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International - Page 6

  • Le talon d'Achille de la diplomatie occidentale ? La charité...

    Quand j'analyse l'émergence du radicalisme au Moyen-Orient (mais pas seulement), j'y trouve toujours un délitement du lien social. Qu'est-ce qui fait, au fond, la popularité des Frères Musulmans, des Talibans, d'Aube dorée en Grèce ou encore du Hezbollah et du Hamas en Palestine et au Liban ?

    Toujours la même chose : ils apportent de l'aide aux individus esseulés et en déshérence, comme le firent les nazis en leur temps ou les communistes avec leurs organisations populaires.

    A chaque fois, je me pose la même question : pourquoi les laïques, les libéraux, dans tous ces pays, se montrent incapables d'en faire autant ?

    Il existe bien sûr les associations humanitaires occidentales, mais elles sont perçues comme des concurrentes par les extrémistes et sont souvent les premières visées ; en outre, en dépit de leurs actions, elles demeurent aux yeux des populations d'abord des implants allogènes.

    Quand l'Europe planifie des programmes d'aide, il s'agit toujours de versements à des administrations corrompues qu'il est très difficile de contrôler ou à des intermédiaires opaques, et ce, en dépit des efforts des commissaires et responsables de programmes.

    Il y a un truc qui manque dans notre diplomatie, et je crois vraiment que c'est notre talon d'Achille : l'absence à peu près totale de relais culturels sur tous les points chauds de la planète.

    Prenons l'Égypte : pourquoi n'avons-nous pas pris contact très tôt avec les libéraux et les laïques d'Héliopolis pour leur proposer de mettre en place des distributions de soupes ? Plutôt que d'envoyer des colis estampillés UE ou US, nous véhiculerions bien mieux nos valeurs si nous confions nos aides à ceux qui nous sont les plus proches sur place.

    L'inconvénient, c'est que cela suppose un travail de renseignement et de constitution de réseaux que nos services sont bien incapables de générer à l'heure actuelle, ne serait-ce parce que nul responsable politique ne raisonne de cette manière.

    Les Frères Musulmans sont plus forts que nous, Aube Dorée aussi, parce que l'aide qu'ils apportent vient du sol où ils sont implantés. Pour les concurrencer, il n'y a aucune autre possibilité que d'en faire autant.

    Cela suppose de mettre fin à notre logique interventionniste descendante (au fond, un peu héritée la colonisation) et de la remplacer par une politique collaborative. Évidemment, au pays des bisounours, on applaudira une telle proposition comme si elle allait de soi. En réalité, c'est le chemin le plus difficile car choisir les bons collaborateurs requiert une attention acérée.

    En Égypte, on connaît de jeunes activistes courageux. Cela aurait eu de la gueule de confier à Aliaa Magda Elmahdy des fonds européens, à charge pour elle d'assurer le relais avec ses amis auprès du peuple pour aider les plus démunis ou plus simplement qui elle aurait jugé digne de recevoir de l'assistance. A vrai dire, avec notre bureaucratie européenne, j'ai du mal à imaginer qu'une telle souplesse soit seulement pensable par un eurocrate...

    Et au fond, nous restons dans un cheminement intellectuel de bwanas, quand bien même les bwanas en question feraient l'apologie du multiculturalisme et seraient pétris de tolérance et de  sentiments dégoûlinants de bonne conscience. 

    Tissons des liens avec les oppositions démocratiques et versons-leur l'argent que nous dépensons inutilement à arroser la corruption ou des populations qui ne nous en seront pas reconnaissantes. La CIA s'est montrée très efficace avec l'islam politique jusqu'à la fin du XXème siècle. Peut-on espérer reprendre sur la forme des méthodes similaires, mais cette fois, en ne se trompant pas de partenaires et en ne vendant pas notre âme ?

    J'espère que l'Europe saura un jour emprunter cette voie. Je crois à défaut que la France remporterait un franc succès si elle bâtissait sa diplomatie et son soft power avec les populations visées et non à côté d'elles.

    L'accomplissement d'une diplomatie efficace, ce n'est pas de faire la charité, ou, tout du moins, pas de le faire savoir, mais de faire en sorte que ceux qui pensent comme toi se chargent de la faire.

