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Education - Page 5

  • L'étrange beauté des institutrices

    Quand j'ai l'occasion de croiser des institutrices je suis toujours surpris d'apprendre leur âge véritable : je leur donne à chaque coup 10 à 15 ans de moins.

    Elles sont souvent belles, les institutrices, et elles dégagent une aura de vitalité et de jeunesse incomparable.

    Comment font-elles pour rester si belles ? Eh bien je crois qu'elles sont imprégnées en permanence de la jouvence que représentent les petits êtres qui gambadouillent et crapahutent autour d'elles.

    Le contact quotidien avec de jeunes enfants, voilà la fontaine de jouvence, le secret de l'éternelle jouvence.

    Bien des femmes dépensent des fortunes en soins de beauté, lifting, remises en forme et autres stratagèmes pour effacer aussi longtemps que faire se peut les ravages du temps ; sans doute n'est-ce pas inutile et il existe des procédés dont les effets sont spectaculaires mais rien ne peut égaler une immersion continue dans une classe de petits.

    Comme elles sont belles nos institutrices !

  • Une Académie de quoi ? Des sciences ? Vraiment ?

    Pendant longtemps j'ai eu une haute opinion de l'Académie des Sciences, mais depuis trois-quatre années je commence à me poser de sérieuses questions sur la pertinence de certains rapports.

    Puisqu'on est en plein débat sur les rythmes scolaires, je ne manque pas de préciser que leur étude sur le sujet ne m'avait pas convaincu, mais en la circonstance, c'en est une autre que j'ai dans le collimateur.

    Elle consiste ni plus ni moins à faire l'éloge des écrans de toutes sortes pour les enfants y compris les tout-petits avec les tablettes tactiles.

    Vanter l'acuité intellectuelle que développerait les tablettes en question pour nos enfants, on dirait du pur pédagogol dans le texte.

    Je commence à soupçonner d'étranges convergences.

    Grâce au Ciel, il existe tout de même quelques individus sérieux au sein de la communauté scientifique qui ont réagi au tissu de contre-vérités et d'absurdités par omission publiés par nos nouveaux savants.

    Grand merci à Michel Desmurget, directeur de recherches en neurosciences à l'INSERM, Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale et Bruno Harlé, pédopsychiatre qui pointent dans une tribune libre du quotidien Le Monde toutes les failles de l'étude originelle. A lire, bien évidemment. Ah : pas moins de 64 experts en psychologie et neurologie ont tout de même co-signé cette tribune...

  • Rythmes scolaires, bis, ter, et cetera

    Cela me fatigue de réaborder la question des rythmes scolaires encore une fois sur ce blogue, mais, en temps que Parisien, je vais y aller tout de même de mon ultime commentaire.

    Peillon est nul, sa réforme est nulle et Hidalgo et Delanoë sont nuls et démagos. 

    Il n'y a qu'une seule chose qui me paraîtrait pas idiote si on voulait vraiment faire cette réforme correctement : revenir à la situation antérieure à 2008, c'est à dire classe un samedi sur deux le samedi suivant étant réservé aux animations pédagogiques des enseignants ou aux rencontres avec les parents.

    Hidalgo et Delanoë veulent imposer la classe le mercredi pour ne pas indisposer leur clientèle bobo.

    La solution envisagée actuellement est la pire de toutes : faire rester les enfants à la pause méridienne 2h45 cela montre à quel point les promoteurs de cette réforme sont guidés exclusivement par l'idéologie.

    La plus drôle de toutes les réactions, ça a tout de même été celle de Bruno Julliard : l'entendre dénoncer le corporatisme enseignant, lui, le syndicaliste de l'UNEF, l'apparatchick par excellence au point de devoir sa place à son  parcours syndical exclusivement, lui dont le syndicat bloque de longue date toute évolution à l'université, franchement, c'est l'hôpital qui se fout de la charité...

  • Les 60 000 postes de Peillon

    Hollande avait eu une réponse intéressante pendant la campagne présidentielle en disant à un journaliste que ce ne serait pas nécessairement des postes d'enseignants qu'il envisageait de créer pour l'Éducation Nationale.

