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  • Les baisses de dotation vont faire mal aux associations et aux festivals

    Je regarde la carte des festivals et des associations culturelles qui disparaissent et ouch...ça fait mal. D'un côté, cela fait mal au coeur, de l'autre, je ne peux pas reprocher au gouvernement une mesure que je prônais depuis longtemps sur ce blog. Il vaut mieux que ce soient les communes et leurs habitants qui déterminent leurs dépenses et donc le niveau de leurs impôts. Après, quand je vois ce qui tombe, j'aimerais avoir la certitude que les communes ne font pas de gaspillage. Cela fait mal au coeur de voir un festival de musique disparaître. Si dans le même temps une commune maintient une subvention à une association d'habitants d'une rue, cela devient insupportable.

    Le problème de nos associations, en France, c'est qu'elles sont bien trop dépendantes de l'État ou des collectivités. Le malheur, c'est qu'actuellement, les entreprises réduisent aussi la voilure et tapent dans leurs subventions. Cela tombe décidément très mal.

    Il faudra reconstruire sur des bases plus solides, comme le font par exemple les associations anglo-saxonnes. 

    Quand je vois la générosité des Français, capables de verser des montants très importants à des oeuvres caritatives, je me dis que ce modèle-là n'est pas fichu en France et qu'on peut y parvenir.

    Il ne faut pas interdire aux collectivités d'intervenir pour aider les associations, mais cela devrait se limiter à des prêts de locaux, de matériel, un peu de logistique ou des autorisations particulières. Surtout ne plus verser d'argent. Ne pas commettre les mêmes erreurs.

    En ce qui concerne les associations, je ne saurais trop leur donner un conseil tout simple : la plupart d'entre-elles n'ont pas de menu don avec paypal ou par carte bleue sur leur site. Je pense qu'elles devraient commencer par là. C'est tout bête, mais de simples passants électroniques intéressés peuvent de temps à autre leur faire un versement, et, par les temps qui courent, c'est toujours ça de gagné.

    Cela dit, ce serait une erreur très grave de la part de l'État et des municipalités de considérer qu'on peut sacrifier en priorité la culture. Je pense que le modèle actuel est un mauvais modèle, mais pas du tout qu'il faut laisser tomber la culture. Très loin de là. 

    Je renvoie à une analyse très intéressante de Laure Kaltenbach (directrice générale, membre fondateur du Forum d'Avignon) et Olivier Le Guay (responsable éditorial, digital au Forum d'Avignon) sur le site du quotidien Le Monde.

    Je terminerai en ajoutant que l'importance de la culture est constitutive de l'idée européenne et je ne manquerai pas de fustiger à ce sujet la bêtise crasse de la Ministre de l'Éducation Nationale et plus généralement de tout le gouvernement auquel elle appartient, complice, de chercher à démolir les humanités classiques, le latin et le grec à l'école, alors que ce sont là des éléments culturels que partage la totalité de l'Europe.

  • Régionales : reconduire l'Alternative en île de France ?

    Je ne connais pas suffisamment les situations spécifiques à chaque région pour exprimer un avis, tout du moins, pour l'instant. En revanche, j'ai une assez bonne vision de l'île de France. Je ne pense pas que les divergences soient très grandes entre Chantal Jouanno et Yann Wehrling, têtes de file respectifs et potentiels de l'UDI et du MoDem. Les deux ont la fibre verte, les deux sont modérés et pondérés. Un sondage confidentiel (enfin, il était censé l'être...) donne 10% à l'UDI et 5% au MoDem lors des prochaines régionales en île de France. Compte-tenu du profil des têtes de liste et des électorats, cette fois, je crois que les scores doivent pouvoir à peu près s'additionner, au moins au premier tour, en tout cas.

    Il me semble qu'on doit aussi pouvoir discuter avec Valérie Pécresse. Il reste à savoir si cela doit se faire au premier ou au second tour.

    J'avoue que j'ignore, à l'heure actuelle, ce que les deux candidats centristes concoctent du côté de leur programme. Quoi qu'ils produisent au final, je ne saurais trop leur rappeler que l'île de France, ce n'est pas que Paris et sa petite couronne, pas davantage ses cités mal en point, mais qu'il y a aussi une foultitude de petits territoires ruraux ou semi-ruraux oubliés de la sphère médiatique et de l'action politique.

    Les compétences de la région se sont accrues cette dernière décennie avec notamment plus d'influence en économie et en développement durable.

    Ce qui est regrettable c'est qu'on ne trouve pas trace de débats et de propositions à l'heure actuelle sur les politiques régionales. Il existe quelques documents d'experts, qu'il faudrait prendre le temps de lire et d'analyser, mais aucun parti politique ne semble avoir mis en route de groupes de réflexion.

    Il y a, me semble-t-il, d'ores et déjà, deux visions qui vont s'opposer à propos de l'île de France. D'un côté, on trouvera les «big i beautiful» qui rêvent d'une gigantesque mégalopole aux projets architecturaux d'autant plus titanesques qu'ils écraseront de leur masse les individus et la démocratie locale avec. Et de l'autre, il y a une autre vision de l'île de France et plus généralement des communautés urbaines. C'est ce que Yann Wehrling appelle les «smart cities». Il vient juste de rendre compte d'une intervention à ce sujet sur son blog. On y trouve des idées très intéressantes qui pourraient être adaptées à un programme régional. J'apprécie dans son projet quelques points forts pertinents. En voici quelques uns :

    - les petites et moyennes communes ont des besoins souvent similaires. Elles pourraient mutualiser leurs commandes et faire des achats groupés afin de constituer une force de frappe plus conséquente pour négocier prix et conditions auprès des fournisseurs.

    - les petits acteurs privés sont des relais efficaces de la ville intelligente, notamment pour communiquer. Par exemple, chaque conducteur particulier est potentiellement un mini-transport en commun par le développement de services de co-voiturage. On pense toujours les transports sous l'angle de la route ou sous celui d'investissements massifs et lourds de gros transports. Il existe pourtant des voies médianes. 

    - une commune, mais pourquoi pas la région, peut devenir un médiateur intelligent entre entreprise et salarié pour faire gagner du temps et de l'argent à l'une et à l'autre. Dans les emplois de bureau du type assurances ou banques, est-ce qu'une connexion à très haut-débit ne serait pas aussi efficace que plusieurs aller et retour dans des bureaux d'entreprise au centre de Paris ? Une commune pourrait recenser les CSP de ses habitants et développer un stratégie d'investissements publics ciblés et finalement peu coûteux adaptée, d'autant qu'un projet de ce type offre également l'avantage de réduire la pollution.

    Il serait long de reprendre tout l'article de Yann, mais il regorge d'idées très intéressantes et mon intuition me dit qu'on pourrait assez facilement en faire l'ossature d'un beau projet régional, astucieux, peu coûteux et fort différent des lettres aux Père Noël que ne manqueront pas de proposer nos concurrents.