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Insolite - Page 8

  • La bombe démographique sera mondiale

    La population mondiale continue de croître, mais en dehors de certaines zones de l'Afrique, de l'Afghanistan et du Pakistan, et de quelques pays très pauvres, cette croissance n'est que l'effet de l'allongement de la durée de vie. Partout, le taux de fécondité s'est stabilisé, approchant 2 enfants par femme. En Chine, on en est même à songer à inverser la politique de fécondité du régime. En Inde, le taux est de 2.7, mais avec de fortes disparités : 3 et plus au nord, moins de 2 au sud. La Tunisie dont la jeunesse fait connaître bruyamment son mécontentement est à 1.85. Ce n'est pas mieux dans les autres pays du Maghreb.

    Les problèmes démographiques et les thématiques qui leur sont associées (montant des retraites, temps de travail) ne seront donc bientôt plus l'apanage des seuls pays développés. 

    A horizon 2050 ou 2060, avec l'élévation générale du niveau de vie de la planète (même si par ailleurs les inégalités de creusent) et l'amélioration de l'éducation des femmes (puisque dans les pays économiquement peu avancés, le fort taux de fécondité est avant tout l'expression d'une société patriarcale), la population mondiale devrait commencer à stagner, voire décroître.

    Il s'agira alors de bien considérer ce que doivent être les rapports entre les générations, et de reconsidérer le concept-même de génération.

    Il y a un défi absolument urgent pour la médecine : la médecine ne peut pas se contenter de gérer la vieillesse. Elle doit désormais reculer non pas l'âge de la mort, mais l'âge de la vieillesse. Pour qu'une société dont la durée de vie s'allonge soit viable, il convient qu'à 60 ans, on soit encore un jeune homme si l'on doit devenir centenaire.

    Aucune mesure d'allongement du temps de travail n'est tenable sans des recherches (et des résultats !!!) très poussés dans ce champ de la médecine. La gériatrie, la gérontologie, doivent changer de nom : l'athanatologie, néologisme que je forme en écrivant, d'ἄθανατος en grec, qui signifie "immortel" doit prendre leur relais. Comme l'écrit Christian Doré dans le Figaro, il faudra reprogrammer la vie.

    Les enjeux, en plus d'être sociaux et sociétaux, sont économiques : et ils sont mastodontesques. La santé et la jeunesse devenant un enjeu social majeur pour les équilibres des sociétés développées, ce sont des milliers de milliards d'euros qui pourront s'écouler dans le marché de la vie : des opportunités économiques qu'on peine à se représenter.

    Alors ? La vieillesse, une maladie comme les autres, finalement ? Question aux implications éthiques, voire métaphysiques,  lourdes et profondes, mais question qui mérite d'être posée désormais.

  • Un veau à deux têtes : impressionnant !

    J'ai trouvé ! Jacques Chirac est à la tête d'une organisation secrète de généticiens bovins : ils ont trouvé le secret de la multiplication des têtes de veau (met favori de l'ex-président de la France).

    En tout cas, c'est typiquement le genre de chose qui déclenche en moi une mer de perplexité : comment les deux têtes peuvent-elles fonctionner (voyez sur la vidéo, elles tête alternativement !) pour un seul et même corps, un seul et même appareil digestif. Je n'arrive pas à voir comment tout cela a seulement pu se "brancher" neurologiquement.


    Surprenant : un veau à deux têtes !
    envoyé par Zoomin_Wallonie. - L'actualité du moment en vidéo.

  • Art, j'assume ma réaction

    Je n'ai encore jamais expliqué les causes de l'indifférence, quand ce n'est pas du mépris, que j'affiche pour la création artistique moderne. Pendant des siècles et des siècles, l'art a choisi de représenter, de figurer pour exprimer et montrer. Jusqu'à la fin du 19 siècle, le sens esthétique, du moins pour les arts visuels, était touché en priorité par le biais de l'oeil et de la vue, à la limite du regard. Cet art-là, que les Modernoeuds comme dirait le compère Didier, ont qualifié depuis un demi-siècle d'art bourgeois, était en réalité un art populaire, et de longue date. Les hommes et les femmes du Moyen-âge ne communiquaient avec le divin que par la grâce des frises qui figuraient sur les arcs de porte des églises et des cathédrales. Émile Zola décrit dans son Assommoir la visite du Louvre par Gervaise, Coupeau et leurs invités : des ouvriers. L'occupation semblait alors courante.