  • Cécile Kyenge, l'erreur de la gauche italienne

    La ministre italienne de l'intégration a fait l'objet d'actes de dénigrements très violents ces dernières semaines en Italie. Née au Congo, 

    Cécile Kyenge est la première ministre noire dans ce pays.

    La gauche, avec le dogmatisme idéologique qui la caractérise, je l'imagine, a voulu une fois de plus en rajouter dans le droitdelhommisme dégoûlinant en plaçant une Africaine à un poste ministériel afin de renvoyer une image riante de la tolérance en Italie. Bien sûr, le gouvernement Letta associe bien plus de forces politiques que la seule gauche, mais il n'y a aucun doute que c'est bien cette aile-là de l'échiquier politique qui a voulu avoir ce symbole.

    La faute impardonnable, ce n'est pas de lui avoir donné un ministère mais d'avoir choisi celui de l'Intégration, d'autant qu'elle en a rajouté  une couche en invitant à régulariser davantage d'immigrés clandestins (en somme tous ceux qui sont nés sur le sol italien).

    Que s'est dit une partie de l'opinion en Italie, notamment la frange la plus réactionnaire ? Qu'une immigrée était nommée à un poste pour ouvrir davantage encore les portes à l'immigration. Cécile Kyenge vient elle-même d'une famille polygame ce qui fait qu'elle n'a pas moins de 37 frères et soeurs. Bien sûr, nul n'est comptable de sa famille, mais enfin, comme symbole, ce n'est pas vraiment fameux, c'est évident, quand on postule à l'Intégration de l'immigration et que l'on ne s'est pas spécialement fait remarquer par une dénonciation énergique de la dite polygamie. Pire, en fait, pour la citer, elle a même déclaré que grandir avec tant de frères et soeurs [lui avait] donné l'impression de vivre dans une communauté. Cela facilite les relations avec l'autre partie de la société, en dehors de la famille». Bref, elle a fait le nécessaire pour braquer une large partie de l'opinion : ouverture des portes et quasi-éloge de la polygamie : quelle idiote incompétente !

    Ce qui eût été astucieux, c'eût été de trouver une personnalité issue de l'immigration compétente et astucieuse et de la nommer aux finances ou à l'intérieur, dont le prestige surpasse généralement la plupart des autres fonctions, y compris aux yeux de l'opinion.

    Mais voilà, pour la gauche, un immigré/une immigrée, c'est forcément l'intégration ou le sport.

    Sur ce point, on peut dire que Sarkozy avait été autrement plus audacieux et intelligent avec Rama Yade et Rachida Dati.

    Bref, l'Intégration est un gros chausse-trappe tout propre à disqualifier qui s'en occupe surtout quand on a des prédispositions pour accélérer le processus...

  • Dubaï et le viol : Ah les salopards !

    S'il faut appeler un chat un chat, forcément, on doit aussi appeler salopards des salopards. Ce qui me fait rire, c'est que la presse nous vend depuis fort longtemps Dubaï comme la place avancée des libéraux au Moyen-Orient.

    Ah, ils sont beaux les pseudo-libéraux ! Ah, elle est belle l'île cosmopolite rêvée par les bobos de tous les pays !

    Ce tas de salopards vient de condamner une jeune norvégienne violée là-bas (par un émirati ?) à de la prison pour relations sexuelles hors-mariage.

    Il paraît que Dubaï veut se reconvertir dans le tourisme.

    Clairement, c'est une place à éviter. Heureusement, l'indignation de la Norvège a permis à la jeune femme d'obtenir une "grâce". Elle a dû tout fe même dépenser toutes ses économies en frais d'avocat sur place, et tout cela après le choc d'une telle agression.

    Plus on relaiera cette information, plus on portera du tort à l'industrie touristique de Dubaï et à ses autorités politiques. Il faut le faire sans états d'âme.

    Plus généralement, je déplore dans le monde occidental l'absence de voix forte au plus haut niveau pour défendre les droits des femmes et améliorer leur condition, notamment dans les pays les plus misogynes (on y enregistre généralement des taux de viols record, au demeurant).

