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Education - Page 4

  • Le raté monumental des rythmes scolaires

    Je n'ai cessé de dénoncer la bêtise crasse que sous-tendait dans notre pays la réforme des rythmes scolaires. A Paris, cela vire à la catastrophe et le MoDem s'en aperçoit enfin. Ce n'est pas faute d'avoir alerté ici sur ce blogue en amont.

    Dans ce pays, de toutes façons, il y a une tradition moutonnière inquiétante avec une certaine forme de buzz médiatico-intellectuel. Les Roms en font les frais actuellement, mais, dans le domaine de l'éducation, il a suffi que l'Académie de médecine rende un rapport particulièrement mal pensé et renseigné sur la fatigue des enfants à l'école pour que la machine s'emballe avec une absence de réflexion et de remise en question TOTALE.

    J'ai une confidence à faire : j'ai deux enfants en maternelle et primaire à Paris et ils ne sont pas fatigués par ces nouveaux rythmes à la con. Savez-vous pourquoi ? Parce que j'investis un max d'argent dans leur bien-être. Tout d'abord, ils ont à cinq minutes de leur école à pied et ensuite, une baby-sitter va les chercher deux midis par semaine pour qu'ils puissent déjeuner, jouer et se reposer tranquillement puis, quand ils finissent l'école à 15 heures, même chose.

    Tout cela me coûte évidemment bonbon. Grâce à Delanoë et Hidalgo qui ont voulu faire du zèle, mes frais de garde ont connu une hausse vertigineuse.

    Vous voyez, c'est ce que je dis souvent : Hidalgo peut bien promettre de ne pas accroître les impôts, oh, ça oui. Mais vous dépenserez quand même plus à cause de tous les frais annexes que généreront les mesures socialistes.

    Quant à l'UMP, elle a une autre idée débile, qu'elle partage avec l'UDI et hélas le MoDem : réduire les vacances d'été (qui ont perdu déjà trois semaines en trente ans). Encore une crétinerie qui va carboniser nos enfants et empêcher les lycéens de trouver des petits boulots d'été puis de goûter un repos mérité.

    Pour ces putains de rythmes à la con, j'espère un aggiornamento du MoDem, mais le chemin sera long. J'ai eu plusieurs fois la discussion avec Jean-François, pas moyen de la convaincre du bien-fondé de mon argumentation et il a finalement soutenu cette réforme idiote. Je vais être un peu sec avec Jean-François pour lequel pourtant j'ai beaucoup d'estime, mais je n'en reviens pas qu'il ne se soit pas un seul instant posé la question de la fatigue des enfants. Cela m' semblé évident. Est-ce que vous pouvez croire une seule seconde que des enfants vont être moins fatigués sous prétexte que le temps d'école supplémentaire se fait sous la forme d'ateliers dits "ludiques" ? Évidemment non, cela coule sous le sens. La seule question que Jean-François a soulevé, c'est celle de la gratuité des ateliers...

    Il ne faut rien espérer de l'UDI, ils ont marché des deux pieds avec un bel ensemble dedans. Finalement, une position relativement sensée, c'était celle d'Hervé Morin suggérant de s'en remettre à chaque communauté scolaire pour fixer son organisation, en demeurant bien sûr dans un cadre national. Bayrou avait (un peu seulement) commencé à comprendre que cette problématique était une fumisterie il y a six mois, mais il y a encore du chemin avant qu'il fasse marche arrière toutes sur le sujet.

    Aujourd'hui, ce n'est pas d'une nouvelle concertation pour informer dont on a besoin, comme le réclame Marielle, mais d'un rejet massif et d'un engagement à ne pas reproduire les mêmes bêtises l'année prochaine. Évidemment, pour dézinguer cette réforme, il faudra l'attaquer au plan national. Vaste programme qui demandera de l'énergie et de sérieuses remises en question.

    Pendant ce temps-là, évidemment, plus personne n'aborde les vrais problèmes de l'école : le fait que les enfants en sortent sans savoir lire ni écrire, par exemple, ce qui interpelle tout de même.

  • Pourquoi ne pas libérer le recrutement des enseignants ?

    Je m'étonne souvent du système de mutations qui coiffe l'ensemble de la fonction publique et particulièrement l'Éducation Nationale. Aucune équipe ne se choisit : c'est l'âge et le temps resté dans le poste précédent qui déterminent le pourcentage de chances d'obtenir un nouveau poste.