    Mais au XXème siècle, et même sur le fond, dès la fin du XIXème siècle avec l'Impressionnisme, la pensée abstraite a pris le pas sur la figuration. Les peintres, fussent-ils excellents techniciens comme Picasso, ont cherché d'abord à s'adresser à l'esprit plutôt qu'aux sens. Ils se sont  engagés  et leur travail artistique est devenu scientifique et moral, puisque chez les Marxistes, la morale est scientifique. 

    Les peintres, mais aussi les sculpteurs et même les musiciens, se sont complus dans leurs abstractions à peu près aussi vides que la citerne d'Henry Michaux : il s'agissait d'écouter les échos de son moi profond expectorant de vagues borborygmes à interpréter, censés ricocher de parois en parois dans leur citerne intérieure. Élitisme affiché en moins, je tends souvent à penser que cet art marxiste auquel la sphère publique se plaît à passer commande parce qu'il est engagé ou encore qu'il invite au débat, n'est finalement pas autre chose qu'une forme décadente et totalitaire d'art platonicien. Très insidieusement, au demeurant, puisqu'il revendique la liberté à travers la manière de sa création.

    Avec cet art-là, je me sens des humeurs de Guillaume d'Ockam avec les universaux platoniciens : il faut passer tout cela au rasoir et décapiter tout ce qui ne correspond à aucune réalité sensible. Un nominalisme appliqué à l'existentialisme, en somme. Oh, certes, existentialisme et platonisme semblent apparemment s'opposer, mais, sur le fond, ce n'est que sur la genèse de l'Idée. L'un et l'autre ont exactement la même propension à générer des objets superflus, les uns parce qu'ils font croire qu'il existe une essence préexistante à cet objet, les autres parce qu'ils jugent qu'il suffit qu'elle surgisse pour valoir comme idée. 

    Tiens, ça me rappelle mon second fiston passant pour la première fois, à quatre ans, devant l'un des premiers "tableaux" qui ornent Beaubourg : oh là là, papa, y'a quelqu'un qu'a grabouillé sur le dessin ! Ça m'a bien fait rigoler, tiens. Et résumé lapidairement mon jugement esthétique sur la chose.

    Ces artistes-là me gonflent avec leur hypertrophie de leur moi-pensant. Je n'aime pas cet art qui renonce à être beau, qui renonce à imiter la nature, mais ne se nourrit plus que d'abstractions et de concepts (creux, au demeurant). Oh, il peut se produire accidentellement que la manière soit belle, mais il s'agit d'un accident. Un hasard. Le peintre a fait une belle oeuvre, mais ce n'était pas son but : il voulait toucher nos consciences, nous amener à réfléchir (merci, je fais cela très bien tout seul).

    Moi je dis, au feu (c'est une déformation pour un hérétique) le contenu de Beaubourg, de la Fondation Cartier, du Palazzo Grassi de Venise et cie : tout juste bon à me faire mon combustible de chauffage pour ma cheminée authentique flambante neuve fabriquée en Chine.

  • Mais il a quoi de spécial, Saint-Sylvestre ?

    st_sylvestre.jpgTiens, ça faisait un moment que je me demandais ce qu'il avait bien pu faire de particulier, le Sylvestre, pour que a) il soit sanctifié b) sa nuit arrive pile à la fin de l'année.

    J'ai trouvé quelques éléments de réponse ici. En somme, il a planqué une Chrétien prosélyte au possible, un certain Timothée, puis, après la capture puis la décapitation de l'individu, l'a enterré près du tombeau de Saint-Paul. Voilà qui lui a valu l'estime du pape de l'époque, un certain Miltiade, puisqu'il est devenu pape à sa mort. Or, sa nomination intervient précisément au temps de l'Empereur Constantin, c'est à dire l'époque où le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain.