    De petites prises de conscience commencent à se produire : j'ai aimé la réaction de l'opinion publique en Inde et les condamnations qui se sont abattues sur des violeurs coupables de faits atroces.

    Quel pays magnifique Dubaï : un effet de la Charia, sans doute, on y grâcie les victimes et...bien sûr, les violeurs aussi...

    Cela dit, un petit mot sur l'affaire elle-même : Marte Dalelv a fait l'erreur de monter dans la chambre d'un de ses collègues de travail complètement saoûle. Ce dernier lui a proposé que chacun dorme séparément mais elle a affirmé avoir voulu rentrer par ses propres moyens dans sa chambre. L'inconvénient, c'est qu'elle ne se souvient plus de rien après. Elle a juste constaté à son réveil qu'il s'était produit une relation sexuelle, sans son consentement.

    Si Dubaï l'a condamnée c'est d'une part en raison de la présence d'alcool dans son sang, et d'autre part en l'absence de signes manifestes de violences physiques (et pour cause).

    Pour eux, alcool + relations hors mariage, la cause était entendue. Dans un premier temps, la jeune femme s'est rétractée (mais sans doute parce qu'elle a eu peur, faute de pouvoir prouver par des signes évidents le viol) avant de se retourner devant la cour de justice.

    A vrai dire, on peut comprendre des atermoiements dans un pays où la Charia sert de référence au code pénal.

    Il reste dans tous les pays beaucoup encore à faire avant que tout le monde comprenne qu'on ne couche avec une femme qu'avec son consentement express. Dans le cas contraire, c'est une relation contrainte, point à la ligne.

    J'ai quand même un lot de consolation : cette histoire a fait le tour de la presse mondiale et Dubaï en a pris plein la gueule. D'où la "grâce", d'ailleurs, je présume. Il y a même un article dans wikipedia ! Bingo, ils ont touché le gros lot avec cette histoire.

  • Un printemps Égyptien ?

    Ce qui se produit en Égypte est très important pour toute l'Afrique. Là-bas, l'opposition laïque, la gauche et les libéraux font cause commune contre les Frères Musulmans. Ils sont en passe de pouvoir les renverser car ils ont l'appui d'une très importante fraction de la population :ils auraient réuni 22 millions de signatures dans une pétition demandant le départ de Morsi !!! Et ils étaient un million sur la place Taghyir dimanche. Plus fort encore : ils étaient 14 millions dans les rues des villes d'Égypte ! C'est inespéré.

    Ce pays est décidément surprenant. Je ne comprends pas comment il peut avoir voté en masse pour les Frères Musulmans et les Salafistes il y a encore un an et se réveiller soudainement.

    Je me méfie toutefois de ce qu'Al Nour, le principal parti salafiste a pris ses distances avec Morsi et se tienne, pour l'instant, fallacieusement aux côtés des libéraux. A mon avis, ce parti essaie de capter, comme en juin dernier, le sens du vent.

    Il n'en reste pas moins que 43 femmes ont fait l'objet d'agressions sexuelles lors des manifestations hier, dont une journaliste étrangère.

    On ne parvient pas à savoir s'il s'agit là d'un trait "culturel" égyptien ou bien si des salopards patentés essaient de profiter de chaque situation de désordre pour donner libre cours à leurs perversions.

    Si l'opposition laïque veut gagner en crédibilité, elle gagnerait déjà à trouver une bonne fois pour toutes ces salopards et à les pendre en public pour l'exemple. Ce serait dissuasif, désormais, pour les autres.

    J'ai du mal à bien comprendre ce qu'est le mouvement Tamarrod, mais je note qu'en Égypte, il veut faire tomber Morsi, et en Tunisie, l'actuelle assemblée constituante dominée par les Islamistes.

    Wait and see...

  • Syrie : apprentis démocrates ou apprentis sorciers ?

    Je suis de plus en plus sceptique quant à la position que la France et plus généralement l'Europe adoptent quant à la Syrie. 

    Ce que je vois, c'est que l'on ne parvient pas identifier ce qu'est l'Armée Syrienne Libre, mais qu'en revanche, ses éléments les plus visibles sont au mieux des Frères Musulmans au pire des proches d'Al-Qaeda.