    Il y a là quelque chose d'aberrant.

    Il est imprudent de donner trop de pouvoirs, surtout dans l'administration, aux chefs dans un système porté au mandarinat. C'est l'une des raisons pour lesquelles je juge assez ridicule et contre-productive l'idée constamment relayée dans les think tank qui se copie les uns les autres de donner plus de pouvoirs aux chefs d'établissement et directeurs des écoles et établissement du secondaire.

    Mais il y a une liberté plus qu'un pouvoir qu'on devrait pouvoir leur donner, en revanche, c'est celle de recruter comme ils l'entendent.

    Pour limiter les effets d'aubaine et éviter de retrouver le neveu de l'amie de la belle-soeur de l'épouse des chefs d'établissement dans les institutions les plus prestigieuses, il faudrait accompagner cette réforme d'une refonte des grilles salariales.

    Et quelque chose de radical : par exemple, qu'un enseignant exerçant dans un collège de la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis gagne très exactement deux fois plus que celui qui dispense son savoir à Henri-IV.

    On assisterait alors à un véritable renversement : il y aurait une ruée vers les établissements sensibles. Pensez donc : un salaire doublé !

    Pour éviter des effets d'aubaine à l'envers, cette fois, on pourrait décréter qu'aucun enseignant ne peut postuler pour les établissements les plus difficiles s'il n'a pas derrière lui plus de dix années d'exercice, ou, tout du moins, qu'en proportion de l'effectif, les enseignants inexpérimentés ne peuvent dépasser 10 à 15% du personnel.

    Il y aurait évidemment quelques contre-coups d'une telle mesure : la mobilité dans les établissements difficiles serait sans doute très faible, personne ne trouvant goût à voir son salaire diminuer sérieusement...

    Pour éviter deux catégories d'établissements scolaires, il paraîtrait logique d'établir une échelle, un indice de difficulté d'exercice pour établir le salaire de base de chacun d'entre eux.

    Plutôt que de créer 60 000 postes qui ne vont guère servir sauf peut-être un peu au début du primaire, Mister Peillon et Docteur Vincent auraient tout intérêt à considérer avec intérêt une telle révolution.

    Je tends de plus en plus à penser qu'il y a un problème de méthode et d'organisation dans notre Éducation Nationale et que ce n'est pas le fait d'engager encore plus d'enseignants qui y changera grand chose.

    Il y a sans doute beaucoup de choses qui se jouent en maternelle et à l'orée du primaire, dans les premières classes.

    Qu'est-ce qui fait que par la suite, un programme qui demeure au fond le même pendant plusieurs années ne soit pas assimilé par les élèves en dépit des répétitions chaque année ? Il y a là quelque chose qui mérite qu'on creuse même si je ne doute pas que plusieurs chercheurs en pédagogie s'y intéressent depuis quelque temps.

    Laisser les gens qui travaillent s'organiser entre eux est en tout cas, à mon sens, de nature à assouplir non seulement les conditions d'exercice mais aussi l'atmosphère dans les écoles, les collèges et les lycées. Bien sûr, il faut sans doute repenser ma proposition afin d'établir des garde-fous solides contre les abus de toutes sortes mais elle mérite l'examen.

  • Absence des professeurs : une solution simple

    Beaucoup de familles s'irritent des absences de professeurs. De mémoire, De Robien quand il était ministre avait mis en place un système simple : quand un enseignant était absent dans une classe, le chef d'établissement proposait aux autres professeurs de la classe de combler les trous dans l'emploi du temps dans la mesure de leurs possibilités. De Robien avait mis en place un volant d'heures supplémentaires pour rémunérer ces remplacements.

    Les enseignants gagnent mal leur vie : à défaut de pouvoir les augmenter, nos finances ne le permettent pas, ce serait une solution pour augmenter ponctuellement leurs revenues. Je ne comprends pas pourquoi cette réforme a été petit à petit abandonnée. Les syndicats enseignants y étaient hostiles, certes, mais il suffisait de se passer de leur avis puisque la mesure avait vocation à s'appuyer sur le choix de chaque enseignant.

    Une telle mesure est évidemment bien plus souple et pertinente que le système actuel avec la venue d'un professeur étranger à l'établissement : que peut-il faire de bon sur une courte durée avec une classe qu'il ne connaît pas et dans un environnement qui lui est inconnu ? Cela n'a pas de sens.