    Paf, j'ai trouvé un texte latin qui relate sa légende : la Légende Dorée (Legenda aurea). J'ai pas traduit. Trop long, et la flemme... Mais j'ai trouvé des traductions :-D Pas de pot, elles ne sont pas en ligne :-((((

    Je me suis résolu à jeter un oeil au texte latin, mais, cette fois, hé hé, comme un gros fainéant, j'ai commencé par la fin :-)

    Post aliquos vero dies idolorum pontifices ad imperatorem venerunt dicentes: "Sacratissime imperator, ille draco, qui est in fovea, postquam fidem Christi recepisti, plus quam trecentos homines quotidie interficit flatu suo." Consulente super hoc Constantino Silvestrum respondit: "Ego per Christi virtutem eum ab omni cessare laesione faciam." Promittunt pontifices se, si hoc faciat, credituros. Orante autem Silvestro Sanctus Spiritus ei apparuit dicens: "Securus ad draconem descende tu et duo presbyteri, qui sunt tecum, cumque ad eum veneris, eum taliter alloquaris: 'Dominus noster Iesus Christus de virgine natus, crucifixus et sepultus, qui resurrexit et sedet ad dextram patris, hic venturus est iudicare vivos et mortuos. Tu ergo Satana, eum in hac fovea, dum venerit, exspecta.' Os autem eius ligabis filo et anulo crucis habente signum desuper sigillabis. Postea ad me sani et incolumes venietis et panem, quem vobis paravero, comedetis." Descendit itaque Silvester cum duobus presbyteris in foveam per gradus CL duas secum ferens laternas. Tunc draconi praedicta verba dixit et os ipsius stridentis et sibilantis, ut iussus fuerat, alligavit et ascendens invenit duos magos, qui eos secuti fuerant, ut viderent, si usque ad draconem descenderent, ex draconis foetore paene mortuos. Etiam eos secum adduxit incolumes atque sanos, qui statim cum multitudine infinita conversi sunt sicque Romanorum populus a duplici morte liberatus, scilicet a cultura daemonis et veneno draconis. Tandem beatus Silvester morti appropinquans clerum de tribus admonuit, scilicet ut inter se caritatem haberent, ecclesias suas diligentius gubernarent et gregem a luporum morsibus custodirent. Post haec in Domino feliciter obdormivit circa annum Domini CCCXX.;

    Bon, je résume : des enfoirés de prêtres idolâtres viennent voir Constantin, et lui disent : voilà, fallait pas se convertir au christianisme, du coup, y'a un dragon qui te morfle trois cent bonshommes par jour rien qu'avec son souffle. Ben tiens mes gars, leur répond Constantin après avoir consulté Sylvestre (pas Rambo, hein...) : moi, je crois au pouvoir de Jésus et je vais mettre fin aux c....eries de ce crétin de dragon. Les idolâtres, rigolant d'avance lui promettent de se convertir s'il y parvient. Pas fou, le Constantin, évidemment, il a laissé le sale boulot à Sylvestre (et à deux potes à lui, sur recommandation du Saint-Esprit). Du coup, c'est l'Sylvestre qui se colle à la prière. Et comme il est en odeur de sainteté là-haut, y'a l'Esprit Saint qui lui apparaît et lui dit : va-s-y mon gars, on te protège. T'as juste un petit rite et une petite prière à accomplir, et l'affaire est dans le sac ; vous voulez vraiment que je vous traduise la prière : Dominus noster Iesus Christus de virgine natus, crucifixus et sepultus, qui resurrexit et sedet ad dextram patris, hic venturus est iudicare vivos et mortuos? OK, je m'y colle, mais ça n'a pas d'intérêt pour l'histoire. Notre seigneur Jésus Christ né de la Vierge, crucifié et enterré, qui est ressuscité et siège à la droite du Père s'apprête à venir ici juger les vivants et les morts. Passionnant. Bref, il lui conseille d'attendre Satan (eh oui, apparemment, le dragon est une manifestation de l'ange déchu).