    Cela tombe bien, plus personne ne veut y aller. Toutefois, je suis plutôt en accord avec Hollande sur cette réponse. Je ne dis pas que quelques postes d'enseignants ne sont pas nécessaires çà ou là , surtout dans le primaire, à vrai dire, mais ce dont l'école a surtout besoin c'est de l'encadrement, particulièrement des assistants d'éducation. 

    C'est  patent dans les collèges. Sous l'impulsion de François Fillon à l'époque où il était ministre de l'Éducation, les chefs d'établissement ont enfin obtenu de pouvoir les recruter eux-mêmes. Je ne comprends pas pourquoi dans les écoles primaires (en tout cas à Paris) c'est la mairie qui impose ses personnels, quel que soit leur niveau d'incompétence.

    Pour rendre ce métier un minimum attractif, il faut aussi prévoir une évolution de carrière, c'est à dire des augmentations de salaire au fil du temps , ainsi que la possibilité de primes de la part du chef d'établissement ou du directeur.

    Si les écoles ont certainement besoin de classes réduites, je pense que les collèges, eux, peuvent fonctionner avec des effectifs relativement élevés à condition d'avoir un encadrement capable de prendre en charge tous les éléments perturbateurs dans chaque classe. Ce sont généralement eux qui mobilisent 50 à 60% de l'attention et de l'énergie des enseignants. Dès 2007, Bayrou avait estimé qu'en les retirant de chaque classe, on parviendrait assez aisément à assainir le climat dans les collèges. Dans les écoles primaires, ils sont sans doute bien moins à vraiment empêcher le fonctionnement des cours.

    Les assistants d'éducation n'ont par ailleurs pas vocation à servir de surveillants seulement mais peuvent très certainement assurer des suivis indidualisés, animer des ateliers ou exercer encore d'autres fonctions et ce, tout cela grâce à la richesse et à la diversité de leurs parcours.

    Outre les assistants, il faudrait idéalement pouvoir introduire des orthophonistes dans les écoles primaires tant les troubles du langage semblent s'étendre comme une tâche d'huile dans notre société, et prévoir des plages de présence des psychologues scolaires bien plus importantes dans chaque établissement. Cela suppose de faire évidemment du recrutement.

    Au final, ce n'est donc pas tant sur le nombre d'enseignants que je ferais porter l'effort, mais sur l'encadrement. Je note que c'est d'ailleurs la recette principale des établissement privés et c'est ce qui fait leur force.

  • Rythmes scolaires : Bayrou devrait se poser quelques questions...

    Il est rare que je m'oppose radicalement à Bayrou sur les idées, mais aujourd'hui, clairement, je ne saurais en aucun cas le suivre quant à ses assertions.

    Contrairement à ce qu'il dit la réforme voulue par Peillon n'est pas un retour à la situation antérieure. Moi, je suis Parisien et je sais tout de même de quoi je parle. Auparavant, les écoliers venaient en classe en alternance 4 ou 5 jours par semaines. Un samedi sur deux était consacré à l'animation pédagogique pour les enseignants ou pour la réception des parents, l'autre à la classe.

    Là, il s'agit d'envoyer les enfants à l'école tous les mercredis et pour les enseignants, leurs animations pédagogiques se dérouleront les mercredis après-midi. Ils sont perdants sur tous les fronts.

    Peillon et Delanoë qui n'a de préoccupation que sa clientèle boboïsée et/ou fonctionnarisée ont déplacé le curseur au mercredi. Plus de coupure dans la semaine pour les enfants alors qu'ils fatiguent, particulièrement en hiver. Je ne sais pas d'où les chronobiologiconnards tirent leurs abracabantesques études mais moi, je ne crois que ce que je vois, comme l'aristotélicien Thomas d'Aquin, et je constate que mes enfants sont fatigués en milieu de semaine. Et je ne suis pas seul à faire ce constat. Sondées il y a un an, 55% des familles étaient d'ailleurs opposées à cette modification. Après, il y a aussi celles qui escomptent user de l'école pour remplacer garderies et centres périscolaires car l'école, elle, est gratuite. Si ces familles ont des problèmes de garde, elles doivent faire pression sur leurs municipalités pour obtenir davantage de moyens dans ce domaine, pas faire peser sur l'école et sur toutes les autres familles leurs tracas.