    Une autre option est de permettre aux enseignants qui s'y retrouvent dans ce choix d'annualiser leurs heures, quitte à donner un coup de collier quand l'emploi du temps se remplit de trous puis à laisser du mou quand on arrive à la fin de l'année, par exemple. Il y a certainement des deals pertinents qui pourraient être passés entre chefs d'établissements et enseignants pour peu qu'on les laisse contracter librement.

    Les meilleurs solutions aux problèmes sont celles qui voient le jour en interne. Juan de Sarkofrance voit dans les travers de l'Éducation Nationale des failles dans le pilotage de l'ensemble.

    Je tends pour ma part à penser que c'est l'absence d'autonomie et de souplesse de chaque établissement dans ses choix d'organisation qui rendent tout le système très rigide. Sur le fond, je suis convaincu que de nombreux enseignants sont très souples. Il suffirait de leur laisser la liberté de donner libre cours à leur souplesse professionnelle pour résoudre bien des blocages.

  • Une loi pour enseigner l'anglais ????

    On marche sur la tête dans notre pays. Je suis assez stupéfait par le débat sur l'enseignement de l'anglais à l'université.

    Il me semblait qu'on prônait depuis un long moment déjà une autonomisation progressive des universités.

    Je ne sais pas si des cours en anglais sont une bonne chose ou non dans les universités françaises (Hervé a, quant à lui, un avis  sur le sujet , Eurocitoyen une opinion plus nuancée) mais je pense en revanche que cela ne devrait pas dépendre d'une loi et que les établissements supérieurs devraient être les seuls juges de la pertinence ou non de cette disposition.

    On a un côté un peu extra-terrestre en France. Montesquieu avait écrit ses Lettres persanes pour mieux s'étonner de nos pratiques les plus étranges : Bayrou qui hésitait entre perplexité et fou rire après l'annonce gouvernementale est éligible pour écrire la suite. Il y a du matériau...

    Le choc de simplification, c'est pas maintenant...

  • L'école est foutue

    Et hop, un énième rapport sur l'école. Rien de bien neuf, la Cour des comptes s'avérant à peu près aussi nullissime que les partis politiques de toute obédience et que la sphère médiatique dans son ensemble.

    La création de postes n'est pas le remède aux difficultés de l'école : c'est évident. Mais passé ce constat que d'autres ont fait avant la Cour des Comptes, tout le reste n'est que du papier mâché pour tête vide.

    Au lieu de chercher à comprendre pourquoi des enfants finissent l'école primaire sans savoir lire et écrire ni compter, la Cour des Comptes proposent des réformes purement administratives qui n'abordent en aucune manière les problématiques de fond.

    J'ai toujours pensé, au fond de moi-même qu'il n'y avait pas une voie unique que tous devraient emprunter de gré ou de force. 

    Toutes les propositions actuelles convergent pourtant en ce sens. Par idéologie on a décrété que le collège unique, la classe hétérogène, le même parcours pour tous constituaient la voie obligatoire dans laquelle il fallait s'engager. Pourtant, l'école n'est pas la seule dispensatrice de connaissances et elle ne valorise pas nombre de talents.

    Je m'interroge sur notre système assimilationniste, sorte de gros rouleau-compresseur impitoyable. Quand j'observe les autres systèmes scolaires, notamment ceux qui sont réputés les meilleurs, je constate une très grande diversité : le Japon, Singapour, la Corée ou la Chine avancent à la schlague avec une rigidité et une sélection impitoyables. 

    Les Hollandais confient, quant à eux, 70% de leurs élèves à des écoles libres (bien que subventionnées et finalement gratuites).

    Le système finlandais quant à lui est au contraire l'accomplissement d'une école social-démocrate sous l'égide d'un hyper État-providence.

    Ces pays n'ont rien de commun entre eux dans leur manière de procéder à l'exception, toutefois, de l'existence d'une distinction claire et nette entre voie professionnelle et voie générale, souvent entre 13 et 16 ans. Et pourtant, ils sont tous très performants.

    Le temps de service, les fameux rythmes scolaires ne semblent guère avoir d'impact sur la qualité de l'enseignement. En Finlande, par exemple,  le temps de service des enseignants est très inférieur à celui de la France et les vacances d'été y durent près de trois mois ; et pourtant ce pays est jugé le plus performant du monde.

    Une chose me paraît claire : les débats sur l'école en France sont affligeants de nullité et passent à l'évidence à côté de leur sujet.