    Le coup de pot : le mec descend dans la fosse où se planque le dragon, et il tombe sur deux mages qui se tournaient les pouces ! (Je me suis demandé si ce n'était pas les deux potes qui l'avaient suivi, en fait...) Mais bon, z'ont rien fait. Il a récité la prière au dragon, et paf, quasi-mort sur le coup, le pauvre. Du coup, quand il ressort de la fosse avec ses deux nouveaux potes, il est accueilli par une foule en délire. Et autant de convertis, évidemment. Je ne vous traduis pas le reste, c'est la transmission de son pouvoir à ses successeurs. Bon, je vous préviens que l'histoire que je viens de vous raconter est un tout petit peu librement adaptée du texte latin, notamment en raison de commentaires personnels qui ne figurent pas vraiment dans la Legenda Aurea.

    Apparemment, il aurait aussi ressuscité un taureau (mais pour quoi faire au fait ?????!!!) et guéri Constantin de la lèpre (ça, c'est plus stylé comme miracle).

    Pour la Saint-Sylvestre, j'ai trouvé que c'était une bonne occasion de raconter une histoire de dragon, et en plus, s'il y a des petits ou des amis au coin du feu, c'est une bonne histoire à leur raconter :-)

    Voili-voilou, bonne année à tous mes lecteurs et tous mes voeux de bonheurs, et pour ce que je vous souhaite, ben, même chose que l'ami Bayrou, quoi... !

  • Dissection du cadavre d'un camembert normand

    Je m'apprêtais à bâfrer ma dernière bouchée de Lanquetot, délicatement tartinée sur une tranche de baguette elle-même enduite de beurre de baratte, quand il m'a pris l'envie de jeter un oeil aux commentaires de mon blog. Je consulte alors les quelques échanges que j'ai eus avec Christèle, nouvelle commentatrice chez moi, à propos des produits made in France. Ah, tiens, justement, elle m'informe de l'existence d'un site consacré aux productions hexagonales, achetons-français.net. Je m'empresse d'en faire la visite, car généralement, je suis curieux des informations que me fournissent les commentateurs du blog, dès lors qu'elles ne s'apparentent ni à de la propagande, ni à de la monomanie. J'ai l'oeil alors attiré par un titre : faux produits du terroir. Horresco referens : en observant la liste des produits concernés, j'apprends que mon très cher camembert de Normandie est insidieusement falsifié. D'après ce blogue, mais il n'est pas le seul, j'ai trouvé l'information ailleurs, en plus de ne pas comporter de lait cru, nombre de camemberts seraient réalisés avec du lait issu des quatre coins du monde, et notamment du lait chinois ! Oui, oui, ce fameux lait à la mélamine qui a empoisonné des milliers de bébés ! 

    Je manque alors de gerber ma bouchée, et, pris d'une impulsion vérificatrice, je me rue vers le Monoprix local. Enfer et damnation : les camemberts indiquent tous "Camembert fabriqué en Normandie" et non "Camembert de Normandie", à la notable exception d'un camembert Monoprix Gourmet.

    Bon, à propos de mon Lanquetot, j'avais noté qu'il baissait, ces deux dernières années : j'ai compris pourquoi grâce à un débat sur sujet chez Linternaute. On y trouve tout de même des commentaires de l'année 2005 à 2010. Dans un classement Que Choisir, il s'était pourtant classé plus qu'honorablement.

    J'ai voulu en savoir plus et je me suis rendu sur le site de l'Appellation. Et là, horreur et terreur, perds coeur et ardeur, lecteur (joli alexandrin, n'est-il pas, en dépit de son rythme un peu particulier ?), la plupart des marques fameuses, à commencer par mon Lanquetot, ne figurent pas dans la liste des camemberts dignes de ce nom. C'est étonnant, alors même que la fromagerie  des établissements Lanquetot est un  atelier laitier signalé par le site, en AOP (l'équivalent terminologique de l'AOC à l'échelon européen), on trouve du livarot, du pont-l'évêque et quelques autres fromages, mais pas de camembert. Faut dire qu'à remplacer le lait cru par du lait thermisé, il est probable qu'il n'était plus possible de maintenir l'appellation.