    Moins d'heures de cours dans la journée, c'est du pipeau. L'argument de Bayrou ne tient pas. Dans la réalité, les enfants repartiront aux mêmes heures des écoles. L'argument ne tient pas.

    Au passage, à Paris, Delanoë escompte bien réaliser de jolies économies sur le dos des enseignants car il va économiser le mercredi matin en animation périscolaire et il n'est pas question d'en ajouter à partir de 16h00.

    Bayrou accuse ni plus ni moins les 90% d'enseignants qui sont furieux de conservatisme. Je n'ai pas été habitué à un telle légèreté de cet homme. 90% c'est une somme. Ce n'est pas un quart, un demi, c'est une majorité écrasante. Je l'invite à prendre connaissance des véritables causes de cette grève. Contrairement à nombre d'individus qui se croient malins, j'ai pris le temps de discuter avec les instituteurs et institutrices de mes enfants...

    J'ai bien noté que le programme du MoDem comportait les mêmes billevisées que celui des Socialistes et de la droite, tous d'accord pour marcher dans les pas des dernières pédagogolâtries en cours. Il est drôlatique au possible de voir SOS Éducation emboîter le pas avec entrain aux pédagogols sur le sujet. Je les observe à jouer les parangons de vertu depuis plusieurs années. Dans la réalité, ils sont comme les autres s'ils ne sont pires.

    Je ne comprends pas que Bayrou, comme tant d'autre, s'obstine à vouloir agir sur la forme. On a procédé depuis 40 ans à toutes sortes de moutures et de boutures plus folles et contradictoires les unes que les autres dans l'Éducation Nationale sans jamais infléchir le cours de son déclin.

    Bref, quant il y a 90% d'enseignants qui se mettent en grève, surtout dans une académie comme celle de Paris qui est de moeurs plutôt tranquilles dans ce domaine, il y a tout de même anguille sous roche, non ? 90% de cons, ça fait beaucoup pour une seule profession et autant de gens...Bayrou devrait méditer là-dessus. A bon entendeur, salut...

  • Le recrutement des enseignants tourne à la catastrophe...

    J'ai à de nombreuses reprises ici expliqué que les mesures successives prises par Châtel puis par Peillon allaient provoquer un effondrement du recrutement des enseignants. Bingo. Cette année, c'est encore pire que l'an dernier. Les crétins imbéciles qui ont imposé la masterisation pour devenir enseignant dans le primaire et le secondaire puis qui ont durci considérablement les conditions d'exercice en début de carrière tout en bloquant l'évolution des salaires en milieu de carrière sont comptables à 100% de cette catastrophe.

    Et le pire est à venir : il faut bien comprendre qu'il y a pénurie d'enseignants en pleine crise. Que la situation économique s'améliore et cela tournera au drame. Les connards qui continuent à cracher sur les avantages des profs n'auront plus qu'à venir prendre leur place.

    Le bilan de la dernière session laisse rêveur :

    Les lettres classiques et les mathématiques, ce qui fut autrefois le sel des humanités, vont disparaître faute de combattants à ce rythme.

    108 admissibles pour 200 postes pour les premières et 1326 admissibles pour 1210 postes pour les secondes. En langue espagnole 446 admissibles pour 340 postes, en sciences économique et sociale 200 admissibles pour 130 postes, en lettres modernes, 1139 admissibles pour 1000 postes, j'arrête là le jeu de massacre.

    Et Peillon trouve le temps de pourrir la situation avec des débats aussi périphériques que vains tels que les rythmes scolaires. L'armée de pédagogols de toutes sortes qui pollue l'Éducation Nationale depuis 30 ans a parachevé son oeuvre de destruction à commencer par la FCPE censée représenter l'intérêt des parents d'élèves mais qui n'a cessé de conspirer contre le savoir et la pensée.

    J'avoue ma très grande inquiétude pour ma dernière : qui seront ses enseignants quand elle mettra à son tour les pieds dans le collège de secteur ? Des récidivistes de l'échec aux concours recrutés au rabais ? Des vacataires ignorants et incompétents ? Des immigrés d'Afrique ou d'Asie sans doute mathématiciens confirmés mais n'alignant pas trois mots de français dans une langue correcte ?