    Je tends pour ma part à penser qu'il y a un problème d'une part dans la pédagogie, d'autre part dans la rigidité avec laquelle est organisée l'école et enfin dans le double discours associant en un meurtrier oxymore l'idéologie libertaire et égalitariste, et une concurrence d'autant plus sauvage que les propos les plus lénifiants en masquent la réalité.

    Bien peu d'officines explorent et questionnent nos méthodes d'enseignement. L'association SOS-Éducation a le mérite de le faire (elle organise des ateliers comme celui qui a été consacré à la méthode Montessori récemment) et, à l'autre bout de l'échiquier politique et idéologique, des revues comme les Cahiers pédagogiques ou les Dossiers de l'ingénierie éducative rendent compte d'expériences originales.

    Quelques linguistes comme Alain Bentolila s'intéressent à l'acquisition du langage chez le jeune enfant. Quelques écrivains inventent des détours imprévus, à preuve, les remarquables épopées grammaticales d'un Érik Orsenna.

    Quelques rares hommes politiques, enfin, osent prôner un empirisme radical en proposant d'observer tout simplement les méthodes des enseignants performants afin de tenter de les répliquer. C'est le pari de François Bayrou.

    Mais au-delà de ces petites lueurs, un néant intellectuel abyssal recouvre d'un voile opaque tout notre système éducatif et, très franchement, je ne vois aucune raison d'espérer des jours meilleurs par les temps qui courent...

  • L'école face aux suicides d'enfants

    Il n'y a peu de choses plus insupportables que d'entendre aux actualités la nouvelle d'un nouveau suicide d'enfant.

    Comment peut-on à 9, 10, 13 ans, se donner la mort ? Je n'aime pas tellement Cyrulnik généralement, mais, sur le sort que s'infligent des enfants si jeunes, il a des paroles très justes : 

    «le cumul des événements qui déclenche l'acte suicidaire résulte d'une cascade de déchirures invisibles, d'une convergence d'événements de nature différente»

    «L'enfant "insécurisé", "seul, sans partage de la souffrance, sans aide ni possibilité de déchiffrer ce qui lui arrive, le jour où il comprend ce qu'est la mort, il se laisse prendre [...] une pichenette peut suffire pour passer à l'acte. Une phrase blessante, une petite frustration, une mauvaise note à l'école ou le déménagement d'un copain peuvent provoquer une déflagration exceptionnelle. Il peut écrire une lettre d'adieu [...] mais le plus souvent, il se penche trop par la fenêtre ou descend d'un autobus en marche. Alors les adultes parlent d'accident»

    J'observe à quel point l'école se trouve impliquée dans les suicides d'enfants : et on y trouve dans bien des cas, comme élément déclencheur final les notes.

    Ce n'est pas qu'il faudrait les supprimer, mais c'est qu'il faudrait cesser d'en faire un échelon de valeur. Je ne supporte plus d'entendre dans des discussions, de la part d'enfants eux-mêmes le plus souvent, parler de "bons" et de "mauvais" élèves. J'en ai assez de cette école, et particulièrement des collèges qui écrasent comme des rouleaux compresseurs les individus et s'érigent en seules mesures de la valeur de jeunes êtres humains, de leurs savoir-faire et de leurs savoir-être.

    Mais il faudrait dire aussi un mot des enseignants et de l'absence d'humanité ordinaire d'une large part d'entre eux. Prompts à défiler pour le "service public", comme on dit, aveugles et sourds aux mal-être d'enfants qu'ils côtoient tous les jours, quand ils ne sont pas carrément vachards.

    Le collège unique, les projets de scolarisation obligatoire jusqu'à 18 ans, les socles communs et j'en passe, tout ce qui se présente comme le "Bien suprême" du monde éducatif, la pression derrière les résultats au lieu de chercher le plaisir dans l'étude, tout concourt à faire du cursus scolaire un enfer ordinaire.

     

  • Rythmes scolaires : Delanoë passe en force...

    Delanoë n'a pas fait dans le détail et passé outre toutes les objections en imposant la semaine de 5 jours aux écoliers parisiens.

    Je me console en songeant que le pire a été évité puisque le premier projet prévoyait de maintenir les enfants jusqu'à 16h30 sur 4 jours avec une pause invraisemblable de 2h45 le midi.

    Dans le nouveau projet, on peut les chercher deux fois par semaine à 15h00. Mais comme les parents ne peuvent se libérer n'importe quand, tous ceux qui s'étaient organisés en prenant leur mercredi seront contraints de composer avec cette nouvelle donne. 