    Bien sûr, si les établissements Lanquetot ont des précisions à apporter, ils disposent d'un droit de réponse sur mon blogue. Je ne leur jette pas la pierre plus qu'aux autres, c'est juste que c'était mon camembert favori jusqu'ici...Je n'avais pas percuté que la marque s'était retirée de l'AOC en 2007. Pas vu non plus que depuis 1990, elle avait été rachetée par le groupe Lactalis. A tout hasard, j'ai donc examiné les zones de collecte de lait de Lactalis. Bon, y'a pas la Chine. Mais il y a tout de même un sacré paquet de pays...

    Ce serait long de faire l'enquête camembert par camembert, mais j'imagine que ce n'est pas mieux pour la plupart des autres grandes marques. Pour finir d'être édifié, on peut aussi lire ce qu'a déjà écrit Périco Legasse chez Marianne à ce sujet...

    Lisez, lecteurs, le reste de l'article, et, pleurez et tremblez, amateurs d'huile d'olive française du Midi ou encore de Moutarde de Dijon...

  • Acheter français, acheter ebay, la rédemption...

    Produire en France, a conclu François Bayrou à l'issue du Congrès du MoDem. D'accord. J'ajoute même mon grain de sel : acheter en France, acheter à des Français.

    C'est un peu l'une de nos contradictions, à nous autres Français : nous vouons aux gémonies la libre concurrence, pestons contre le dumping social, mais nous nous empressons d'acheter une quantité de produits made in China ou importés à grands renforts de kérosène et d'énergies diverses d'outre-Océan. Et nous coulons ainsi nos productions indigènes...

    Je me suis fait donc les raisonnement et promesses suivants :

    a) J'achète français tant que je le peux, notamment pour les produits frais, et particulièrement les légumes et fruits, à la notable exception des produits équitables et si possible issus de l'agriculture biologique. En achetant français, je nourris le pouvoir d'achat français qui alimente à son tour la consommation sur notre propre territoire.

    b) J'ai parlé de recyclage hier : à l'action. Au lieu d'acheter une foultitude de jouets neufs, nourrissant ainsi la surconsommation, je récupère et recycle en participant aux enchères sur ebay. De cette manière, je n'alimente pas un cycle de production à 5000 kilomètres de chez moi, et l'argent que je paie va intégralement implémenter le pouvoir d'achats de Français qui cherchent eux aussi à recycler. Vertueux, non ?

    c) Notable exception à ce principe : les jouets fabriqués en France en priorité et par défaut, en Europe.

    Tout ce que je dis n'est évidemment pas suffisant pour fonder un programme économique, tant ces principes sont tributaires de la sphère privée ; mais, ils peuvent au moins asseoir un code de conduite personnel.

    C'est mon commerce équitable made in France à moi...et...j'y trouve les chemins de ma propre rédemption d'affreux libéral capitaliste surconsumériste et excroissant*... :-)

    * par opposition à décroissant...

  • Barthès est un rigolo, mais aussi un sacré faux-derche...

    Bon, pas de pot pour le Petit Journal, j'y étais, moi, hier au Congrès du MoDem. Il faut admettre que le Petit Journal est généralement rigolo, et quand il se paie la tête du Shadow Cabinet, je suis généralement mort de rire.

    En revanche, ce que je déteste, c'est qu'un journaliste affirme avec aplomb des choses qui sont fausses. Ils ont voulu faire les malins à Canal Plus, en reprenant des propos de Bayrou tenus lors du Congrès et en les illustrant par des ombres chinoises assez rigolotes. Ok,  amusant, j'ai bien ri.

    Mais voilà, une partie des propos en question était un authentique montage. On a le droit de le faire, mais il faut avoir l'honnêteté de l'avouer.

    Bayrou n'a jamais parlé de libéraux sociaux. Il a parlé de libéraux de progrès, et croyez-moi, je sais ce que je dis puisque j'attendais, justement qu'il évoque les libéraux.

    Que Barthès essaie de faire passer Bayrou pour un menteur m'a passablement énervé. On a le droit de se moquer, c'est une chose, et, généralement, quand c'est amusant, j'en ris à m'en battre le ventre.