    En face, nous avons un pouvoir qui s'est certes signalé par ses exactions, mais aussi une communauté, les Alaouites dont la tolérance culturelle est sans égale dans la région, Israël et chrétiens libanais mis à part.

    Cela fait 70 ans que l'Occident joue à l'apprenti-sorcier avec l'islamisme radical avec les résultats fameux que l'on connaît.

    On a vu ce que cela a donné dans d'autres régions du monde. 

    Cela fait un moment, me semble-t-il, que l'on parie sur le mauvais cheval. 

    Malgré toute l'estime que je porte à Yann Werhling, porte-parole du MoDem, je ne le suis absolument pas sur sa proposition d'intervention

    La guerre en Syrie prend de plus en plus l'allure d'une guerre confessionnelle ; la comparaison avec la Libye n'est pas pertinente puisque là-bas, même en Tripolitaine, Kadhafi faisait l'unanimité contre lui. De plus, là-bas, certes des éléments islamistes radicaux se sont mêlés à la révolte mais ils n'en ont jamais été les étendards. Je n'ai pas la même impression en Syrie.

    Yann avait vu dans la position de la Chine un cynisme épouvantable en février dernier. Je ne le crois pas. Ce sont des alliances forgées depuis plus de 50 ans qui réémergent là-bas, rappelant que le monde de la guerre froide que l'on croyait disparu depuis longtemps continue d'exister. 

    La Chine et surtout la Russie soutiennent Damas parce que le pouvoir qui s'y exerce est leur allié historique dans la région. A l'inverse, le Qatar et l'Arabie Saoudite, alliés régionaux des USA alimentent la rébellion.

    L'Occident fait dans son ensemble l'erreur de s'en prendre à Assad non pas d'abord en raison de ses exactions mais principalement parce qu'il est associé aux Russes et qu'une sournoise diplomatie d'affrontement continue de s'exprimer en sous-main entre Ouest et Est. Une résurgence de la guerre froide, à moins, plus simplement, que la guerre froide n'ait au fond été qu'une expression d'antagonismes internationaux et régionaux séculaires.

    Le problème, c'est qu'à chaque fois que les USA croient avancer un nouveau pion au Proche-Orient, en réalité, ils ouvrent un nouvel élevage de scorpions. Des Islamistes partout, on commence à voir ce que cela donne, me semble-t-il, avec le recul.

    Assad et son parti Baas ont trempé dans bien de sales affaires, mais ils n'ont jamais eu l'idée de balancer deux avions de ligne emplis de civils dans deux tours d'immeubles et ce pays ne s'amuse pas à prendre en otage tous les quatre matins des occidentaux un peu partout dans le monde. Aucun de ses alliés ne s'y risque d'ailleurs.

    In fine, j'agrée pleinement, une fois encore, la parfaite clairvoyance de François Bayrou sur le sujet, qui s'est bien gardé de s'associer aux voeux de la majorité et de l'opposition en mars dernier à propos des livraisons d'armes.

    C'est tout de même incroyable avec cet homme-là : je suis d'accord avec lui quasiment à tous les coups et sur n'importe quel sujet. Quand je vérifie après coup ce qu'il a dit ou écrit sur un sujet que je traite, je m'y retrouve presqu'à chaque fois !

  • La Charia dans tous ses états

    J'ai lu en grande partie une enquête très approndie sur la perception de l'Islam par les Musulmans eux-mêmes, comprenant des questions sur les valeurs, l'influence des leaders religieux, l'application de la charia, le rapport au monde occidental, le terrorisme, le statut de la femme (polygamie, crimes d'honneur, voile, liberté des femmes) et la démocratie.

    Certains pays me paraissent vraiment foutus pour nos valeurs : l'Afghanistan, le Pakistan, l'Égypte, le Nigeria, l'Irak et les Territoires palestiniens portent aux nues la charia, le voile, les crimes d'honneur, les attentats suicide pour une large part de leurs citoyens quand ce n'est pas leur totalité.