    Soit ils auront les moyens d'envoyer une baby-sitter récupérer leurs enfants, soit ces derniers devront demeurer au minimum jusqu'à 16h30 à l'école. Et le choix ne sera pas souple puisque les inscriptions aux animations auront lieu en début d'année scolaire et ne pourront plus être modifiées.

    En tout cas, je prends un pari : nos résultats aux tests PISA ne seront pas meilleurs d'ici quelques années et nos enfants ne seront pas moins fatigués. Et ils ne sauront pas davantage mieux lire, écrire ou compter.

    Delanoë fait l'impasse sur le vote des instituteurs et institutrices aux prochaines municipales car je subodore qu'il se reportera sur le Front de Gauche, plus prudent sur cette réforme.

    Je regrette profondément que l'élu MoDem ait soutenu cette réforme depuis son commencement. Il y a au moins deux arguments que je récuse profondément : l'un, de nature idéologique, qui consiste à faire valoir que cette réforme est bonne parce qu'elle met fin à un avantage pour les familles favorisées. Personnellement, mon objectif politique est de faire profiter tout le monde d'un avantage, pas de le retirer à ceux qui l'ont. L'autre, d'être favorable à un élargissement de la pause méridienne : tous les enseignants sont d'accord pour dire que cette idée, appliquée, aurait amené des enfants surexcités et épuisés aux cours de l'après-midi.

    De manière générale, le discours de Jean-François est organisé autour de la réduction de inégalités pour justfier ce projet. Ce n'est vraiment pas ma conception du rôle de l'école et je le trouve trop idéologique à mon goût. Je souhaiterais plutôt que l'on s'attaque aux vraies difficultés, c'est à dire les enfants qui ne parviennent pas à apprendre à lire et à écrire dans notre école. Et, là encore, je suis tout à fait prêt à tenir le pari que cette réforme ne changera strictement rien à leur sort.

    Par ailleurs, cette réforme aura un coût, c'est évident ; Delanoë trompe les Parisiens en affirmant le contraire. Delanopolis l'explique très bien. Le budget qui sera voté AVANT les municipales fera l'objet d'une rectification APRÈS ces élections. 

    A titre personne, je ne peux même pas me consoler en me disant que je vais économiser le mercredi matin en garde : je vais devoir payer une heure 30 de plus au moins le mardi et le vendredi...

    Pour conclure :

    - quelques remarques de bon sens (pas toutes) sur la fatigue des enfants à l'école sur ce site.

    - un rapport que l'actuel gouvernement se garde bien de faire connaître : il montre qu'il n'y a pas d'impact significatif de la semaine de 4 jours sur les résultats (au contraire, ils tendraient à légèrement s'améliorer en fait !!!) et il établit la recherche chronobiologique sur le sujet ne s'appuie pas sur des recherches assurées !

  • L'indigente loi de refondation de l'école socialiste

    Difficile d'étouffer un éclat de rire généralisé quand je pense à tout le baroufle dont nous ont gratifié les Socialistes avec leur loi de refondation sur l'école. Je n'adhère pas toujours aux points de vue de SOS Éducation mais l'association me semble avoir vu juste  en observant que l'actuelle loi n'aborde aucun des points qui sont défaillants dans notre école. 20% des enfants de 10-11 ans ne savent pas lire et comptent mal. Que propose la loi pour résoudre ce fléau ? Rien.

    Les bien-pensants qui s'indignent de notre méconnaissance des langues étrangères en conseillent depuis toujours l'étude précoce . Ce sont les mêmes qui se satisfont des lacunes phénoménales de toute une classe d'âge dans sa propre langue. Il y a une espèce de collusion entre les rapports de l'OCDE et les libertaires qui proclamaient l'orthographe science des imbéciles il y a 20-30 ans. Sans doute parce qu'entre temps, ils ont accédé aux postes à responsabilité dans toutes les institutions internationales.

    Notre débat n'est pas franco-français, bien loin de là. Le pédagogisme qui touche notre éducation atteint tous les systèmes scolaires d'Europe et souvent, d'outre-Atlantique.

    Pour revenir à la loi de Peillon, on y invoque le numérique, l'expression artistique, les langues vivantes, mais la grammaire, l'orthographe, le calcul, la maîtrise de la langue sont personna non grata.

