

    - soit le tribunal de commerce procède à une liquidation judiciaire si l'activité n'est pas viable.

    J'imagine que la rédaction du journal, mais surtout la société éditrice, cherchent à montrer que la revue a du potentiel en faisant monter ses ventes par quelques coups fumant. Bon, je serais curieux de voir si ce journalisme-là est porteur...Combien de ventes aura réalisé Entrevue dans 6 mois ? Si ce magazine a fait 225 000 ventes en un an, en principe, s'il ne se redresse pas, et n'est donc définitivement pas viable, il devrait avoir fait au mieux 110 000 ventes d'ici le 15 février, puisque sa période de rogation est de 6 mois, après le jugement du Tribunal de Commerce. Wait and see, mais à mon avis, ceux qui y ont leurs billes feraient bien de les retirer si c'est encore possible...

    Et Tips, au fait, ça va devenir quoi ? Ça intéressera peut-être les lecteurs de ce magazine de savoir que le même individu qui se permet d'afficher une page vivre éthique là-bas s'assoie sans scrupules dessus dans ses publications les plus nauséabondes...Ça se voulait un magazine féminin, Tips : elles en pensent quoi, les femmes, de l'attitude du patron du magazine féminin, avec Kelly Bouchenko, dont la revue Enttrevue publie des photos nues contre sa volonté ?

    Il ne recule devant rien l'animal : rien ne l'arrête. Le 17 novembre dernier, il a été condamné pour avoir laissé son autre magazine, Choc, aussi intellectuel que le précédent, publier des photographies d'Ilan Halimi, ce jeune homme horriblement torturé, au mois de mai 2009.

    Il faut dire que l'homme est un manager de génie : souvenez-vous, c'était en juin 2008, un journaliste de Choc venait de se suicider ! L'intersyndicale du groupe Hachette dénonçait alors de véritables zones de non-droit au sein de ces publications. Bien sûr, s'il était douteux qu'il y eût un lien avéré avec le suicide, l'Intersyndicale faisait tout de même observer qu'elle avait souvent été sollicitée par des salariés poussés dehors afin qu'ils puissent toucher aux indemnités auxquelles ils avaient droit.

    Quand je pense que ce type a été proche de Jack Lang et a travaillé pour la MNEF...

     

  • La vraie fiancée

    La vraie fiancée, c'est un conte de Grimm. J'en lis un de temps à autre histoire de meubler les temps morts. J'ai par exemple découvert, mea culpa, que Grimm avait sa propre version de Cendrillon ; je l'ignorais.

    Ce qui m'interpelle, dans ces contes, c'est l'attitude des hommes. Quand on pense conte, on pense bonheur, perfection, mariage, et cetera...penses-tu, oui ! Tenez, dans la vraie fiancée, il s'agit d'une jeune orpheline : tout comme la Cendrillon de Perrault (pas celle de Grimm) elle est mal barrée et aux prises avec une marâtre prête à la battre comme plâtre au moindre prétexte. D'ailleurs, elle lui fixe des tâches impossibles. Mais la gamine va avoir de la chance, elle croise une bonne vieille qui lui file de sacrés coups de main dans ses épreuves à force de magie. La marâtre, furieuse de perdre une occasion de taper demande toujours plus, et elle finit par réclamer un château à sa belle-fille. Et comme elle est par trop pressée de vérifier qu'il y a une cave à vin (la pochtronne, tiens : attention, ça, c'est moi qui le dis, et je surinterprète sans doute) elle ne fait pas gaffe à une lourde trappe mal fermée qu'elle se prend sur le coin de la tronche. Et voilà notre petite dotée d'un château à faire pâlir Windsor...

    Elle fait alors la rencontre d'un jeune prince, attiré par sa réputation de beauté : ébloui, il lui demande juste d'attendre, le temps d'aller demander l'autorisation à son père de sa marier avec elle. Et vous savez ce qu'il fait, ce petit con égocentrique et négligent : eh bien il l'oublie. Il oublie de revenir, et voilà la gamine à attendre en vain. Finalement, après quelques péripéties, elle le retrouve, plusieurs années plus tard alors qu'il s'apprête à se marier avec une autre nana (quel petit con !). Finalement, elle finit par se dévoiler à lui, parce que l'abruti ne la reconnaît toujours pas et ils finissent leur existence ensemble.

    Faut-il qu'elles soient amoureuses, les minettes, pour être prêtes à tout abandonner pour un petit con, tout ça parce qu'elles le prennent pour le prince charmant. Et le petit con, il peut lui faire les pires crasses, eh bien elles pardonnent parce qu'elles l'aiment. Y'a pas de suite, dans le conte, mais moi, je peux vous l'écrire : en fait, ce n'est pas un conte de fées, cette histoire-là : un mec qui commence par oublier la nana dont il est éperdument amoureux, pour finalement se tourner vers une autre, ce n'est pas de très bon augure pour la suite...

    Bon, cela dit, d'autres y verront une belle histoire du genre "on s'est perdu et puis on s'est retrouvé". Peut-être. A voir. Pas mon avis, mais je conçois cette interprétation-là. Ils étaient trop jeunes à 20 ans, il fallait que le temps passe pour qu'ils se retrouvent vraiment. Admettons. N'empêche que c'est un petit con quand même...