    A l'inverse, certaines idées reçues tombent à la lecture du rapport. Les Albanais, les Bosniaques à plus d'un égard, ont une pratique de la religion à peu près similaire à la nôtre, considérant, pour l'essentiel, qu'elle relève de la sphère privée et récusant son influence dans la sphère publique. Ils se distinguent très nettement de tous les autres pays musulmans du monde par leur très grande ouverture d'esprit. Par exemple, plus de 75% d'entre eux ne verraient pas d'inconvénient à ce que leur fils se marie avec une chrétienne ; même résultat si c'est leur fille ! Seule la Guinée-Bissau obient des résultats de niveau comparable à cet item. De même les Albanais, comme les Bosniaques ou les Kosovars sont une nette majorité à juger que l'épouse n'a pas de devoir d'obéissance envers son époux. 59 contre 12 en Albanie et 80 contre 15 en Bosnie s'opposent à ce que la Charia devienne la loi officielle de leur pays. 91% des Bosniaques s'opposent à ce que des juges religieux se mêlent de leurs affaires ; ils sont 79% chez les Albanais et 82% chez les Turcs.

    Plus surprenant, les pays d'Asie centrale, Azerbaïdjan, Kzakhstan tout particulièrement, ont une pratique plutôt tolérante et libérale de l'Islam (pas sur tous les sujets, toutfois). Il y a dans ces pays une forte tradition de modération qui emporte l'adhésion de l'essentiel des populations musulmanes. Ils rejettent très massivement les crimes d'honneur en cas d'adultère ou de relations hors et avant le mariage (rejet catégorique en toutes circonstances à plus de 85%). Les Azeris sont 81 contre 8 et les Kazakhs 79 contre 10 à ne pas vouloir que la Charia s'impose comme loi officielle chez eux (77 contre 12 en Turquie). Les Tadjiks sont 58%, à estimer qu'il est moralement acceptable de limiter les naissances (favorables à la contraception, en somme) un score très supérieur à celui de tous les autres pays musulmans même si les Kazakhs et les Bosniaques sont à 49.

    La lecture des résultats de la Turquie est très intéressante. 90% des Turcs jugent que c'est à la femme de décider si elle veut porter ou non le voile. Ils sont également une majorité relative à estimer qu'ils n'ont pas un devoir de conversion envers les autres. Ils sont 85% à juger que les femmes ont le droit de divorcer de leur mari (84% en Albanie, 94% en Bosnie, 80% chez les Azeris et les Kazakhs). Massivement, Turcs, Azeris, Albanais et Bosniaques rejettent la polygamie ( de 75 à 85%). 

    91% des Albanais, 93 des Bosniaques, 93 des Azeris, 96 des Kazakhs (1% seulement à penser le contraire chez ces deux derniers peuples) et 89 des Turcs s'opposent à ce que l'on applique la peine de mort aux apostats. A titre de comparaison, en Égypte, ils sont 88% à penser que les apostats doivent être exécutés (83 en Jordanie, 79 chez les Afghans, 62 chez les Palestiniens). Très fort rejet chez les pays qui refusent de criminaliser l'apostasie des mutilations corporelles en cas de vol. Les Kazakhs rejettent la lapidation en cas d'adultère à 91%, les Turcs à 88, les Bosniaques à 89 et les Albanais à 85. A l'inverse, les Territoires Palestiniens la jugent justifié à 81% (Afghanistan 84, Pakistan 86).

    Tous les pays musulmans rejettent la consommation d'alcool, à des degrés divers toutefois, et tous condamnent fermement l'euthanasie. Idem pour le suicide et l'avortement. Même rejet de l'homosexualité.

    J'ai trouvé ce sondage passionnant. J'en conclus que deux Islam s'opposent : celui d'Europe et d'Asie mineure globalement tolérant, proche des valeurs de la démocratie libérale, et celui d'Asie et de la sphère arabo-persique souvent réactionnaire et violent (mais pas toujours, il y a d'heureuses surprises et, parfois, dans des pays où on ne les attendrait pas).