    Le problème de notre classe politique, dans le domaine éducatif, c'est sa totale absence d'idées depuis 30 ans. Comme nos parlementaires font preuve d'une pauvreté affligeante dans ce domaine, ils se reposent sur la technostructure de l'Éducation Nationale, et parfois des syndicats ou des officines de toutes sortes pour émettre des propositions.

    Je suis amusé de voir la droite crier haro sur Peillon. La droite est gênée aux entournures parce qu'au fond, elle a exactement les mêmes idées que la gauche. Il y a eu avec Xavier Darcos une voix discordante (mais pas assez déterminée et parfois malheureuse pour évoquer les maternelles) mais en dehors de cette dernière, ce sont des clones qui se succèdent les uns aux autres depuis des années, ne brillant que par leurs saillies et leurs vains moulinets de bras.

    Rudy Salles est drôle avec ses critiques : en quoi a-t-il un avis différent de Vincent Peillon ? En réalité, ils ont les mêmes idées sur l'école, seule la forme varie. Il le reconnaît, d'ailleurs, en admettant que les rythmes scolaires sont une réforme de premier ordre. 

    J'ai lu toutes les contributions à l'heure où j'écris ce billet chez newsring : aucune ne conteste sérieusement Peillon. Tous sont d'accord pour des recettes de forme, personne ne vient interroger directement ce qui fait que des enfants sortent de l'école primaire sans être parvenu à apprendre à lire. 

    Que l'on traite cette question fondamentale avant de songer à modifier les rythmes scolaires, le statut des enseignants ou encore à introduire toujours plus d'expression artistique et de langues étrangères dans les enseignements.

  • Sacré Peillon...Et si on posait les vraies questions à l'école ?

    Le Peillon est un créature politique improbable : c'est déjà la m.... dans la réforme qu'il propose et il en ajoute une seconde couche.

    Je suis fasciné de voir à quel point la question des rythmes scolaires brouille le paysage pédagogique au point d'effacer toute pensée construite.

    L'unaninisme imbécile qui s'est emparée de tous nos corps intermédiaires n'est pas rassurant. Droite, gauche, centre, académie de médecine, syndicats enseignants, associations de parents, sur le fond, tous sont d'accord. Ils ne font que diverger sur la mise en oeuvre.

    On  nous assure que les vacances d'été sont trop longues et que cela pèse sur les résultats scolaires de nos enfants : ah bon ? Pourquoi la Finlande prévoit deux mois et demi de vacances l'été dans ces conditions ?  Pourquoi à la fin des années 70, à une époque où une partie conséquente des enfants savaient encore lire et écrire, on comptait le même nombre de jours qu'en Finlande ? 

    Cette réforme imbécile va bousculer non seulement l'organisation de l'école elle-même, et sans doute pas de la manière la plus heureuse, mais aussi celle de la vie des familles, des enfants et jeunes gens. 

    Avec le zonage, comment feront les parents séparés, les cousins qui veulent se revoir, les lycéens qui veulent travailler l'été, l'économie du tourisme dont la baisse de revenus se traduira en réductions d'emplois, les entreprises qui devront réorganiser tous les congés sachant que le mois d'août n'est pas réputé une grande période d'activité ? Et les enfants qui devront se rendre dans des classes surchauffées, dans le sud de la France par des températures de 30 ° ? Que diront les enseignants : accepteront-ils de travailler deux semaines de plus pour aucune compensation alors que leur pouvoir d'achat régresse depuis 10 ans et que leur grille indiciaire est bloquée ?

    SOS éducation que je n'ai guère vu inspirée sur la question des rythmes scolaires depuis le début de ce sujet se décide enfin à tirer la sonnette d'alarme et à dénoncer le leurre : plus que tout, c'est l'organisation et les méthodes pédagogiques qui peuvent renverser la vapeur dans notre école déclinante. L'association rend compte d'une expérience intéressante en Angleterre qui a consisté à appliquer strictement la méthode syllabique avec des groupes de niveau dans la langue maternelle au sein de chaque classe dans des quartiers défavorisés afin d'assurer à tous l'acquisition de la lecture et de l'écriture. Les résultats étonnants auxquels sont parvenus les Anglais battent en brèche nos idées reçues sur l'hétérogénéïté.

    A ses débuts, j'ai entendu le MoDem et surtout Bayrou prendre en considération que c'étaient la lecture et l'écriture au début de la primaire qui étaient la clef de tout. Bayrou voulait axer son action dans ce domaine sur les premières classes, envisageant clairement de laisser toute lattitude pédagogique aux enseignants afin de sélectionner les méthodes qui marchaient.

