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  • Parlons des jeunes Musulmans.

    Ce qui semble difficile, quand on évoque la religiosité des individus, c'est de bien cerner à quel point elle est une construction au confluent de divers croisements.

    Personnellement, même si comme Philippe Bilger, je pense que le Président du CRIF est quelqu'un de bien, je juge sur sa formule sur les jeunes Musulmans et la délinquance plus que maladroite. Elle est le signe d'une absence de profondeur de sa part sur un sujet aussi sensible.

    L'Islam est certainement en crise (il n'y a qu'à voir dans quel état sont la plupart des pays musulmans !) mais son association avec le radicalisme ou la délinquance dans certains cas n'est vraiment pas intrinsèque. Je ne le crois en aucune manière. Je pense même que c'est un leurre qui occulte les véritables causes. Elles résident, à mon avis, dans l'addition de deux facteurs :

    - l'intense ghettoïsation qui caractérise les cités dans lesquelles l'Islam prend le visage le plus déplaisant

    - l'absence de perspectives "terrestres", si je puis me permettre ce qualificatif, d'Hugues Lagrange, pour le souvenir que j'en ai. En effet, quand on estime ne pas avoir d'avenir sur Terre, on le cherche au Ciel, avec tous risques de dérives qui sont associées à un tel pari.

    Je n'ai cessé de le clamer ici, les regroupements ethniques sont une catastrophe parce qu'ils empêchent les contacts entre immigrants et population de souche et freinent donc considérablement l'intégration. Faire du logement social à tour de bras dans ces conditions est une ineptie. I faut le disséminer, et comme je l'ai écrit plusieurs fois ici, pas par bloc, mais appartement par appartement, maison par maison. C'est un projet fin et de longue haleine, bien sûr incompatible avec une immigration de masse comme la nôtre. C'est bien pour cela qu'il faut avant tout fermer complètement le robinet car nous frisons l'indigestion, cela me paraît évident, désormais.

    Une fois cela fait, le second obstacle, et de taille, c'est de penser une politique de la ville réparatrice, c'est à dire qui corrige près de cinquante années de bêtise, de lâcheté, d'idéologie et de cupidité de courte vue, tout cela ensemble mêlé.

    Marseille, quelques villes du Nord, d'autres d'Alsace et le fameux 93 auraient vocation à être des territoires pilotes pour de nouveaux projets d'intégration. Pour cela, ils doivent cesser d'exister tels qu'ils sont aujourd'hui et leurs populations doivent être décomposées, disséminées et mélangées.

    Je dois réfléchir à la manière dont cela peut se faire, mais, très paradoxalement, la boboïsation d'anciens ghettos est un phénomène spontané intéressant : il se produit sans action coercitive de l'État et amène le nécessaire mélange, prélude à la pacification et à l'intégration, aussi imparfaite soit-elle. Il ne faut donc surtout pas lutter contre, même si elle chasse une partie des populations présentes mais laisser faire, bien au contraire. 

    Comme je l'ai dit, le logement social doit faire l'objet d'un saupoudrage, pas d'une nouvelle architecture soviétique à la mode socialiste, c'est l'action des collectivités que l'on peut espérer.

    L'option suivante mérite que l'on s'y arrête mais supposerait la participation des entreprises, peut-être par le biais de zones franches : il faudrait une sorte de nouveau fordisme, pour autant qu'il soit possible, où les travailleurs habiteraient près de leur lieu d'exercice. 

    Enfin, la sécurité est un préalable à toute pacification et, bien entendu, elle ne peut être assurée si elle ne s'appuie pas sur une justice exempte de laxisme et indéfectible.

    Vous allez me dire que je n'ai pas parlé des jeunes Musulmans, du coup ? Et pour cause, c'est bien ce que je reproche à Cukierman : je pense qu'il s'est vraiment trompé de sujet, et je le redis, tant qu'on se focalisera sur l'Islam, à mon avis, on fera une erreur. Et j'ajoute que l'émergence de l'Islam radical n'est pas la cause principale de l'antisémitisme même si elle lui fournit un terreau fertile. Les paroles du président du CRIF n'ont servi à rien. En fait, elles sont même contre-productives : elles avalisent la représentation haineuse d'une hostilité naturelle entre Islam et Judaïsme.