    Le goût pour la démocratie se distribue en revanche de manière étonnante : ce sont les pays d'Afrique sub-saharienne qui semblent la goûter le plus (souvent à plus de 70%), et, étonnamment, le Bangladesh (70%). Nos amis Tunisiens sont 75% à la préférer à un régime fort. Les Albanais 69%, les Turcs 67 % mais une très courte majorité en Asie centrale et curieusement, une minorité en Bosnie ! 

    Il y a cependant au final une majorité nette, voire même très nette de Musulmans pour préférer de loin la démocratie aux régimes autoritaires (pas le Pakistan qui la rejette largement). Comme quoi, tout espoir n'est pas perdu, même là où nombre d'indicateurs démocratiques sont inquiétants.

    Palme d'or à la belle tradition démocratique au Liban : 81% des Libanais la préfèrent à toute autre forme de régime.

  • Les manipulations monétaires

    Le Japon vient de dévaluer sa monnaie de 20% : voilà qui lui assure de retrouver la compétitivité nécessaire pour redresser sa balance commerciale. Le problème c'est que ces manipulations faussent tout et restaurent artificiellement nombre d'entreprises tout en piégeant celles qui sont vertueuses. Au fond cela revient ni plus ni moins à instaurer une barrière douanière déguisée ! Il existe en théorie des accords mais personne ne les respecte sauf les Européens qui se ligotent de surcroît avec leur euro incompressible. Nous devrions déclarer hors-la-loi de telles pratiques et envisager des mesures de rétorsion fiscale chaque fois qu'elles sont appliquées unilatéralement, en accord avec tous nos partenaires européens.

  • Liberation Day

    Si l'Angleterre a supporté seule et courageusement la lutte contre la barbarie nazie pendant un long moment cela reste dû aux exceptionnelles qualités des Britanniques. Seules les îles anglo-normandes ont été occupées, ce qui fait que l'on y fête le 9 mai le jour de la Libération. J'ai déjà assisté à une célèbration de ce jour : c'est un moment extraordinaire pendant lequel les habitants de ces îles font revivre l'atmosphère particulière de l'immédiat après-guerre. Les Anglais ont un sens très fort de l'histoire. Ce n'est pas étonnant que les meilleurs documentaires historiques viennent de ce pays. Comme j'aime ce peuple à nul autre équivalent ! Les Anglo-normands sont toutefois un peu différents des autres Britanniques : il leur reste un vague zeste français qui fait d'eux un mélange improbable d'Anglais, de Normand et d'une touche de Breton.

  • Comme les Afghanes étaient belles avant les Talibans...

    Il y a des images qui sont tellement évocatrices qu'il n'est nul besoin de discours pour les illustrer.

    Trois jeunes Afghanes en 1970, bien avant la venue des Talibans. Une autre époque...Dix années auparavant, le roi Zaher Shah avait encouragé l'émancipation des femmes, leur donnant le droit de ne plus porter le voile et favorisant leur scolarisation.afghanistan,liberté,femmes,jolies

  • L'Allemagne pourrait se lasser de l'euro

    C'est un sport national dans plusieurs pays, France comprise, de mettre en cause l'Allemagne parce qu'elle exige de ses partenaires de la rigueur. Et on accuse de ce pays d'être à la source des politiques d'austérité menées dans de nombreux pays.

    En réalité, chaque nation européenne est comptable et ses propres ennuis et "l'étranger" est un bouc-émissaire bien pratique. En ce sens, c'est à raison que Bayrou et Marielle de Sarnez se sont élevés avec force contre ceux qui mettaient en cause l'Allemagne au lieu de chercher sur notre sol nos solutions à nos propres difficultés.

    Avec la révélation que le patrimoine allemand moyen est bien inférieur à celui de citoyens aux comptes publics déficitaires et surendettés, la grogne pourrait s'accroître en Allemagne.

    J'observe l'émergence là-bas d'une force eurosceptique invitant désormais ouvertement à se dissocier de l'euro par agacement de devoir payer constamment pour des paniers percés.

    Alternative pour l'Allemagne vient donc de naître, et bien loin d'être une sorte de mouvement populiste, il regroupe essentiellement des déçus des démocrates-chrétiens et des libéraux allemands.

    On leur prédit pour l'instant de faibles scores mais les temps pourraient changer...