    Quelle déception de voir par la suite le MoDem emboîter le pas au pédagogisme unanimiste ambiant et s'imaginer que les rythmes scolaires étaient la nouvelle baguette magique qui allait résoudre nos difficultés et mettre fin à notre déclin.

    Il existe en Europe autant de rythmes que de pays européens, et, ce qui apparaît très clairement, c'est qu'ils ne sont pas corrélés à la réussite scolaire. Peillon fait donc de l'esbrouffe pour rien.

    Moi, ce qui m'effraie, c'est d'entendre des enseignants dire d'un enfant au collège qu'il n'existe plus d'issues positives pour son orientation dès la sixième : le redoublement n'étant pas souhaité sera un échec assuré et le passage sans restriction en classe supérieure l'enverra immanquablement dans les cordes. Le plus terrible, c'est de constater que les enseignants de primaire savent déjà quelles seront les victimes d'un système qui broie et oublie impitoyablement ceux qui ne s'y ajustent pas parfaitement.

    Face à ce constat angoissant, partis, associations de parents et syndicats font assaut de pédagogolâtries aussi diverses que variées pour mieux noyer le poisson. Mention particulière à la FCPE qui remporte la palme de la nullité.

    Une remarque à ce sujet : PEEP et FCPE verrouillent la représentation des parents dans les écoles et les collèges de manière odieuse. Si on vote, on ne peut faire autrement que de voter pour eux, et on ne peut se présenter comme délégué qu'au sein de ces deux organismes verrouillés. Leurs représentants ne tiennent aucun compte des préoccupations du parent ordinaire, ne songeant qu'à asseoir le futur de la progéniture de leurs délégués, et, pour le reste, servent de courroie de transmission aux partis dont ils sont membres. Plus encore que la PEEP, la FCPE est experte dans ce domaine.

    J'aimerais que Jean-Jacques Hazan se taise. Cet individu prétend parler au nom de tous les parents d'élèves, mais je puis assurer qu'il ne parle en mon nom et encore moins d'une série de parents de toutes sortes que je connais.

    En somme, ce que je vois, c'est que l'enjeu scolaire est verrouillé de partout et entre les mains d'une minorité incompétente, largement relayée par des médias à sa botte.

    J'avoue que j'ai le coeur serré : notre école a longtemps été un modèle pour le monde entier. Aujourd'hui, j'en ai honte. J'ai honte de mon ministre et de la lâcheté de son administration, j'ai honte de notre recherche pédagogique, honte des associations de parents qui devraient en principe me représenter, honte de nos médias qui s'appliquent à rallumer constamment la guerre scolaire, et honte des syndicats enseignants dont la ligne ambigüe et l'adhésion au système augurent des lendemains inquiétants mâtinés de trahisons envers le corps enseignant.

    J'ai honte pour mon pays, honte pour les enfants que nous abandonnons à leur sort le main dégoûlinante de bonne conscience sur le coeur.

    Oui, j'ai vraiment honte et ne vois aucune raison d'espérer. J'ai juste l'ambition que mes propres enfants échappent au désastre, et c'est tout.

  • La grue, le père et...la vérité !

    J'ai suivi le petit show du père retranché sur une grue à Nantes. Ce type m'énerve. Il discrédite les parents qui sont vraiment soucieux de leurs enfants et se montre surtout pressé d'attirer les flash médiatiques.

    Ce dont ce type-là s'est bien garder de se vanter, c'est que la justice lui a retiré le droit de voir son fils seul à seul non parce que les femmes s'en foutent, comme il dit, mais parce que ce pourri l'a enlevé deux fois, la première à sa mère, la seconde à ses grand-parents, en frappant le grand-père qui plus est. Et il s'est barré pendant plus de deux mois sans aucune nouvelle en planquant son enfant.

    Typiquement le genre de sale c.. narcissique qui se croit propriétaire de son fils. Un petit de 4 ans et demi, qu'est-ce que ça pense quand on l'enlève pendant deux mois et demi après avoir tapé son grand-père sous ses yeux ?

    Ce gars-là essaie de se faire passer pour une victime mais la réalité, c'est qu'il joue plutôt dans la catégorie pervers et qu'à la place de la justice, et de la mère, je me méfierais encore plus de lui, désormais.