    Mais je n'aime pas le procédé sournois qui essaie de faire passer pour menteur, vaniteux et mesquin, mine de rien, un homme politique. Pourquoi Barthès n'a pas voulu avouer que c'était un montage ? A mon avis, ils ont peut-être bien repris des mots de Bayrou prononcés ce jour-là, mais en modifiant leur ordonnancement. De là, c'était facile de déclarer avec assurance : Monsieur Bayrou c'est bien votre discours de ce week-end.

    C'est là où je commence à me poser des questions. C'est quoi les intentions de ce type ? Il cherche à démolir Bayrou en douce, ce salaud. Voilà ce que je pense en mon for intérieur. Et regardez comment la technique est rôdée et insidieuse. Ce n'est pas sur la petite animation elle-même qu'on essaie d'enfoncer l'homme, mais sur le reste quand il apporte des dénégations. Bref, l'affaire ne mériterait pas qu'on en parle si elle ne dissimulait pas quelque chose de suspect.

    Balle au Centre a été horriblement déçu par la réaction de Bayrou. Je lui demande de bien prendre le temps d'y réfléchir. Dans ce genre de cas, il faut être très précis et rechercher les intentions. Une fois qu'on les tient, on considère les choses d'un autre oeil. Vous voyez, Camarade Démocrate, dans tous propos, il convient de bien considérer l'explicite et l'implicite. C'est toujours l'implicite le plus intéressant. Et l'implicite, ici, vous l'avez compris, ce n'est pas la moquerie. 

    Quand Bayrou a senti qu'il y avait anguille sous roche, il a tout nié en bloc. Mais on le comprend. Comment faire confiance à son interlocuteur quand on a compris qu'au moins une des phrases citées a été intervertie et ses mots mélangés ? Libéraux-sociaux, c'est un terme que jamais Bayrou n'a utilisé. En tout cas, pas dans le discours de clôture. Et d'ailleurs, il ne renvoie pas à la même réalité politique que libéraux. Moi, c'est vraiment ça qui m'a mis la puce à l'oreille. Alors, certes, certaines phrases figuraient bien dans le discours de clôture du Congrès, mais Bayrou ne pouvait avoir la certitude absolue qu'elles n'avaient pas été falsifiées. On ne va pas non plus lui demander de retenir tous ses discours par coeur !!! Il a donc logiquement tout nié dès lors qu'il a senti que son interlocuteur était malhonnête et cherchait de surcroît à lui nuire sciemment...

    J'ai le souci du détail, je crois l'avoir prouvé à plusieurs reprises ici sur des sujets divers, et, ce détail-là, qui renvoie à une éthique toute personnelle, chez certains journalistes, il ne m'a pas échappé...

    Mon blogue n'est que mon blogue, mais comme l'information va faire le tour de la Toile, j'aimerais bien avoir un droit de réponse quelque part au nom de Bayrou...

  • Incendie à Marianne2

    Marianne2 organiserait un petit dîner amical entre staff, blogueurs associés et journalistes de la rédaction, ce soir. Il y a avait là Philippe Cohen, Gérard Andrieu, les charmante Laureline Dupont et Élodie Émery, la talentueuse dessinatrice Louison, l'incontournable Mathieu Maire du Poset et enfin Emmanuel Lévi (MAJ : damned, blood'en nuts ! J'ai oublié Régis Soubrouillard et Teffy Andrianamana. Mais ils étaient bien là !).

    S'ajoutaient quelques invités. En principe, la plupart des blogueurs associés avaient été conviés, mais, n'ont fait finalement le déplacement que Variae, Mon amie chômeuseSuper No (avec lequel j'ai déjà eu l'occasion d'échanger quelques billets "doux" à propos de la décroissance), Aliocha et moi-même. Slovar, qui est devenu un blogueur marionaute, Elie Arié, commentaire expert ès polémique et auteur de billets chez Marianne2 et enfin le rédacteur en chef d'un petit hebdomadaire "républicain", République Bastille Nation (sorte de trait d'union entre Mélenchon, Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan).