    Bref, un interlope prolétariat de l'éducation bien incapable d'assurer sa mission mais déjà présent à de nombreux étages dans un certain nombre d'établissements scolaires ?

    A Paris, demain, les professeurs des écoles sont à près de 85% en grève. J'ai expliqué pourquoi il y a quelques jours. Les syndicats enseignants sont évidemment largement responsables de cette situation : par antisarkozysme, habitués à être la plus vulgaire des courroies de transmission du PS, eux-mêmes englués jusqu'au cou dans la pédagogolâtrie, souvent juges et parties (nombre de profs syndicalistes sont membres du PS et tiennent les postes à responsabilité de la FCPE) ils n'ont jamais eu le cran ni l'honnêteté de convenir que Peillon égalait Châtel en nullité.

    Et autour de cela, il y a tous les connards de journalistes qui servent la même soupe sur l'enseignement depuis de longues années. On les retrouve à peu près partout, de l'express au parisien, toujours avec des intentions pernicieuses dont l'objet est de monter l'opinion contre les enseignants. Il suffit de considérer la question posée au Parisien, par exemple : Rythmes scolaires, comprenez-vous la grève des enseignants ? Ben moi oui, mais pas les 85% de crétins qui ont répondu le contraire, manifestement.

     Quant à l'Express, bel étalage de malhonnêteté crasse : faire semblant de croire que la réforme de Peillon correspond à ce que demandaient les enseignants c'est vraiment les prendre pour des cons. Comme je l'ai dit, les syndicats enseignants représentent en réalité l'idéologie en vogue au PS et rien d'autre.

    Le tableau ne serait toutefois pas complet si je ne finissais pas par charger les enseignants eux-mêmes : ce sont qui les imbéciles qui votent aveuglément pour la gauche et tiennent constamment des discours sirupeux sur toutes les propositions socialistes ?

    Au fond, les enseignants méritent ce qu'il leur arrive de la même manière que les Américains se sont pris un jour un 11 septembre 2001 à force de soutenir aveuglément les islamistes sans voir toute la haine que ces derniers leur vouaient.

    Mais au final, ceux qui vont payer les pots cassés, ce seront nos enfants dont les pédagogols invoquent à tout va l'intérêt supérieur dès que l'on met le doigt sur leurs dogmatismes et leurs contradictions.

  • Instits vraiment pas contents le 22 janvier...Encore un coup de Peillon !

    Comme j'allais chercher ma petite dernière à l'école, mardi dernier, j'ai appris que l'intégralité des instituteurs et institutrices seraient en grève mardi 22 janvier. Maternelle et Primaire. 100% d'enseignants grévistes dans une école où elles sont très rares (je n'en ai vu qu'une seule en 5 ans !) ce n'est pas commun ! Je me suis donc enquis de la raison de la chose et j'ai appris que dès l'année prochaine les enfants devraient se rendre à l'école 5 jours par semaine et non 4. Bien entendu, contrairement à ce qu'affirmait Peillon, ils ne finiront pas les cours à 15h45. En fait, rien ne bougera. Ils auront juste des cours en plus le mercredi et leurs enseignants avec eux.

    Par le passé, avant la réforme de Darcos, les instituteurs et institutrices (comme je regrette que ces beaux substantifs soient tombés en désuétude, je les trouve autrement plus élégants que "professeurs des écoles") recevaient les parents ou se réunissaient un samedi sur deux, l'autre étant consacré aux heures de cours.

    Peillon, lui fait fort : des cours le mercredi matin et les réunions pédagogiques le mercredi après-midi. Eh bien entendu, pas un kopeck socialiste en plus. Je rappelle au passage, qu'avec l'assentiment d'une floppée d'imbéciles de toute sorte, le raccourcissement des vacances scolaires est toujours dans les cartons (communs, pour le compte, à la gauche et à la droite). Cinq jours pleins en somme, avec la perspective de voir les congés réduits.

