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  • Retrait de Fillon, attention au déni de démocratie...

    Je pense que ma note va surprendre dans le contexte tel qu'il est mais j'avoue que je suis tout de même quelque peu troublé par l'agitation et l'effervescence autour de Fillon.

    Bien sûr, ce n'est pas excusable d'avoir utilisé des fonds publics pour salarier sa famille et surtout un délit si la dite famille n'a pas effectué les missions qu'elle était censée réaliser. MAIS, il ne faut pas non plus oublier qu'un bon quart des parlementaires est dans une situation comparable depuis longtemps sous pas mal d'égards. Vivement une loi qui interdise de recruter des membres de sa propre famille, comme le propose Macron, je pense que cela sera plus sain et évitera des épisodes comme ceux que nous connaissons aujourd'hui.

    Il y a un autre point : il faut tout de même se souvenir que Fillon a nommément et largement été désigné par plus de trois millions de votants pour représenter la droite. En comptant la participation de la gauche, on peut même dire qu'il a rassemblé sur sa tête près des trois quarts des votes des sympathisants de droite qui ont participé à la primaire. Ces électeurs-là ont très clairement écarté Alain Juppé.

    Et là, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne : exercer des pressions pour l'amener à se retirer, quelles que soient ses fautes, est-ce que ce n'est pas un déni de démocratie envers ceux qui l'ont choisi ? Il ne représente pas l'avis des Français, soit, mais cela, c'est bien le travers de la primaire qui tend à radicaliser les choix, ce dont Bayrou se défie de longue date. Soit on fait une primaire et on en respecte les conséquences, soit on n'en fait pas, mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

    Je suis de culture démocrate. Cela me gêne que cela soient des sondages et des médias qui fixent la légitimité de François Fillon à représenter sa famille politique même si j'admets qu'après tout, ce ne sont pas vraiment mes oignions. 

    A débattre.

  • Le MoDem maintiendra son alliance avec Macron même si Juppé se présente

    Et voilà, Marielle de Sarnez a confirmé ce que je pressentais. C'est de toutes façons logique. Le MoDem ne lâchera pas Macron. Mais bon sang, que de rebondissements dans cette présidentielle ! Un vrai thriller. Il faudra écrire son histoire plus tard, d'autant que, je le suppose, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

    J'avais souligné la possibilité d'un accord Mélenchon-Hamon mais il y a d'autres options auxquelles je n'avais pas pensé jusqu'ici : les parrainages des maires sont publics, désormais, et de plus, pas mal d'entre eux sont passablement lassés des requêtes et jugent que l'on ne s'occupe pas d'eux, particulièrement pour les petites communes.

    Imaginons un scénario de folie : 

    a) Macron n'obtient pas les 500 parrainages car le PS essaie de le bloquer tandis que l'UDI maintient son alliance avec les LR. C'est possible d'autant que, comme je l'ai fait observer, c'est une erreur de décréter unilatéralement la baisse de la taxe d'habitation. C'est aux administrés et à leurs maires de voir cela entre eux. Une décision venue de l'État sonne comme un gros déni de démocratie et prive ou donne le sentiment de priver les petites communes de leur principale source de revenus.

    b) Marine Le pen n'obtient pas ses parrainages. Cela me semble peu probable parce que le FN dispose désormais d'un solide réseau d'élus et je rappelle que potentiellement, il y a 47 000 parrains même si beaucoup sont tenus par leur majorité politique.

    c) Mélenchon n'obtient pas ses parrainages. Je suppose que c'est peu probable aussi. Le Front de gauche a des élus, mais, comme il ne s'est plus allié au PS depuis un moment, il en a beaucoup moins que ce dont disposait autrefois le PC. 

    Il n'y a pas de risques pour les deux partis de pouvoir.

    Dans les trois cas que j'ai cités, si jamais une candidature devenait impossible, ce serait quand même un sacré déni de démocratie. Gageons que de tels retournements ne se produiront pas.

    d) les sondages sont si incertains, qu'ils font erreur et que le score de Marine Le pen est bien supérieur à celui qu'annoncent les sondeurs et ce aux deux tours. C'est le risque le plus probable même si le FN est suffisamment normalisé, désormais, pour que les sondés ne cherchent plus à cacher leur vote. Je continue à ne pas exclure une victoire de Marine Le pen au second tour, que ce soit contre Macron, Juppé ou Fillon. 

    Il y a actuellement quatre blocs à peu près égaux en poids, mais avec une proportion dominante pour le FN. S'il doit y avoir pendant les législatives qui suivront des triangulaires, a fortiori des quadrangulaires, on peut dire que le FN gagnera à tous les coups. S'il y a un front républicain, on avalisera l'impression qu'il y a un establishment qui se ligue contre le FN et cela fait monter ce parti. Il n'y qu'à voir l'évolution des votes et des sondages au fil des élections. Autant dire qu'il y a là une martingale macabre...