    Philippe Cohen a présenté assez longuement l'évolution de Marianne2 du point de vue de son modèle économique et évoqué les relations avec Marianne papier. 

    Est alors venue l'heure du repas. Japonais le repas. Il y avait une sorte de petite pâte verte ressemblant à de la pâte d'amande, dans le panier-repas. J'aime bien la pâte d'amande, et j'ai gobé sans plus attendre l'équivalent d'une bonne cuillerée.

    Ce n'était pas de la pâte d'amande.

    Par chance, la canette de coca devant moi était encore pleine, et j'ai pu éteindre l'incendie en l'avalant sec d'un trait. 

    Au détour d'une conversation avec Philippe Cohen, j'ai pu savoir enfin ce que je voulais savoir depuis longtemps :  Marianne2, tout comme le Canard enchaîné, ne touche pas 1 centimes de subventions publiques. Voilà qui me permet de dire à l'ami Hashtable qui pense que notre presse française est trop mauvaise et ne survit que par ses subventions, qu'il existe tout de même quelques exceptions.

    A comparer avec tous ces sites de gauche bien-pensante qui versent dans l'anti-sarkozysme ordinaire et crachent en permanence sur le gouvernement actuel, mais acceptent de bonne grâce l'argent plus sale du tout que leur verse l'État pour leur maintenir la tête hors de l'eau...

  • neige, verglas, bouchons, qui s'occupe de la voirie à Paris ?

    Il est comique le Bertrand. On savait bien avant hier que des chutes importantes de neiges allaient se produire. Pensez-vous que les services de voirie aient anticipé quoi que ce soit ? Nada. La seule chose qui a commencé à être salée à partir de midi, cela a été le périphérique. 

    Trop drôle, l'Delanoë : la ville a dépensé des milliards d'euros pour générer moult embouteillages, mais le jour où il s'agit d'assurer une circulation à peu près correct, département et municipalité sont aux abonnés absents. En fait, plus rien ne m'étonne de la majorité de l'Hôtel de Ville, au point que j'ai cru quelques instants à cette fiction-là... Bon, moi je le trouver drôle, mais il y a quelques Parisiens qui ont nettement moins rigolé.

    Il faut dire qu'il a trouvé un bon répondant à l'UMP avec le compère Hortefeux qui affirmait sans rire qu'il n'y avait pas eu de pagaille hier en île de France. Au moins, ça a fait marrer les internautes qui avaient emprunté les routes du Royaume de France ce jour-là...

  • Bon concept, Wikio experts...

    J'ai fait mon petit tour sur la dernière mouture wikio de contenu participatif payé : Wikio-Experts.

    Pour être clair, on vous propose d'être payé pour écrire un article, s'il est sélectionné, et sous réserve que cet article réponde à des critères marchands. En effet, l'objectif terminal du billet, c'est fondamentalement susciter des achats. D'ailleurs, plus il va y avoir de lecteurs à votre article, et plus ils vont cliquer sur des liens qui les mèneront vers un site marchand en relation avec votre billet, plus vous pouvez gagner d'argent. Bon, cela rappelle furieusement le truc qu'ils ont lancé il y a quelques mois, Wikio Studio. En fait, je crois bien que c'en est l'évolution naturelle : tapez l'url de wikio studio, et vous allez constater de vos propres yeux ce qu'il en est. Ça devait être un galop d'essai, essai que Wikio tente de transformer, en somme. Je m'étais inscrit à la chose, mais je n'étais jamais parvenu jusqu'à l'article, le fonctionnement ne m'ayant guère convaincu. La nouvelle plate-forme semble plus opérationnelle et simple d'utilisation.