    Bref, Peillon qui a été nourri à l'école de Ségolène Royal avant de la poignarder dans le dos considère que les enseignants gagnent trop et ne travaillent pas assez. Il a déjà expliqué à maintes reprises qu'ils n'oeuvraient pas pour l'argent afin de préparer le terrain, je présume.

    De ce fait, les enseignants de la maternelle et du primaire qui vont encaisser de plein pot les lubies pédagogolâtres que Peillon met en oeuvre l'ont très mauvaise. On comprend aisément pourquoi.

    Sarkozy voulait payer moins les heures supplémentaires que les heures réglementaires pour les profs : Peillon fait encore mieux en envisageant purement et simplement de ne pas les payer. Il appelle ça annualisation du temps de service...

  • Enfant de 5 ans sans cantine, la vérité.

    Comme d'habitude, la presse s'est précipitée sur une information jugée croustillante sans en vérifier la substantifique moëlle, suivie avec célérité et appétit par le bon Docteur Vincent. Je dois admettre que seule France-Info échappe à cette opprobe générale car c'est par elle que j'en sais un peu plus, cette radio ayant eu le bon sens d'interroger le directeur de l'école concernée.

    Si un gendarme est venu c'est d'abord parce que les parents étaient censés venir chercher leur enfant à 11h30 ce qu'ils n'ont pas fait. Les mêmes parents, qui divorcent mais ne sont pas en difficulté, omettent sans doute sciemment de régler la cantine depuis près d'un an. Je suppose qu'ils comptaient cyniquement sur le scandale qude devrait provoquer le rejet de leur petite fille de la cantine. Pari réussi.

    On ne devrait pas pouvoir expulser une enfant de 5 ans d'une cantine : pour cela, il ne faut pas permettre aux parents défaillants de prendre en otage leurs propres enfants.

    En mettant en place une saisie automatique sur salaire ou sur allocations familiales ou encore sur l'allocation de rentrée scolaire, nous n'en serions pas là aujourd'hui.

    Cette enfant est victime du sans-gêne outrancier de sa famille : sans-gêne qui frise largement la malhonnêteté.

    Pas plus que Mister Peillon je ne puis tolérer qu'on envoie un gendarme chercher une petite fille de 5 ans au milieu d'une cantine, mais, plutôt que de menacer de ses foudres l'école concernée, je ne saurais trop lui conseiller d'aller enquêter du côté de la famille pour défaut de soins.

  • Prof ? +150 euros en 9 ans !

    C'est amusant que Peillon utilise les mêmes méthodes que Châtel avec les enseignants. Il envisage une timide revalorisation, mais...en début de carrière, évidemment. Là où cela ne coûte pas grand chose. 

    L'inconvénient, c'est que cela écrase complètement les salaires des enseignants à 10 ou 15 ans d'expérience.

    Il y a un système d'évolution, lié aux inspections, qui fait que les enseignants voient leur salaire évoluer tous les trois ans au mieux en milieu de carrière et tous les cinq ans au pire. 

    Aucun ministre n'a jamais fait campagne là-dessus pour convaincre de jeunes naïfs de venir mettre les pieds dans le merdier qu'est devenue notre école : l'augmentation de salaire en net tourne autour de 120 euros.

    Pas d'inspection pendant dix ans (les inspecteurs ne se déplacent pas toujours) , un début de carrière un peu poussif et un professeur peut ne voir son salaire augmenter que de 120 euros en 9 ans !

    Les salaires sont toutefois revalorisés de l'inflation chaque année : mais il y a là un gros pipeau. L'inflation, c'est une moyenne, et elle ne tient pas du tout compte de la disparité des territoires. Dans les grandes villes prisées, à commencer par Paris, il n'y a d'enseignants que ceux qui ont convolé avec de riches conjonts, les héritiers, ou ceux dont le statut au PS leur assure une dose suffisante de copinage pour pouvoir bénéficer de logements de fonctions ou sociaux (contrairement aux idées reçues, l'investissement dans un syndicat enseignant ne rapporte plus aucun avantage, même au plus haut niveau, sauf à avoir la double appartenance avec un parti de gauche...).

    Pour les autres, dans le baba...Et en plus on leur demande 5 années d'étude, désormais, pour se faire entuber 42 à 43 ans...