    Bref, la France, comme tant d'autres pays depuis quelques années, est entrée dans un futur incertain.

     

  • Indispensables labels : très juste, François Bayrou !

    Parfois, je me demande si je ne suis pas le double-miroir de François Bayrou : il n'existe pas de proposition de ce dernier avec laquelle je ne sois d'accord.

    Dès 2012 François Bayrou insistait sur la mise en place de labels qui permettraient aux consommateurs d'exprimer un choix éclairé. Il insistait principalement sur le made in France mais avait déjà en tête le reste. Aujourd'hui, il en fait un moteur économique. 

    Dans les propositions d'Emmanuel Macron il y a par exemple la volonté de signaler le bien-être animal sur l'alimentation. Ma pensée de fond est que de toutes façons, nous devons à terme réduire notre consommation de viande, d'une part parce que la souffrance animale est insupportable et d'autre part parce qu'elle alimente la population et génère des risques sanitaires. Mais en attendant, c'est TRÈS IMPORTANT pour moi d'être informé dans tous les domaines de ma consommation de ce que j'utilise. Je salue à cet égard le formidable travail réalisé par Que Choisir, 60 millions de consommateurs, les labels privés que sont Max Havelaar Alter Eco, Démèter, pour en citer quelques uns ou encore l'existence d'Eco Cert et d'AB mais il faut aller plus loin. Il n'y a pas que l'alimentation. Les produits de beauté, les plastiques de toutes sortes, les vernis, les peintures, tout est susceptible de nous menacer, et, quand je dis susceptible, en réalité, la plupart des produits de consommation présentent une forme de toxicité. S'informer est un jungle et les sites qui aident sans arrière-pensée idéologique ou religieuse sont une bénédiction.

    Il faut donc aller dans le sens d'un élargissement et d'une rationalisation de cette information, Bayrou a infiniment raison sur tous ces points. J'espère qu'il saura convaincre Macron de s'engager résolument dans cette voie.

    Je l'appelle de mes voeux, et de toutes mes forces. Je crois que Macron est conscient des risques sanitaires : il lie explicitement dans son programme les cancers des enfants avec l'usage des pesticides et des perturbateurs endocriniens, cela signifie qu'il a commencé à prendre conscience du danger.

    Ce qu'il faut, maintenant, c'est alerter les agriculteurs et les convaincre de passer en bio, pas seulement pour les consommateurs mais surtout pour eux qui paient le plus lourd tribus aux épandages toxiques de toutes sortes.

    Battons-nous pour cela, nous sauverons nos enfants ! Et merci, François Bayrou, de vous battre pour cela.

  • Si Juppé revient dans la course...

    Chez Les Républicains on pense très fort à Alain Juppé ce que je peux comprendre d'autant que les sondages lui sont plus que favorables. Que feraient alors le MoDem et Bayrou ?

    J'ai une grande estime pour Alain Juppé, mais franchement, là, désolé, mais c'est vraiment trop tard. Je sais que cela n'est pas de sa faute, mais il faut bien voir qu'il n'y a pas qu'une question d'homme mais aussi ce que portent le parti et ses sympathisants. Juppé se trouvera tout de même avec une base militante qui ne l'a pas choisi et, au niveau programmatique, cela risque d'être difficile.

    Le MoDem s'est engagé envers Macron et Macron a intégré de nombreuses demandes de François Bayrou dans son projet. Ce n'est pas possible de lui faire faux bond maintenant, ce ne serait vraiment pas correct.

    Si Juppé devient le candidat des LR eh bien...on aura une campagne très digne, a fortiori si le second tour aboutissait à un affrontement Macron-Juppé.

    Si cette situation se produit, pour ma part, j'adopterai une ligne 100% objective en considérant les idées, les programmes, les projets et les alliances et en sélectionnant ce qu'il y a de meilleur et chez l'un et chez l'autre. Ça nous changerait d'avoir des débats respectueux, honnêtes et de fond.

    Mais, au final, je voterai pour Macron. Je ne reviendrai pas en arrière, ce n'est pas possible. 

    Pour l'après, il faudra réfléchir. Si deux partis très raisonnables voient le jour, on peut essayer de s'accorder sur certaines réformes clef et, en respectant les différences, choisir le mieux pour la France. 

    Le lot de consolation de cette histoire serait de ne pas voir Marine Le pen au second tour. Quelle claque (méritée !!!) pour le FN et quelle satisfaction intense pour moi !