    Soyons réaliste, toutefois : je me suis inscrit, par curiosité, et, j'ai même écrit un article issu de ma longue expérience de père de famille. En résumé, comment caser trois sièges enfant à l'arrière d'une berline. Chose peu aisée, et qui nécessite une observation attentive des divers sièges ad hoc qui existent sur le marché. Je ne sais pas encore si l'article sera sélectionné. Si tel est le cas, il me rapportera au mieux 3 euros. Une misère, d'autant que j'ai bien mis 30 minutes pour l'écrire dont une bonne dizaine consacrée à leur saleté de  censuré de ##*&!!! de média. En effet, et cela, le tutorial ne le précise nullement, pour que l'article en tribune libre soit proposé à la validation, il faut lui lier un média (une photo ou une vidéo, en somme). D'ailleurs, j'ai du faire une c....erie, parce que l'image que j'ai choisi n'est ni la mienne ni une image dont j'ai acheté les droits. Dans la catégorie gros raté, on devrait tout de même pouvoir au moins visualiser le texte que l'on a écrit après demande de validation. Ce n'est pas le cas à l'heure actuelle. Bref, service à améliorer.

    Pour le genre d'article que j'ai choisi, l'exercice n'est clairement pas rentable : mieux vaut servir de caissier dans un MacDo ou encore d'opérateur téléphonique si je veux gagner plus d'argent, c'est payé au moins le SMIG. Bon, en la circonstance, vous n'avez aucune obligation, et vous pouvez interrompre puis reprendre l'article quand bon vous semble.

    Pour ma part, j'y ai trouvé surtout une occasion de me distraire. L'Nicolas, il aurait la compétence pour faire ce genre de job (il écrit vite) mais cela ne l'intéresse pas. Moi ça m'amuse, et puis j'aime bien tout ce qui respire le profit et le capitalisme.

    Sur le principe, c'est plutôt sympa d'offrir une opportunité de gains aux rédacteurs web qui veulent arrondir leurs fins de mois. Il y a par ailleurs un autre principe que je juge intéressant : une part fixe et une part variable. En fait, je trouve que wikio devrait aller jusqu'au bout de sa logique, et quitte à faire dépendre les revenus de l'article de son succès, mettre au point un système de royalties.

    Ce que je serais curieux de savoir, in fine, mais cela, le temps seulement le dira, c'est si ce modèle s'avérera économiquement rentable. Certes, le commerce en ligne est en pleine expansion, parlons même d'explosion, mais, comme je l'ai déjà écrit ici par le passé, la publicité n'est pas une vache à lait inépuisable. 

    Pierre Chappaz et les divers actionnaires de wikio ont mis la main à la poche : 4 millions d'euros d'investissement, dans un premier temps, et l'ambition de recruter plus de 1000 experts par pays européen visé. Et ce n'est pas tout : si la mèche prend, il escompte lever de 20 à 30 millions d'euros pour achever le développement de la chose, rien que ça...

    Mais Wikio compte aller plus loin encore : leur ambition, à terme, j'ai lu l'interview de Frédéric Montagnon, le directeur marketing, c'est de constituer un authentique réseau d'experts. Problème : les écrits d'un véritable expert dans son domaine coûtent bien plus cher que les lubies d'un blogueur lambda. Bon, Frédéric Montagnon l'a affirmé haut et fort : Notre vision c'est : il faut faire de la qualité, s'il faut payer très cher, on paiera très cher. Avis à la population. Finalement, il y a dans ce projet une vision qui se développe peu à peu sur la Toile : l'idée d'une efficience de l'intelligence collective. J'en parlais récemment, tiens. C'est une idée que Ségolène Royal a beaucoup agitée pendant sa campagne présidentielle, et que le MoDem a tenté de mettre en pratique quand il s'est construit. En voilà donc un nouvel avatar dans la domaine économique, désormais.

    Je conclus sur des supputations : wikio s'est construit avant toutes choses sur les réseaux que constituent les blogs français. Il y a dans ces réseaux, une très grande diversité de talents et de centres d'intérêts. Nous blogueurs, avons tous des professions, ou presque, et donc, des domaines d'expertise variés. On peut toujours rêver à un Maître Eolas ou à un Jules de Diner's room devenu l'assistance juridique experte de wikio. Pourquoi pas. Sans aller jusque là, il est bien probable que Pierre Chappaz ambitionne de s'appuyer sur la richesse de ce tissu-là pour alimenter ses projets futurs de développement. Après tout, c'est souvent par un retour aux sources, à ses fondamentaux, que l'on ne rebondit que mieux. Or, in fine, l'essence de wikio, ce sont les blogues...