  • Les mensonges de Peillon

    Ça me fait rire de lire dans la presse que Peillon est courageux. A l'Express, on peine à passer de l'amateurisme au journalisme. Peillon n'a cessé de débiter contre-vérités sur contre-vérités dans un récent entretien. France-info a eu le professionnalisme de corriger les falsifications du Ministre de l'Éducation Nationale. En Allemagne, les enseignants sont face à leur classe 25 heures par semaine, certes, mais pas pour 25 heures de cours car ils y gèrent le travail et les devoirs que les Français donnent au domicile.

    On sait de longue date que Peillon rêve d'annualiser le temps de travail des enseignants pour peanuts. Il a déjà expliqué par le passé que les enseignants ne travaillaient pas pour de l'argent (ah bon ? Pour la gloire, alors ?). Le voici maintenant à minorer sérieusement les écarts de salaires. En réalité, en début de carrière, un enseignant allemand gagne le double de ce que touche son collègue français, et, en fin de carrière, il est encore 40% supplémentaires au-dessus. A cela s'ajoute en Allemagne un coût de l'immobilier très inférieur à celui de la France, capitales et grandes villes comprises.

    Peillon essaie toujours de la ramener d'une manière ou d'une autre : tantôt il veut réduire les vacances, tantôt allonger la semaine de cours, tantôt augmenter les heures travaillées par les enseignants. Parfois, les trois à la fois.

    L'Express qui n'est pourtant pas soupçonnable de sympathie envers les enseignants doit reconnaître l'évidence de certains chiffres : 10% des enseignants en état de burn-out dès leur première année d'enseignement. Et le phénomène s'aggrave au fil du temps. Ça interroge, non ?

    Les mots magiques à l'Éducation Nationale et dans les cercles pédagogolâtres bien pensants ce sont les mots "ressource", "formation" et quelques autres de ce genre. Est-ce que l'on  croit sérieusement un seul instant qu'une formation en "gestion des conflits" va faire baisser la violence à l'école ? Seuls les pédagogos font semblant d'y croire. Peillon dénonce les incivilités mais la réalité est qu'il a bien l'intention de ne rien faire sur le sujet.

    On a beau de toutes parts dénoncer la vilaine et méchante répression, la réalité est têtue : New-York a vu son taux de criminalité régresser jusqu'à son niveau de 1962. Comment ? Par une répression systématique des crimes et délits. Même Sarkozy qui a été conchié pour sa demi-politique de répression a finalement obtenu des résultats puisque les derniers chiffres publiés valident une petite réussite de sa part dans le domaine de l'insécurité. La solution est donc simple : il suffit juste d'avoir la volonté politique, morale et idéologique de l'appliquer.

    Peillon fait rire avec son plan 2.0 pour l'école. «2.0» est un autre de ces vocables ridicules censés désigner la modernité. Les ressources numériques, comme on dit à l'Éducation Nationale, peuvent bien être parfois pertinentes, absolument rien ne remplace la présence humaine. Cela a un sens de proposer des corrigés, des cours en ligne, des assistances de toute sorte si derrière, il y a des enseignants qui peuvent réagir et répondre.

    In fine, quoi que l'on en dise, ce sont bien les contenus des enseignements dispensés et les méthodes avec lesquelles on les transmet qui sont à revoir dans notre système éducatif toujours plus hypocrite.

    Ceci ne signifie pas qu'un coup de pouce ne soit pas nécessaire à certains niveaux, mais, plutôt que d'engager de nouveaux enseignants, il serait certainement plus pertinent de mettre en place de véritables équipes spécialisées dans l'enfance dans chaque école : psychologues, orthophonistes, infirmières présents au moins la moitié de la semaine, et, pour assurer l'encadrement, davantage d'assistants d'éducation. Curieusement, Hollande, pendant sa pré-campagne, avait eu cette intuition assez juste. Il n'en a plus parlé depuis. L'idée est passée à la trappe ?

    Le simple fait de cesser d'assommer les enseignants de réformes plus délétères les unes que les autres, de les infantiliser en faisant d'inspecteurs en mal d'autorité leurs maîtres souverains, serait peut-être pour eux la garantie d'une nécessaire tranquillité pour exercer leur métier dans des conditions saines.